R3-Corda, ou quand Planète finance construit une plateforme mondiale de technologie de registres distribués.

Une plateforme privée est un consortium de très grandes entreprises. Les informations ne sont pas accessibles par tous comme elles le seraient sur des plateformes publiques (Bitcoin, Ethereum). Les accords enregistrés par les parties se basent sur des contrats. La plateforme Corda garantit l’identité des intervenants.

Alors qu’une bonne partie de la planète est confinée et que les frontières se ferment comme du bon vieux temps des années du rideau fer soviétique, et que des pénuries en approvisionnement menacent les consommateurs, certains flux non seulement continuent de circuler mais gagnent en vélocité grâce aux nouvelles technologies (blockchain et la technologie des registres distribués). Nous parlons ici de flux numérisés aux mains de la… Planète finance.

En décembre 2019, ICT écrivait que les deux plus grandes banques suisses ont échangé des obligations via le registre distribué HQLAX de la bourse allemande Deutsche Börse. UBS a d’abord réalisé une transaction avec Commerzbank, à la suite de quoi elle a échangé des titres avec Credit Suisse, aussi bien des obligations d’Etat allemandes (avec Euroclear Bank comme custodian) que des obligations d’entreprise (chez Clearstream Banking). Les titres n’ont dans ce cadre pas été déplacés. Le changement de propriété ayant été enregistré dans le registre des garanties numériques, l’une des couches du modèle d’exploitation HQLAX. Ce DLT (Distributed Ledger Technology) reposant sur la blockchain Corda Enterprise), la distribution commerciale du consortium R3.

https://www.ictjournal.ch/news/2019-12-04/ubs-et-credit-suisse-sechangent-des-obligations-via-le-registre-distribue-de-la
https://siliconangle.com/2018/03/01/credit-suisse-ing-complete-30m-blockchain-securities-transaction/
https://www.cointribune.com/actualites/20-milliards-de-deposes-sur-les-3-principaux-protocoles-de-prets-defi/?fbclid=IwAR3JHW4Kc8nPYzpdYacLDUr8sKy1q4TWm6czFHPM9CpMWsTmD5o29hnAoR8
https://lilianeheldkhawam.com/2015/03/02/la-politique-monetaire-suisse-serait-elle-vassalisee-par-lallemagne-liliane-held-khawam/

En résumé, ICT nous dit que UBS et Credit Suisse ont échangé des paniers d’obligations d’Etat et d’entreprises en passant par HQLAX, le registre distribué de Deutsche Börse qui repose sur la plateforme blockchain de Corda Enterprise. Ces quelques mots publiés sont hautement importants et nous renvoient à:

  1. Le processus TARGET, avec échange de liquidités de belle qualité HQLA contre des obligations publiques ou privées. Vous vous souvenez que nous avions vu à diverses reprises que:
    • les banquiers centraux ne créaient pas de monnaie autres que des billets de banque et des piécettes,
    • et qu’en revanche, grâce à des directives, et ordonnances parfaitement légales (même si illégitimes), les banques centrales forcent les banques commerciales à déposer dans leurs comptes qu’elles leur ont dédiés des sommes faramineuses en liquidités et en titres admis comme liquides car de belles qualités? Et bien ces liquidités sont utilisées contre des obligations d’Etat,
    • les échanges se font sur la plateforme Deutsche Börse,
    • la plateforme porte le nom de Corda.
https://i0.wp.com/lilianeheldkhawam.com/wp-content/uploads/2018/03/bcv-lcr.png?w=660&ssl=1
https://lilianeheldkhawam.com/wp-content/uploads/2018/03/bcv-lcr.png?w=1024

2. L’entreprise Corda fondée par un consortium de financiers qui ont adopté le sigle R3. Un consortium de financiers crée R3 en 2014, puis lance l’entité Corda. Selon son site, elle serait la seule  plateforme de blockchain / grand livre distribué open source  conçue pour les entreprises. Corda permet aux entreprises d’effectuer des transactions directement et en toute confidentialité à l’aide de contrats intelligents, ce qui réduit les coûts de transaction et de tenue de registres et rationalise les opérations commerciales. Ainsi, ce février 2021, la technologie de la Blockchain est arrivée sur les marchés des capitaux.

Avec Hyperledger, Corda fait partie des DLT (Distributed Ledger Technologies) de plus en plus utilisées par les entreprises. Nombre d’entre elles ont en effet noté l’intérêt des technologies de chaînes de blocs et plus largement des registres distribués, sans pour autant souhaiter implémenter une blockchain publique. Développée en grande partie par l’entreprise R3, à qui on attribue essentiellement le projet, Corda se positionne comme une bonne alternative pour permettre aux institutions privées de déployer une base de données décentralisées sans participer à la crypto-économie. https://bitconseil.fr/corda-r3-caracteristiques-permissioned-blockchain-dlt/

https://i1.wp.com/www.ofnumbers.com/wp-content/uploads/2017/02/dlt-cheatsheet1.png?w=594&ssl=1
La technologie utilisée est celle de la Blockchain/Registres distribués. Mais vous voyez tout de suite sur ce schéma que la technologie de Corda de R3 ne permet pas l’accessibilité aux données comme dans le cadre des cryptomonnaies publiques. https://www.ofnumbers.com/2017/02/27/a-brief-history-of-r3-the-distributed-ledger-group/ Source: Colin Platt and Bitsonblocks

Création de Corda

DECEMBRE 2015 Consortium de 42 membres fondateurs est créé
AVRIL 2016 Corda est fondée
NOVEMBRE 2016 Corda open source démarre
JUILLET 2018 Corda Entreprise est lancée
DECEMBER 2018 L’écosystème s’élève à 300 MAY
2019 Corda Entreprise 4 GA
FEVRIER 2021 Conclave

Registre des membres https://marketplace.r3.com/directory?expertise=69faa63a9dde45e4aeae320794d06317&page=2

https://i1.wp.com/www.ofnumbers.com/wp-content/uploads/2017/02/euler-diagram.jpg?w=483&ssl=1
Une représentation circulaire centrée sur les flux financiers.

La finance anglosaxonne s’est appropriée la technologie de la blockchain

En 2016, nous apprenions que -dans un bureau du NASDAQ- une « (…)“réunion secrète” qui avait impliqué plus de 100 cadres supérieurs de certaines des plus grandes institutions financières aux États-Unis a eu lieu à New York. Au cours de cette “réunion secrète”, une société connue sous le nom “Chain” a dévoilé une technologie qui transforme les dollars américains en véritables «actifs numériques». Selon les témoignages, il y avait des représentants du Nasdaq, de Citigroup, Visa, Fidelity, Fiserv et Pfizer dans la salle, et “Chain” revendique aussi d’être en partenariat avec Capital One, State Street et First Data. » .
Les invités y étaient venus pour parler de la technologie « blockchain », destinée à révolutionner la finance. Ils ont pu la tester au travers d’un logiciel… En fin de réunion, ils avaient tous assisté à la transformation de dollars en actifs numériques, utilisables de suite dès l’ouverture d’un commerce. Une technologie qui se veut révolutionnaire, quasi sûre (prudence tout de même), à la fois locale et planétaire, et agissant en temps réel. Selon M Snyder, « Bien que l’argent déposé sur un compte bancaire se déplace déjà électroniquement et constamment aujourd’hui, il y a une différence entre ce système actuel et la monnaie numérique (monnaie virtuelle). Les paiements électroniques actuels sont en réalité des messages avertissant que l’argent a besoin de passer d’un compte à un autre, et ce mode de fonctionnement est lent puisqu’il prend du temps durant le processus de paiement. Pour les clients, transférer de l’argent entre les comptes peut prendre des jours puisque les banques attendent des confirmations. En revanche, les dollars numériques sont pré-chargés dans un système tel qu’un blockchain. Ainsi, ils peuvent être échangés quasiment instantanément contre n’importe quel actif. »
“Au lieu d’attendre à chaque réception et à chaque confirmation de paiement, ce qui correspond au dispositif actuel», a déclaré le CEO et co-fondateur de Chain, Adam Ludwin. “Le paiement et le règlement deviennent identiques.”
La suppression du cash est, d’ores et déjà, décidée dans les hauts lieux de la haute finance supranationale. Il ne reste plus, pour la mise en place finale, qu’à se défaire de la méfiance de certaines populations qui ont jusque-là bénéficié de libertés fondamentales et autre démocratie… Celles-ci devraient y demeurer réfractaires, à moins qu’un bon marketing médiatique des spin doctors ne les fasse changer d’avis…
Une autre méthode pourrait aussi bien être adoptée : celle du fait accompli. Nous voyons actuellement fleurir aux quatre coins de la planète des magasins sans employés à la caisse. Si ce mouvement devait s’amplifier, la suppression du cash s’imposera aux citoyens malgré eux.
(Extrait du livre Dépossession publié en 2018)

Un congrès sur la blockchain se tient à Genève

Le Geneva Blockchain Congress joue un rôle important d’accompagnement de l’économie, en permettant l’intégration d’applications blockchain. Covid ou pas Covid. Et le site du Congrès nous assure que la technologie et son congrès permettent de développer:

Traçabilité, sécurité, rentabilité et capacité à considérer un écosystème entier, facilitant ainsi la transition vers une économie plus transparente et efficace…

https://genevablockchaincongress.com/

… et si le Congrès se tient à Genève, ce n’est pas par hasard, la ville est dédiée à l’avancement de la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

LHK

ANNEXE 1

DeFi La technologie de la Blockchain/registres distribués permettra la disparition des banques commerciales grâce au développement de l’activité de crédit.

https://i0.wp.com/fintechnews.ch/wp-content/uploads/2021/01/Swiss-DLT-startups-geographical-distribution-Swiss-Fintech-Startup-Map-Swisscom-January-2021.jpg?w=660&ssl=1
Deposit and lending, though the smallest segment, could further grow in the future on the back of a booming decentralized finance (DeFi) sector, according to Thomas Ankenbrand of the Institute of Financial Services Zug (IFZ) at Lucerne University of Applied Sciences and Arts. https://fintechnews.ch/blockchain_bitcoin/switzerlands-blockchain-fintech-industry-in-2021/42342/

A lire également:

https://www.cointribune.com/actualites/20-milliards-de-deposes-sur-les-3-principaux-protocoles-de-prets-defi/?fbclid=IwAR2if8vW-IouJIQi8i83I0PumarBc6Oh4t9miCjtZ626aS0I5ZryAsppHvU

https://lilianeheldkhawam.com/2020/11/22/la-blockchain-une-technologie-qui-devrait-atomiser-la-structure-des-etats/

10 réflexions sur “R3-Corda, ou quand Planète finance construit une plateforme mondiale de technologie de registres distribués.

  1. Merci Liliane pour cet article remarquable sur la réalité de la Finance d’aujourd’hui, qui échappe complètement aux Etats,& par la même,à leurs citoyens.Ils sont déjà tellement déconnectés des
    réalités humaines que nous ne sommes déjà plus partie prenante de leurs préoccupations,et que notre esclavage est acté ! Comment ces gens hors-sol vont-ils gérer la gigantesque dette créée par leurs projets au sein desquels le Covid n’est qu’un facilitateur pour l’esclavage en cours ??? Les Etats, aux ordres des puissances financières, ne sont plus RIEN, si ce n’est les gardes-chiournes des Peuples…Cela préfigure des années difficiles pour les humains…

  2. Pingback: R3-Corda, ou quand Planète finance construit une plateforme mondiale de technologie de registres distribués. – Les moutons enragés

  3. Le nouveau système financier quantique (QFS) n’est utile que s’il permet d’éliminer les banksters de l’époque précédente. Ce système doit défendre l’honnêteté et les intérêts des peuples et non pas les intérêts d’une clique de conspirateurs profiteurs. Le QFS doit améliorer la transparence des transactions et permettre de savoir qui fait quoi.

    Le but c’est la finance au service des peuples.

  4. @Bertrand, je crois que sur ce coup le peuple, dépassé par les progrès technologiques, a un sacré retard. Le processus est déjà en place et a besoin des liquidités des banques locales. La chose est rendue possible grâce à la bienveillance des autorités financières (le représentant des finances publiques, les autorités de surveillance, et la banque centrale).

  5. @gmtmistral : votre constat fataliste et défaitiste est triste : Les peuples sont en voie d’esclavage et les nations ne sont plus rien. On ne peut pas laisser les riches diriger. Il faut séparer la finance et la politique comme on l’a fait en Occident entre la religion et la politique. Les riches nous dirigent parce qu’ils ont les moyens de corrompre. Leurs leaders ne s’embarrassent pas de la moralité. D’ailleurs ils la combattent en essayant d’imposer la philosophie de Machiavel. On voit ce que cela donne avec des élections truquées un peu partout. Il n’est pas admissible de vivre en république bananière où tout n’est que mensonge et faux-semblant.

    Il faut donc mettre de l’ordre et faire du politique un défenseur des intérêts du peuple. Si les financiers ont pris le pouvoir, c’est qu’on les a laissé faire. Nos politiciens sont achetés ou endoctrinés dans leurs sociétés secrètes maçonniques. Il faut déconstruire ce système hostile aux peuples et qui protège les banksters et leur oligarchie. Il faut une volonté de moralisation et revenir au principe que les institutions et les entreprises sont au service des peuples et pas l’inverse. Actuellement, le satanisme nous dirige. C’est-à-dire l’inversion du bon sens, des valeurs naturelles et du Bien. On ne peut pas laisser faire. Mais attention, les satanistes sont malicieux et savent paraîtres philanthropes quand il le faut.

    Aux USA, il se prépare une petite révolution politique, juridique et économique sous la direction de l’armée, pour mettre fin à l’imposture de démocrates corrompus qui trahissent le peuple et la Constitution. L’armée obéit à la Constitution et veut rétablir l’ordre et stopper les imposteurs. Si cela réussit, d’ici la fin de l’année, la même correction pourrait avoir lieu chez nous en Europe.

  6. à Bertrand: Ni fataliste et encore moins défaitiste.Mon constat est celui de la réalité d’aujourd’hui. Par contre votre interprétation sent la provocation quand bien même, serait-elle involontaire ? La révolution est déjà là et R3 Corda le prouve,mais pour que nous réussissions à inverser la situation actuelle, il va falloir autre chose que des paroles, ou un Macron, un Berset, voire un Biden. Quant à l’armée, comme l’a dit un de mes amis, « la course aux étoiles bat son plein »…Il n’en reste pas moins, qu’elle seule à la capacité de mettre un coup de pied, dans les républiques bananières qui défigurent le potentiel humain de notre planète.Or la course au réarmement en cours et les ambiguïtés du terrain restent un souci grave…Maintenant plaçons-nous sur le terrain spirituel,et là,je vous dirai qu’après une phase destructrice en cours,dont nous n’avons pas encore jaugé,ni subit tous les dégâts,se met en place une phase de reconstruction,dont on entrevoit déjà quelques prémisses positifs.Je suis donc optimiste dans un temps proche mais non actuel. Pour la phase suivante,il nous appartient de tisser et construire des bases internationales solides de gens sans peur,ouverts,ayant une vision synthétique de tous les sujets à traiter,et l’aide qu’apporte LHK sur ce site est très méritoire en nommant les éléments concrets de la réalité…Bien à vous…

  7. Il faut que les peuples interdisent au plus vite toute cette saloperie numérique, et reviennent à un monde de la finance qui soit basique : un simple compte bancaire tenu par une banque nationale d’intérêt public. Tout le reste, c’est de la spéculation, la destruction de l’économie, et l’esclavage et l’appauvrissement des 99% au profit des 1%.

  8. @BlueMan, on a vu ce qu ça donnait une banque nationale sans contre pouvoir !
    L’état français a interdit la création d’autres banques (de Gaulle, puis Giscard, Mitterrand …) sauf à maintenir celles qui existaient jusqu’à il n’y a pas si longtemps (à titre d’exemple voir David Chaume et sa monnaie électronique qui se passait des établissements en place)

  9. @zelectron : et bien c’était bien mieux que toute la chienlit financière qui s’est installée depuis les années 80… La financiarisation de l’économie est une CATASTROPHE MONDIALE. Les produits dérivés de la saloperie. Et ces ahuris, seulement mûs par la cupidité, sont en train de créer de nouveaux monstres avec la technologie de la blockchain.
    Il va falloir des douleurs immenses et la ruine d’une bonne partie de la société pour qu’on revienne enfin à un système basique dépouillé de tout aspect spéculatif et superfétatoire.

Laisser un commentaire