Uber vous reliera au monde extérieur. C’est promis. Vincent Held

Chronique de la financiarisation à marche forcée des secteurs de la restauration et des taxis.

Dès le début de notre sempiternelle « crise sanitaire », dirigeants politiques et médias n’ont eu de cesse de répéter aux restaurateurs : il faut se reconvertir dans la vente à l’emporter ! La presse suisse romande allant jusqu’à expliquer qu’il qu’il fallait limiter les aides aux restaurateurs (!) pour inciter les restaurants à se reconvertir dans le « take-away »

Ceci pour le plus grand bonheur d’Uber Eats, qui ponctionne le modeste montant de 30-40 % du prix de vente sur les livraisons effectuées. Sans compter les copieux « frais d’activation » facturés aux établissements « partenaires »…

Comment d’ailleurs comprendre la décision des cantons de Genève puis Vaud de refermer leurs restaurants pour la fin de l’année, alors même que les chiffres d’infections, hospitalisations et décès « liés au covid » dégringolaient ? Et pendant que la population continue de s’entasser allègrement dans les transports publics et autres supermarchés !

Ne convient-il pas admettre l’existence d’un véritable partenariat tacite entre certaines administrations publiques suisses et la société Uber ?

EN PLEINE EXPANSION ! Alors même que les médias la présentent comme victime d’une supposée « interdiction » d’exercer à Genève, la société Uber explose en Suisse romande. En réalité, le litige porte uniquement sur le prélèvement (ou non) de charges sociales sur les courses réalisées. En 2019, les cantons de Vaud et Fribourg ont à leur tour adopté des lois mettant VTC et taxis sur un pied d’égalité (Genève, elle, l’avait déjà fait en 2017).

Une « urgence climatique » pour achever les taxis traditionnels ?

Et voilà que nos deux cantons-partenaires privilégiés de la société Uber, Genève et Vaud, ont subitement déclaré « l’urgence climatique » l’année dernière :

En conséquence de quoi, le canton de Vaud a d’ores et déjà annoncé que les taxis à essence (et les hybrides!) seraient purement et simplement interdits d’ici 2025. On se doute bien que le canton de Genève, qui souhaite mettre en place des péages urbains spécifiquement destinés aux véhicules à essence, ne tardera pas à annoncer des mesures similaires.

Ce qui créera évidemment une autoroute (sans mauvais jeu de mots) pour Uber, qui est déjà en train de faire basculer son million (!) de chauffeurs vers les véhicules électriques…

Avec à la clé de lucratifs partenariats pour des fabricants de voitures électriques, tels que General Motors, Renault… et certainement d’autres encore !

eMove Motors - Uber II

Le discret mais ambitieux fabriquant de motocycles électriques suisse eMove Motors semble être déjà engagée dans un partenariat privilégié avec Uber Eats. On admirera l’étendue de l’offre (et les budgets marketing!) de cette « start up » encore peu connue du public malgré ses sept (!) points de vente…

Les cantons de Genève et Vaud ont d’ores et déjà développé une application pour gérer l’intégralité de leurs moyens de transports publics, taxis compris – avec un système de paiement en temps réel. Ne doutons pas que cette application sera rendue pleinement compatible, à terme, avec l’offre d’Uber.

Alors que la Suisse entière ne représente que 0,1 % des fameuses « émissions de CO2 » mondiales, on se doute bien que les gesticulations des cantons de Vaud et Genève ne contribueront que fort modestement à sauver la planète.

En termes économiques en revanche, on peut s’attendre à des retombées très positives pour les Uber, Tesla et autres fabricants de véhicules électriques – ainsi que pour leurs partenaires du monde politique.

« L’urgence climatique » serait-elle alors l’autre nom de la financiarisation des services de taxi – en attendant la disparation (pour la plupart des gens) de l’automobile individuelle et librement disponible avec la généralisation de la mobilité autonome ?

De la même manière que les « mesures sanitaires » irrationnelles et particulièrement impitoyables à l’égard de la restauration pourraient bien viser à imposer les livraisons à domicile comme nouvelle norme en matière de restauration. (Un système qui, en plus d’être lucratif en soi, présente l’avantage de permettre un contrôle renforcé de nos habitudes alimentaires. Un point qui intéresse tout particulièrement les assurances maladie helvétiques!)

Couverture Vincent

Par Vincent Held, auteur du Crépuscule de la Banque nationale suisse, d’Après la crise et d’Une civilisation en crise, Éd. Réorganisation du Monde, janvier 2020.

2 réflexions sur “Uber vous reliera au monde extérieur. C’est promis. Vincent Held

  1. Relisez tous: « L’Empire écologique ou la subversion de l’écologie par le Mondialisme » de Pascal Bernardin (polytechnicien), qui vous montrera les aberrations des Al Gore,Hulot,& autres Greta Thunberg…Au moment où les Chinois planifient la modification du climat pour préserver leurs cultures vivrières,on peut s’inquiéter de la folie qui démange les soi-disant scientifiques, s’estimant capables de modifier le climat régionalement,alors qu’ils ignorent les répercussions sur le climat de la planète…Quant aux politiques visant à modifier nos comportements sous couvert d’une meilleure utilisation de la Planète,de notre nourriture,de nos déplacements,bref de nos vies,il est temps que nous les condamnions et les mettions hors d’état de nuire aux Peuples de la Planète.Sans cela, nous serons bientôt leurs esclaves et ceux des multinationales ou banques internationales.L’heure de la révolte est arrivée pour préserver un monde ou le Coeur sera la règle au détriment de l’Argent !!!

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