Le Nouveau Monde révolutionne les territoires, et les met sous surveillance

Avant-propos LH. Voici un article de 2015 du journal Sud-Ouest. Il nous présente le concept qui sous-tend le réaménagement du territoire.

Ce monde est déjà presque prêt. Il vous suuffit de voir l’importance des travaux de génie civil et de construction qui ont été réalisés partout dans le monde.

En Suisse, le territoire est recouvert de grues. Les travaux ne semblent avoir oublié aucune autoroute, route, chemin ou impasse.  Les compteurs intelligents d’eau ou d’électricité s’imposent à cause précisément de ces concepts de villes, pour ne pas dire de ressources humaines, connectées.

Bien que vieux, cet article vous donnera une image très précise de ce qui vous attend, et de la mobilité réduite que l’on ne manquera pas d’imposer.

https://lilianeheldkhawam.com/2019/10/08/nouveau-monde-la-mobilite-de-masse-arrive-un-visuel/

Un territoire sous surveillance, pour une humanité sous contrôle.

LHK

COP21 : dans quelle ville vivrons-nous en 2050 ? par Cathy Lafon.

COP21 : dans quelle ville vivrons-nous en 2050 ?
La ville du futur, adaptée au réchauffement climatique, ressemblera-t-elle à Paris, telle que l’imagine l’architecte français Vincent Callebaut dans son projet « Paris 2050 »?

Vincent Callebaut
SERIE 3/4 – Dans un monde post-carbone à +2°C, nous vivrons dans des éco-villes « intelligentes », denses et verticales, et nos maisons seront « vertes »

Alimentation, urbanisme, logement, transports… Le réchauffement climatique va bouleverser notre vie quotidienne. A quoi ressemblera notre monde demain? Toute la semaine, Sudouest.fr décline cette thématique à travers plusieurs problématiques. Retrouvez tous nos articles sur la COP21 ici

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Le 11 décembre prochain, à l’issue de la COP21, la conférence internationale de Paris sur le climat, 195 pays devront signer un accord contraignant les engageant à réduire leurs émissions de CO2 et de gaz à effet de serre (GES), pour contenir la hausse du réchauffement climatique planétaire en dessous de 2°C. En 2050, pour parvenir à cet objectif, la France devra diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Demain, si accord il y a, nos villes pourraient bien ressembler aux éco-villes « intelligentes » qui sortent aujourd’hui du sol, clé en main, en Asie et en Arabie Saoudite, denses, durables et non émettrices de gaz à effet de serre. Quant à nos maisons, elles produiront plus d’énergie qu’elles n’en consommeront.

Des villes post-carbone, un défi de taille pour le futur

Quand on sait que les agglomérations consomment les trois quarts de l’énergie produite sur la planète et émettent 80% du CO2 d’origine anthropique, préparer des villes à énergie durable pour lutter contre le changement climatique, constitue un enjeu énorme pour l’avenir de l’humanité.

Tout est accessible en moins de 10 minutes, à pied ou à vélo

L’éco-ville type de demain, végétalisée pour résister aux fortes chaleurs, « intelligente » et connectée pour s’adapter et lutter contre le réchauffement climatique, utilise les énergies propres et recycle ses déchets pour les convertir en ressources énergétiques naturelles. Verticale en son centre, elle regroupe lieux de travail et de vie, services et aires de sport qu’elle ne rejette plus en périphérie. Tout y est accessible en moins de 10 minutes, à pied ou à vélo. Elle offre aussi une qualité de vie en hausse, favorise la mixité sociale et réinvente des transports neutres en carbone. Elle s’invente dès aujourd’hui.

Les éco-villes des pays émergents

Tianjin EcoCity.
Tianjin EcoCity.

Crédit photo : Arte

La crise énergétique menace et il faut trouver d’urgence des remèdes à la pollution d’un air devenu irrespirable dans les grandes mégalopoles où le nombre d’habitants ne cesse de croître, tout en préservant l’avenir climatique de la planète : telle est la quadrature du cercle qu’ambitionnent de résoudre les nouvelles cités intelligentes et écologiques qui voient le jour en ce début de siècle dans trois des pays parmi les plus pollués au monde, la Chine (Tianjin Eco-city) et la Corée du sud (Songdo), et en Arabie Saoudite (King Abdullah Economic City).

Créées de toutes pièces

Futuristes et résolument « vertes », financées par des partenariats publics/privés et créées de toutes pièces en prenant le meilleur de ce qui existe déjà ailleurs en matière d’écologie et de bien-être pour les habitants, elles étonnent l’Occident encore pusillanime sur les questions du développement durable urbain par leur ambition en la matière et les innovations technologiques de pointe auxquelles elles font appel.

  • Environnement et qualité de vie

Tianjin, la Chinoise a réservé 12 m2 d’espace verts à chacun des 65.000 habitants qu’elle prévoit d’accueillir. Eoliennes, photovoltaïque, centrales au gaz naturel liquéfié (GNL) : l’énergie y est 100% renouvelable. La station d’épuration d’eau de la ville, véritable bijou écologique, est également avant-gardiste : elle fonctionne avec des plantes aquatiques qui dépolluent les eaux usées et permet de les réutiliser pour l’arrosage des espaces verts et l’alimentation des balayeuses publiques. Un peu comme à la piscine de Bègles, en Gironde, mais en beaucoup, beaucoup plus grand… Et l’Empire du milieu a, dans ses cartons, une dizaine de projets d’éco-cités similaires à Tianjin… Sans centrale nucléaire au programme pour les alimenter en électricité, qu’on se le dise.

  • Zéro émission de CO2 et « hyperconnection »
Songdo Control Center.
Songdo Control Center.

Crédit photo : Cisco

En Corée du Sud, même son de cloche, mais en mode encore plus « hyper-connecté », comme on peut s’y attendre au pays de Samsung. A Songdo, tout est piloté par ordinateur, relié et contrôlé par le cerveau de Control center. Des transports à l’énergie – des compteurs intelligents permettent à chacun de surveiller et réduire sa consommation – en passant par la sécurité des espaces publics, la fluidité des transports et la gestion des déchets. Pas de camions pour enlever les ordures ménagères qui sont transportées depuis les habitations par un système pneumatique directement vers le centre de recyclage qui les valorise…

La ville coréenne, avec 40% d’espaces verts, vise zéro émission de CO2. On n’y a pas besoin de voiture : tout a été conçu de manière à ce que les habitants puissent rejoindre leur lieu de travail, les commerces ou les lieux de loisir à pied, à vélo (25 km de pistes cyclables un vrai paradis pour les amoureux de la petite reine !) et en transport en commun, y compris sur l’eau, grâce à un système dense de navettes fluviales qui valorisent lac et canaux.  Rien d’étonnant à ce que Songdo ait été distinguée par l’ONU pour accueillir le siège du Fond vert pour le climat.

  • La première éco-ville européenne pousse au Portugal

L’Europe aura bientôt sa première éco-ville, sur le modèle asiatique : PlanIt Valley se construit aujourd’hui ex nihilo au Portugal, grâce à l’initiative de Cisco, Microsfot, Philips et de nombreux autres partenaires. Située à proximité de Porto, cette ville doit accueillir bientôt entre 150.000 et 225.000 habitants. Elle sera équipée d’environ 100 millions de capteurs, y compris dans les appartements privés, afin d’optimiser l’efficience énergétique et de diminuer la congestion urbaine. Toutes les infrastructures seront en effet surveillées, avec des flux modulables pour l’électricité, l’eau, le transport ou la voirie.

Passer de l’éco-quartier à l’éco-ville : le défi des villes anciennes

Le concept d’éco-cité post-carbone pointe aussi son nez en Occident, en Europe et, plus timidement, en France. Il est en effet bien difficile de transformer des villes anciennes au patrimoine urbain fort, en villes « zéro carbone« , résilientes aux conséquences du changement climatique, aux chaleurs extrêmes comme aux pluies diluviennes, voire à la montée des eaux, pour celles qui sont situées sur un fleuve, ou sur un littoral marin ou océanique.

En Allemagne, plus qu’un laboratoire vert, Fribourg-en-Brisgau, est pourtant d’ores et déjà devenu un vrai modèle pour la ville du futur. Avec plus de 400 rames de tramway, un centre-ville dense et piétonnier, des milliers de vélos, de nombreux espaces verts et très peu de voitures, la cité du Bade Württemberg est devenue l’emblème de la ville durable en Europe. Biomasse, énergie solaire, éoliennes et hydroélectricité sont aujourd’hui autant de sources d’énergie renouvelables employées par ses habitants.

Ailleurs en Europe, les mutations radicalement vertes de grandes capitales telles Stockhölm, Copenhague et Zürich, montrent également que l’on peut parvenir à concilier densité, durabilité et qualité de vie dans du très beau bâti ancien.

En France, même si c’est à plus petite échelle et si toutes les réalisations ne sont pas parfaites, la multiplication des éco-quartiers, à Bordeaux (Ginko), Saint-Jean-de-Luz (Alturan), Bayonne, Lille, Lyon, Grenoble…, prouve aussi qu’il est possible de réinventer les habitats traditionnels, en tenant compte des contraintes du changement climatique.

La gare de Strasbourg bénéficie d'une isolation maximale sous sa verrière.
La gare de Strasbourg bénéficie d’une isolation maximale sous sa verrière. Crédit photo : SNCF

Verra-t-on un jour la gare de Bordeaux Saint-Jean recouverte d’une grosse bulle de verre et de métal transparente et scintillante, destinée à l’isoler, tout en préservant la façade historique de son ancien bâtiment, comme l’est aujourd’hui celle de Strasbourg, classée Monument historique ? En 2050, à l’instar de la capitale alsacienne, les métropoles du « Vieux Monde » auront dû faire appel à leur imagination pour passer de l’éco-quartier à l’éco-ville, tout en conservant l’intégrité de leur patrimoine architectural, auquel elles sont très attachées, à juste titre.

Les « Smart cities » du « Vieux Monde »

Moins en pointe que les éco-cités clé en main d’Asie, l’intelligence des mégalopoles historiques anciennes n’est toutefois pas en reste lorsqu’elle mise sur les dernières innovations technologiques et les données numériques, pour accueillir toujours plus d’habitants, avec l’objectif de réduire leur impact carbone et d’économiser l’énergie, tout en assurant la sécurité de chacun. Vancouver, New York, Sydney, Shanghai, Paris, Hambourg, Bordeaux ou encore Londres utilisent déjà des systèmes de vélos en libre service interconnectés avec les réseaux de transport en commun, des équipements en réseau pour redistribuer les ressources énergétiques mutualisées, fluidifier la circulation, piloter et ajuster la consommation d’énergie ou la circulation. Au Brésil, Rio de Janeiro, est ainsi dotée d’un centre d’opérations équipé par IBM, presque aussi performant que celui de Songdo, qui prévoit et contrôle les catastrophes climatiques, et gère tous les services de la ville (police, hôpitaux, transports, l’électricité et l’eau).

En 2050, nos villes seront « smart » (intelligentes) jusqu’au bout de leurs lampadaires et de leurs trottoirs, ou ne seront pas. La réglementation de 2012 qui interdit l’éclairage commercial la nuit de 1 h à 6 h pour économiser l’électricité, sera étendue à tous les bureaux, bâtiments et lieux publics. L’intensité de l‘éclairage public sera variable en fonction des heures creuses de la journée ou de la nuit et les citadins circuleront sur des chaussées poreuses pour récupérer l’eau de pluie et recharger les nappes phréatiques.

  • 100% renouvelables

Avant même 2050, certaines villes anciennes auront atteint l’objectif de 100% d’énergies renouvelables qui en fera des villes « zéro carbone ». En Europe, depuis deux ans, Pécs, 120.000 habitants, la cinquième ville de Hongrie, est passée au « tout biomasse » et ne se chauffe et ne s’éclaire quasiment plus qu’à la paille et au bois. D’ici une dizaine d’années, les premières mégalopoles comme Cohenhague au Danemark, Malmö en Suède, Munich en Allemagne, San Francisco et San José en Californie ou encore Sydney en Australie, n’utiliseront plus que l’éolien, le solaire, l’hydraulique et la biomasse.  Au Canada, c’est en 2040 que Vancouver qui veut devenir la ville la plus verte au monde, sera  « 100% renouvelable », y compris pour les transports.

Sur ce point, en France, on est loin du compte… Les architectes ne manquent pourtant pas d’idées, comme Vincent Callebaut qui, dans son projet « Paris 2050″,  imagine une tour Montparnasse recouverte d’une façade en bioréacteur d’algues vertes, capables de se nourrir de déchets pour produire de l’énergie…

  • Verticales

Plus la ville est étendue, plus elle consomme d’énergie : pour se déplacer, notamment, de son logement à son lieu de travail. En outre, une maison individuelle est plus énergivore à isoler qu’un appartement. Aussi, les éco-villes de 2050 auront-elles en leur centre des villages verticaux, aux tours durables, mixant lieux de travail et  lieux de vie avec des logements, services et commerces, mais aussi des jardins, des potagers et des ruches sur les toits. La « tour travail » des années 1970–2000 irriguera tout le quartier de flux d’habitants, de produits et d’énergie.

A titre d’exemple, au Caire, en Egypte, l’équipe de Vincent Callebaut porte le projet de The Gate Résidence, un îlot qui ressemble à un quartier de Paris : 250 mètres de côté sur 40 de haut, 66% de surface construite et 34% de surfaces vertes, 1.000 appartements et un immense jardin potager communautaire sur le toit, recouvert d’une canopée solaire capable de  produire l’énergie pour éclairer les parties communes.

De même, en 2050, New York comptera une nouvelle éco-bio tour, The Dragonfly, également imaginée par Vincent Callebaut, construite sous la forme d’une aile de libellule. Imaginez un Central Park à la verticale, abritant les multiples fonctions qui font la vie d’un quartier : des épiceries, des cinémas, des espaces de bureaux, des espaces de logements, des crèches, des piscines suspendues. Le tout, plongé dans un milieu agricole étagé à la verticale…

  • Adaptées aux canicules

5 jours de canicules par an en plus en 2050

Entre 2021 et 2050, le territoire métropolitain comptera jusqu’à cinq jours de canicule en plus par an, et jusqu’à quatre jours anormalement froids en moins, selon les prévisions du volume 4 du rapport « Le climat de la France au XXIème siècle », publié en 2014, sous la direction du climatologue Jean Jouzel. Quant à la hausse de la température moyenne, d’ici à 2050, elle sera de +0,6°C à +1,3°C. « Prévoir pour agir, la Région Aquitaine anticipe le changement climatique », l’étude sur l’évolution du climat en Aquitaine, piloté par le climatologue et membre du Giec, Hervé Le Treut, ne dit pas autre chose. Publié en septembre 2013, le rapport pointe, entre autres, la vulnérabilité du Sud-Ouest au risque caniculaire.

Trames vertes, murs végétaux, protections, brumisateurs et fontaines urbaines

Les citadins sont les premières victimes de ces vagues de chaleur exceptionnelles, car les villes abritent et génèrent des «  îlots de chaleur ». Les zones urbaines où les températures s’élèvent plus qu’ailleurs, et surtout, redescendent moins le soir, auto-alimentent le phénomène. En cause, le béton, les pavés, les pierres et les surfaces vitrées qui emmagasinent la chaleur avant de la restituer dans l’atmosphère, mais aussi les activités industrielles, la circulation routière, les climatiseurs. A contrario, le manque d’arbres et de végétation, capteurs de CO2, nuit au rééquilibrage des températures. D’où l’intérêt de végétaliser les façades et les toits, comme le propose la société bordelaise Init, mais aussi d’aménager en ville le plus possible d’espaces verts, des jardins de poche aux parcs et jardins publics.

En 2050, équipées de fontaines, de brumisateurs publics  et de systèmes de circulation d’eau le long de leurs artères, les villes traditionnelles auront développé des trames végétales, à l’instar de la « cité-Etat jardin » de Singapour qui, construite comme un échiquier, a pris le parti de laisser une case au végétal et à la biodiversité et une autre au bâti, et suspend des jardins sur les toits et les balcons de ses immeubles. Demain, les façades de nos maisons seront transformées en murs végétaux, capables d’absorber le rayonnement solaire et de diminuer la température en rejetant de la fraîcheur par évaporation. On aura planté dans nos rues des arbres à fort potentiel d’ombrages, multiplié les micro-espaces verts et verdi les pieds d’immeubles. Contre la chaleur, la plupart des bâtiments auront aussi adopté des protections devant les vitrages (avancées de toit, stores, persiennes…).

  • Les pieds dans l’eau

Les villes du futur auront développé des stratégies d’adaptation aux inondations et développé des habitats flottants sur l’eau ou sur pilotis. Grandes ou petites, les cités installées en bord de mer ou près des estuaires, sont en effet menacées par la montée des eaux qui pourrait s’élever à 1 mètre en 2100, même si le réchauffement se maintient en dessous de 2°C. Les projections prennent en compte la dilatation de l’océan quand il se réchauffe, la fonte des glaciers mais aussi la dégradation des calottes du Groënland et de l’Antarctique.

S’adapter ou reculer ?

Selon un institut américain, l’Union of Concerned Scientists (UCS), les mégalopoles de Bombay, Hong Kong, Shanghai, Tokyo, New York, Miami, Buenos Aires, Vancouver, entre autres, sont concernées. Des solutions existent et les Pays-Bas, champions du monde pour la gestion du risque de submersion, offrent notamment leur expertise. A titre d’exemple, Vancouver la verte, splendide ville côtière, a  engagé dès 2015 un programme d’infrastructures de 9,5 milliards de dollars canadiens pour se protéger de l’océan et des changements du niveau de la mer qui résulteront du réchauffement climatique.

Dans le grand Sud-Ouest, Arcachon, la côte girondine, l’estuaire de la Gironde et les îles de Ré et d’Oléron sont directement concernés par la montée des eaux. En 2050, des stations balnéaires auront vraisemblablement dû reculer, face à l’érosion massive du trait de côte et de leurs plages, comme à Lacanau, en Médoc.

Des logements zéro gaspillage énergétique…

En 2050, les logements produiront plus d’énergie qu’ils n’en consomment

En France, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estime que les bâtiments représentent aujourd’hui 42% des consommations d’énergie et 25% des émissions de gaz à effet de serre. Un quart des immeubles de notre parc immobilier, construit après la Seconde Guerre mondiale sans aucune norme environnementale, sont de vraies passoires énergétiques. En 2008, la France s’est engagée à réduire ce gaspillage de 38% d’ici à 2020, lors du Grenelle de l’Environnement. Cela représente la bagatelle de quelque 30 millions de logements à rénover, soit 80 % de l’ensemble du parc immobilier français, à raison de 750.000 logements par an. Depuis 2013, les constructions neuves doivent répondre à la norme BBC (Bâtiments Basse Consommation) et la loi de transition énergétique de 2015 en a remis une couche sur la performance énergétique du bâti.

A partir de 2020, la totalité des logements neufs, plus sobres dans leur consommation d’énergie, seront BEPAS (Bâtiments à énergie PASsive) et BEPOS (Bâtiments à  énergie POSitive). Selon l’Ademe, en 2050, tous les bâtiments, à énergie positive ou basse consommation, produiront plus d’énergie qu’ils n’en consomment.Tout le parc de logements ancien aura été rénové et sera mieux isolé, avec des équipements de chauffage plus performants et mieux régulés par un meilleur pilotage.

… et « intelligents »

La maison de demain, à l’image de nos villes, fera également appel à la high-tech verte et sera « intelligente ». En 2050, telles des « peaux » vivantes et réactives, ses façades récupéreront et purifieront l’eau de pluie, et se mettront en position été ou hiver. Sans occupants, la lumière de ses pièces pourra s’éteindre automatiquement et la chaleur diminuer. Pour réduire la consommation de l’eau et protéger la ressource, salles de bain et cuisines seront équipées de robinet automatique à détection infrarouge, électronique et sans contact. Les réfrigérateurs intelligents feront aussi partie intégrante du quotidien des citadins et les aideront à réduire le gaspillage alimentaire.

Ventilée naturellement, elle puisera des calories de la terre ou de l’eau, comme les maisons passives déjà construites aujourd’hui, et produira de la chaleur et de l’électricité avec des micro-éoliennes et des panneaux solaires, mais aussi en récupérant sur le sol, l’énergie cinétique produite par les déplacements de ses habitants. Encore très coûteuses, car peu développées, toutes les technologies avant-gardistes nécessaires à ces évolutions existent déjà, des LED et capteurs solaires intégrés aux stores mobiles, aux vitrages actifs à cristaux liquides en passant par les murs chauffants et les pavés qui produisent de l’énergie lorsqu’on les foule, créés par la société britannique Pavegen.

Vers l’autonomie alimentaire

De l’Europe à l’Amérique du Nord, en passant par l’Asie, comment nourrir demain sept milliards de citadins, sans appauvrir davantage et épuiser les ressources de la planète ? Les villes de demain visent l’autonomie alimentaire et l’agriculture urbaine figure parmi les principaux défis qu’elles ont à relever. Pour certaines, cela passera pas l’implantation de jardins potagers sur les toits, comme à New York, ou de fermes verticales, comme à Singapour où l’on économise l’espace en érigeant des tours agricoles de dix mètres de haut. Une idée à la mode mais remise en cause par certains écologistes, comme le montre le documentaire « Les fermes verticales », diffusé par Arte en janvier 2015.

Enclaves de paradis vert ou cauchemars orwelliens ?

En 2050, nos villes seront vertes et intelligentes ou ne seront pas. Mais elles poseront aussi des questions sur l’articulation entre nos modes de vie futurs et la citoyenneté. Hyper-connectées, les villes de demain sont aussi fragiles, à la merci de pannes ou de piratages informatiques. Elles se veulent 100% vertes, mais leurs technologies réveillent la crainte du cauchemar orwellien dans lequel, au prétexte d’assurer la sécurité de chacun et de générer la sobriété énergétique, tout est surveillé et contrôlé, au risque d’y perdre, peut-être, la liberté.

Leur conception technique devra nécessairement s’accompagner d’une réflexion philosophique, politique et citoyenne, de manière à ne pas produire, au mieux, les enclaves d’un paradis vert réservé à une élite privilégiée, ou, au pire, les conditions de ce qui pourrait devenir un totalitarisme écologique.

EN CHIFFRES

Sud Ouest

Les villes qui n’occupent que 2% de la planète, abritent plus de 50% de la population et sont responsables des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre. En 2050, 70% des habitants de la planète seront des urbains.17 métropoles se sont associées en mars 2015 dans l’Alliance des villes neutres en carbone, pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 80 % avant 2050.

SOURCES

« Les villes du futur », série documentaire : « Les nouvelles villes », »Les villes intelligentes », « Les fermes verticales ». Arte, 2015.

« Visions énergie climat 2030/2050 : Quels modes de vie pour demain ? », site de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

« Le changement climatique, ce qui va changer dans mon quotidien », Hélène Géli avec la collaboration de Jean-François Soussana, éditions Quae.

« Climat, 30 questions pour comprendre la Conférence de Paris », Pascal Canfin, Peter Staime, éditions Les Petits Matins.

Cinquième rapport du Giec (Groupe intergouvernemental d’études sur le climat) sur le changement climatique, 2014.

« Prévoir pour agir. La région Aquitaine anticipe le changement climatique », rapport scientifique coordonné par Hervé Le Treut, juillet 2013.

https://www.sudouest.fr/2015/12/02/cop21-dans-quelle-ville-vivrons-nous-en-2050-2184553-706.php

8 réflexions sur “Le Nouveau Monde révolutionne les territoires, et les met sous surveillance

  1. Les ouvrages « somptueux » génèrent des surfacturations telles qu’elles permettent aux hommes politiques de financer leurs bonnes œuvres sans être inquiétés

  2. 😂😂😂🥰

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    ________________________________
    De : Le blog de Liliane Held-Khawam
    Envoyé : Monday, December 2, 2019 6:15:22 PM
    À : jeanpaul197@hotmail.com
    Objet : [New post] Le Nouveau Monde révolutionne les territoires, et les met sous surveillance

    LHK posted:  » Avant-propos LH. Voici un article de 2015 du journal Sud-Ouest. Il nous présente le concept qui sous-tend le réaménagement du territoire. Ce monde est déjà presque prêt. Il vous suuffit de voir l’importance des travaux de génie civil et de con »

  3. COP21: réduire les émissions à effet de serre anthropique de 80% !!! Ouah ! 80% de 0.125% produit par l’activité humaine, ça va dégommer!!!

  4. La seul chose qui arriveront, c’est la surveillance massive (pour le reste prévoir un délai)

  5. 2/04/2019 -Via Truthstream Media,
    It’s that time again: the United Nations is officially releasing the all new Agenda 2030 sustainable development plan, or what some have hailed as “the new Agenda 21 on steroids,” at the United Nations Sustainable Development Summit kicking off today in New York City.
    Since these supposedly non-binding international agreements can sometimes be a bit tricky to decode, what with all the weaponized buzz terms and semantics games, we’ve prepared a handy dandy translator on the 17 new Agenda 2030 goals below.
    Goal 1: End poverty in all its forms everywhere
    Translation: Centralized banks, IMF, World Bank, Fed to control all finances, digital one world currency in a cashless society
    Goal 2: End hunger, achieve food security and improved nutrition and promote sustainable agriculture
    Translation: GMO
    Goal 3: Ensure healthy lives and promote well-being for all at all ages
    Translation: Mass vaccination, Codex Alimentarius
    Goal 4: Ensure inclusive and equitable quality education and promote lifelong learning opportunities for all
    Translation: UN propaganda, brainwashing through compulsory education from cradle to grave
    Goal 5: Achieve gender equality and empower all women and girls
    Translation: Population control through forced “Family Planning”
    Goal 6: Ensure availability and sustainable management of water and sanitation for all
    Translation: Privatize all water sources, don’t forget to add fluoride
    Goal 7: Ensure access to affordable, reliable, sustainable and modern energy for all
    Translation: Smart grid with smart meters on everything, peak pricing
    Goal 8: Promote sustained, inclusive and sustainable economic growth, full and productive employment and decent work for all
    Translation: TPP, free trade zones that favor megacorporate interests
    Goal 9: Build resilient infrastructure, promote inclusive and sustainable industrialization and foster innovation
    Translation: Toll roads, push public transit, remove free travel, environmental restrictions
    Goal 10: Reduce inequality within and among countries
    Translation: Even more regional government bureaucracy like a mutant octopus
    Goal 11: Make cities and human settlements inclusive, safe, resilient and sustainable
    Translation: Big brother big data surveillance state
    Goal 12: Ensure sustainable consumption and production patterns
    Translation: Forced austerity
    Goal 13: Take urgent action to combat climate change and its impacts*
    Translation: Cap and Trade, carbon taxes/credits, footprint taxes (aka Al Gore’s wet dream)
    Goal 14: Conserve and sustainably use the oceans, seas and marine resources for sustainable development
    Translation: Environmental restrictions, control all oceans including mineral rights from ocean floors
    Goal 15: Protect, restore and promote sustainable use of terrestrial ecosystems, sustainably manage forests, combat desertification, and halt and reverse land degradation and halt biodiversity loss
    Translation: More environmental restrictions, more controlling resources and mineral rights
    Goal 16: Promote peaceful and inclusive societies for sustainable development, provide access to justice for all and build effective, accountable and inclusive institutions at all levels
    Translation: UN “peacekeeping” missions (ex 1, ex 2), the International Court of (blind) Justice, force people together via fake refugee crises and then mediate with more “UN peacekeeping” when tension breaks out to gain more control over a region, remove 2nd Amendment in USA
    Goal 17: Strengthen the means of implementation and revitalize the global partnership for sustainable development
    Translation: Remove national sovereignty worldwide, promote globalism under the “authority” and bloated, Orwellian bureaucracy of the UN
    But, don’t worry, it’s all for your own good!

  6. transport en commun = transports collectivistes, 4 à 5 personnes dans les bureaux pour 1 chauffeur, en attendant les bus-robots auquel cas ce seront 7 à 8 personnes par bus pour s’occuper du confort des passagers officiellement (officieusement veiller à la machine à café du bureau dédiée à un seul autobus)
    nb. pour les 46 autres goals idem !

  7. Cette idée de ville intelligente et verte me fait irrésistiblement penser à l’humoristique proposition de mettre les villes à la campagne. La ville pue, est bruyante, polluée, en un mot invivable, alors retournons dans nos campagnes.

    Ici, on le voit, la ville est transformée en campagne grouillante de bêtes humaines ;toutes les autres bêtes exterminées et les plantes « sélectionnées pour vous » avec ‘industrie’.

    Pourquoi pas, en effet, retrouver un peu de cette ‘Nature’ qui nous apaise, nous enchante et nous redonne le plaisir de vivre bien. Retour au jardin, le paradis (enfin) retrouvé. « Dieu que le monde virtuel est plaisant !  »

    Ce qui me dérange ou plutôt m’effraye, c’est le qualificatif de ‘smart’, de villes intelligentes.

    Smart comme mon téléphone qui m’espionne 24 heures sur 24. Non seulement il me regarde, regarde ce que je vois mais encore écoute ce que j’entends, m’écoute et me situe au mètre près où que j’aille, même mes gestes sont enregistrés.

    On dirait que ces zimagineurs (des progrès zumains) n’ont pas pris la mesure de la technique telle que prescrite par nos dominants, nos « maîtres » en tout (emplois, travaux, choix de société, ennemis, ..) :
    – surveillance de chacun
    – effarante et dangereuse fragilité aux pannes et mésusages

    Ils tentent de reconstituer un monde équilibré au sens écologique : l’air est propre (mais pourquoi ne l’était-il plus ?), les déplacements minimums (la raison d’être d’une ville, les humains s’y groupent pour que l’entraide, la vie sociale, soit optimum en confort de chacun), de quoi travailler, manger, ..

    La ville propre, sans usine mais bourrées de produits d’usines. Le sale est ailleurs là-bas en extrême-orient au loin ou mieux à la campagne ! Ira-t-on travailler à la campagne ou en extrême-orient ? Verdir la ville ne revient-il pas à salir ailleurs ?

    Partout des robots pour nous faciliter la vie : mais alors ce travail de robot remplace mon travail.

    – C’est magnifique mais que ferai-je dans ce monde merveilleux ?
    + Ce que vous voulez, vous êtes libre.
    – Mais quel est ce nouveau modèle économique ? Vais-je encore travailler ?
    + Encore une fois c’est vous qui décidez, travail, loisir, ou rien
    – Mais comment je gagne ma vie ?
    + Mais comme vous voulez, en travaillant.
    – Oui mais à quoi, si la ville intelligente fait tout ?
    + Euh, non, il reste à faire des trucs, je ne sais pas moi, entretenir la ville, réparer, préparer l’avenir, ..
    – Je reviens à ma question précédente, quel est le modèle économique ?
    + Le quoi ? Je ne comprends pas.

    On a la réponse, indirectement :
    « financées par des partenariats publics/privés »

    Admirez le modèle :
    Le capital continue de se gaver avec la richesse produite par la population qui en retour peut quémander dans un partenariat public-privé le droit de racheter les miettes de cette richesse.

    Génial non ?

    J’adore ces articles faits par des génies pour des crétins.

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