Protection des données personnelles ou manipulation des esprits? Bruno Bertez

 

Art. 13 Protection de la sphère privée

1 Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile, de sa correspondance et des relations qu’elle établit par la poste et les télécommunications.

2 Toute personne a le droit d’être protégée contre l’emploi abusif des données qui la concernent.

La question de la confidentialité est mal posée: il ne s’agit pas de protéger la confidentialité, il s’agit d’empêcher les manipulations de l’esprit des gens.

 

Les données commerciales, à la limite ont peu d’importance, ce qui compte c’est la possibilité pour ceux qui sont en possession des données, de s’en servir pour modeler la société à leur guise et selon leurs besoins. Avec les données, les datas, les sociétés d’étude et d’ingénierie sociale construisent des électorats et font élire des Macron.

Les données servent à de multiples sociétés

-d’abord pour vous étudier, discerner vos  points faibles, vos failles, vous tropismes, vous manques et ensuite à

-à s’engouffrer dedans pour vous manipuler par les news, les fake news, les émotions, les répétitions.

Avec ces données non seulement on influence, mais on modèle et module de telle sorte que l’on crée des populations captives.

Quand on vous recense, on vous connaît; quand on vous connait on vous classe; quand on vous classe on sélectionne des messages informatifs et émotionnels qui vous influencent et peu à peu font de vous une classe de gens qui réagissent d’une certaine façon.

L’imbécillité que colportent  les débiles, « moi je n’ai rien  à cacher est complètement à côté du sujet ».

Protéger ses données ce n’est pas protéger ses secrets honteux, non dévoilables, c’est protéger ce que l’on est, son être, sa liberté dans un monde de manipulation.

Protéger ses données, est un acte politique majeur. C’est les empêcher de construire l’Homme Nouveau.

Des Cambridge Analytica dissimulés cachés, décentralisés, il y en a des tonnes, ils vous étudient ; vous présentent des scènes, des images, qui vous influencent et je peux vous le garantir car j’ai participé à des opérations de ce genre, pilotés par les services de renseignement.

L’exploitation des informations de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook par la société Cambridge Analytica, impliquée dans la campagne présidentielle de Donald Trump, a convaincu de nombreux utilisateurs du bien-fondé du nouveau règlement, dont les effets se sont faits sentir au plan mondial. Il y a de multiples organisations associées à Cambridge Analytica avec des noms innocents et des descriptions d’activités fallacieuses.

En proposant des paramétrages par défaut « intrusifs », qui laissent peu de choix en terme de confidentialité, Facebook et Google poussent les utilisateurs à partager leurs informations malgré la nouvelle législation européenne, estime une étude publiée mercredi.

Une agence gouvernementale, le Conseil norvégien des consommateurs, a relevé dans son rapport que les réglages proposés par les deux géants américains contreviennent au nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD), même après son entrée en vigueur le 25 mai.

« Ces sociétés nous manipulent pour que nous partageons des informations sur nous-mêmes », a déclaré le directeur des services numériques du Conseil, Finn Myrstad, dans un communiqué.

C’ »est en contradiction avec les attentes des consommateurs et l’intention du nouveau règlement », souligne l’étude dont les données ont été collectées entre mi-avril et début juin, quelques semaines après l’entrée en vigueur du RGPD.

Selon les éléments étudiés, les paramètres par défaut de Facebook et Google sont le plus souvent les moins respectueux de la vie privée. En outre, les utilisateurs les changent rarement.

Les réglages plus favorables à la confidentialité « nécessitent plus de clics et sont souvent cachés », insiste l’étude.

« Dans de nombreux cas, les services cachent le fait que les utilisateurs ont très peu de choix réels, et que le partage complet de données est accepté simplement en utilisant le service », résume-t-elle.

« Cela montre un manque de respect pour leurs utilisateurs, et contourne la notion de laisser aux consommateurs le contrôle de leurs données personnelles », a souligné M. Myrstad dans le communiqué.

Il doit permettre de mieux protéger les données personnelles des Européens à l’ère numérique.

Il renforce les droits des internautes et établit des obligations claires pour les entreprises dans le traitement des données.

Il prévoit notamment des amendes allant jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires pour les entreprises prises en faute.

Bruno Bertez

https://brunobertez.com/2018/06/27/a-lire-google-et-facebook-detournent-lesprit-des-nouvelles-legislations-les-empecher-de-construire-lhomme-nouveau/

« L’homme formaté, manipulations commerciales, médiatiques et professionnelles »

« La littérature étiquetée « manipulation mentale » se trouve à foison dans les librairies. Si l’on écarte les manuels de psychologie, cette littérature prend parfois l’aspect de coaching pour lutter contre les techniques des manipulateurs ou pour apprendre ces techniques, l’excuse éthique étant « manipuler pour ne plus être manipulé » ou « manipuler les manipulateurs » .
Ces livres prennent en exemple des situations ponctuelles et individuelles, dans lesquelles il s’agit de renverser le pouvoir : soit arrêter le manipulateur et empêcher son emprise ; soit prendre sa place dominante.

Ce ne sera pas notre point de vue.

Cet ouvrage n’est pas non plus un manuel, ni un essai. Le terme le plus vraisemblable pour le désigner serait « Anti-manuel » .

Nous parlerons de manipulation mentale via trois domaines fortement imbriqués : le commercial, avec ses marques, ses produits, ses magasins et ses techniques de vente ; les médias, tout particulièrement la télévision ; et le travail, à travers le prisme de l’expérience de Milgram, dont l’expérience essentielle introduira cet ouvrage.

Nous sommes tous consommateurs, spectateurs, et travailleurs. Même les chômeurs et les étudiants ne sont considérés qu’en fonction du travail, l’un étant en recherche d’emploi, l’autre en préparation de son emploi.
Ces trois domaines que nous aborderons, tentent de nous influencer, nous orienter, nous convaincre, nous persuader, nous séduire et enfin de nous manipuler afin de nous exploiter : il s’agit là de pomper nos ressources financières (le commercial), nos ressources attentionnelles (les médias) et enfin nos ressources physiques et mentales (le travail). Ce n’est pas une manœuvre qui se fait en un clin d’œil, car nous zappons, nous changeons de marque de produit, nous n’acceptons plus le statut d’esclave. Alors les structures ont rivalisées d’astuces, au fil du temps, pour nous faire dépenser plus que ce dont nous avons besoin, pour nous scotcher devant l’écran plus que de raison, pour nous faire travailler comme des esclaves mais sans qu’on le perçoive ainsi. Notre comportement s’est modelé, transformé à la faveur des structures exploitantes : nous voici formatés.

C’est ce formatage qui sera ici notre finalité d’étude, car il impacte toute la société, empêche l’évolution, bride les comportements et les élans qui pourraient être profitables à l’individu, son entourage et toute la société. Cependant, malgré l’obscurité de thèmes que nous aborderons, nous avons eu le plaisir de constater que le « non » au formatage a déjà bien commencé, que certains individus isolés ou en groupe se sont d’ores et déjà libérés des laisses mentales des structures exploitantes, dans un domaine ou un autre.

(…)

Bien que nous ayons rédigé ces plusieurs centaines de pages sur le sujet, nous ne nous considérons pas à l’abri des influences, des manipulations ou du formatage : au contraire, c’est parce que nous savons pertinemment que nous courrons sans cesse le risque d’être exploité, manipulé et transformé, que nous avons consacré tant de travail bénévole à la question. Se croire au-dessus de ces techniques d’influence, se croire capable de résister à l’autorité serait le meilleur moyen d’être manipulé à souhait. Il n’y a pas d’exception, l’être humain est ainsi fait que ses plus beaux mécanismes de fonctionnement peuvent être utilisés à son encontre. Si intelligent, si cultivé ou si raisonnable soit-il, l’humain peut être poussé à tuer quelqu’un (l’expérience de Milgram). Nul besoin d’être un psychopathe, un sociopathe ou avoir une quelconque pathologie : notre normalité suffit à nous faire obéir à des ordres meurtriers.

Cet ouvrage n’est pas rallié à un parti politique, ni quelconque drapeau ou mouvement. Le seul ralliement est celui avec Hacking social, dont nous sommes également les auteurs. Nous n’avons pas d’autre but que de partager nos recherches avec vous et nous espérons qu’elles puissent vous être utiles. Nous l’espérons accessible à tous, nous espérons qu’il puisse servir au quotidien. (…)

Cet ouvrage est gratuit et doit le rester. Son contenu est libre d’utilisation, du moment que les sources sont citées et que le contenu n’est pas transformé sans demande. De plus, il n’est pas figé dans le temps : si vous en avez les compétences, vos propositions, corrections, ajouts sont les bienvenus. Il est probable que nous en faisions des « mises à jour » .

(…)

Bonne lecture ! »

Pour lire : « L’homme formaté, manipulations commerciales, médiatiques et professionnelles » en PDF.

Source: https://www.4emesinge.com/lhomme-formate-manipulations-commerciales-mediatiques-et-professionnelles/

9 réflexions sur “Protection des données personnelles ou manipulation des esprits? Bruno Bertez

  1. « pour ceux qui sont en possession des données, de s’en servir pour modeler la société à leur guise et selon leurs besoins. »

    Mais l’UE a mis dans ses principes ce fonctionnement (dogmatique par ailleurs).
    Le capitalisme néolibéral EST ce mode de fonctionnement ‘notre’ choix politique, soit-disant démocratique.
    Le SEUL moteur de l’évolution sociétal est le rendement de la rente.
    Le reste est fable.

  2. Bonjour
    Malgré la confirmation d’inscription, la copie du pdf aboutit sur  » 404 not found ». Merci de m’indiquer comment faire pour obtenir ce texte qui semble extrêmement prometteur. Cordialement

  3. Tout commence par les gens qui exercent le pouvoir politique et qui votent donc les lois, mais qui comme chacun sait se préoccupent de leur réélection bien plus que de tout le reste !
    TANT LES ÉLUS NE SERONT PAS CONTRÔLÉS, on pourra toujours uriner dans un violon pour qu’il y ait un quelconque changement.

  4. on appelle cela un contre-pouvoir.
    Plus précisément, l’élu est élu pour ses promesses de candidat, et dans une certaine mesure pour son appartenance à une idéologie, incarnée dans les membres d’un parti politique.
    Si les promesses faites comme candidat ne sont pas tenues comme élu, il devient légitime, rationnel et surtout démocratique de pouvoir déchoir cet élu.

    Si ceci n’était pas possible alors que reste-t-il du vote, donc du processus démocratique ?
    Rien,
    on tombe dans un fonctionnement aléatoire incompatible avec la volonté populaire, on sort du démocratique vers …
    Une forme de jeu de casino, de foire d’empoigne, de n’importe-quoi, et de fait de dictature.

  5. Peu importe le processus démocratique ou ce qui in fine le définit, une fois que les services (privés ou administratifs) se politisent c’est la dégradation assurée qui va oeuvrer.

  6. @ Zelectron

    « TANT QUE LES ÉLUS NE SERONT PAS CONTRÔLÉS, on pourra toujours uriner dans un violon pour qu’il y ait un quelconque changement. ».

    Et dire que la profession d’urologue séduit de moins en moins … 🙄

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