Revenu universel, du néo-libéralisme jusqu’au bout…. V held+ La Tribune

Les quantitative easing de la dernière décennie ont créé un assèchement de liquidités locales. Ceci est un fait observable. Les banques locales sont étranglées par diverses directives imposées par les tenants et « régulateurs » de la haute finance internationale (Finma pour la Suisse).

L’échec économique se propage, avec de multiples faillites de commerces et d’entreprises? Vous n’avez plus accès à vos capitaux-épargne? Vos autorités ne veulent plus vous remettre vos capitaux de retraite? Milton Friedman avait déjà prévu les conséquences du néo-libéralisme. Il a promu l’instrument qui devrait combler les maux générés par ses propres concepts.

L’hélicoptère monétaire, ou « quantitative easing pour le peuple« , fut avancé par le père du néolibéralisme, le monétariste Milton Friedman, et ce dès les années 60. « Dans sa logique monétariste, la banque centrale doit avoir recours à la distribution de liquidités (Friedman utilise alors l’image d’une distribution de billets par hélicoptère) pour mettre fin à un risque de spirale de baisse des prix. L’argent distribué vient gonfler la demande et relancer l’inflation.

La logique est bien celle du monétarisme : agir sur la masse monétaire pour agir sur les prix. On remarque aussi que ce concept se distingue de l’usage habituel de la planche à billets, qui sert souvent à combler un déficit chronique de l’Etat. Ici, l’Etat n’intervient pas, précisément pour éviter tout risque de spirale hyperinflationniste. En étant distribué aux agents économiques pour être dépensé, cet argent, au contraire, dispense l’Etat de s’endetter davantage et comble les déficits en venant grossir les revenus fiscaux. » (R Godin)

Reste plus qu’à savoir qui paie et si cela signifie une confiscation généralisée des avoirs bancaires…

LHK

Ci-dessous 2 articles

Les banques centrales vous annoncent un krach financier… et l’arrivée du revenu de base universel! Vincent Held

870x489_revenu_base

Difficile d’imaginer que des États désespérément surendettés – tels que la Grèce, l’Italie, l’Espagne, les États-Unis ou même la France – puissent un jour réellement mettre en œuvre un quelconque revenu de base universel. Et pourtant, ces pays sont aujourd’hui prêts à dépenser des dizaines de millions pour répliquer, chez eux, la fameuse « expérimentation finlandaise »!

L’explication de ce paradoxe est en réalité très simple: le revenu de base ne coûtera rien aux États qui décideront de le mettre en œuvre. Il devrait même leur permettre de réaliser de gigantesques économies à un moment où ils en auront le plus grand besoin!

Mais cela ne sera pas nécessairement gratuit pour tout le monde…

Revenu de base - dépense publique - MFPRB.PNG

Vidéo du Mouvement Français pour un Revenu de Base (MFRB)

Vers un revenu de base administré par les banques centrales

Comment ne pas être frappé par le soudain engouement des banques centrales européenne, suisse, américaine, japonaise et suédoise pour l’idée de « l’hélicoptère monétaire »?

« Vous pouvez créer de la monnaie et la distribuer aux gens. C’est l’hélicoptère monétaire. […] La question est de savoir […] quand il est opportun de recourir à ce type d’instrument de dernier recours. » (Peter Praet, économiste en chef de la BCE, 15.03.2016)

Comme le démontre très bien la citation ci-dessus, « l’hélicoptère monétaire » consiste à créer de l’argent frais pour le verser directement aux citoyens… ce qui revient, bien évidemment, à mettre en place un revenu de base universel!

C’est ce qu’expliquait récemment une députée suisse à ses collègues du Parlement:

« La Banque nationale devrait fournir de l’argent sans dette. […] Si l’argent est versé directement à la population […], il en résulte automatiquement une sorte de revenu de base. […] La Banque nationale suisse [pourra] créer de l’argent – et le répartir – comme depuis un hélicoptère ». (Kathrin Bertschy, au cours des débats du Parlement suisse sur l’Initiative Monnaie Pleine, 14/12/2017)

Il aura en tout cas suffi qu’en mars 2016, le président de la BCE (Mario Draghi) qualifie l’hélicoptère monétaire de « concept très intéressant » pour que tout s’emballe…

Quatre jours plus tard, un cadre dirigeant de la Banque nationale suisse reprenait l’idée à son compte – sans que l’on comprenne au juste qu’elle mouche avait bien pu le piquer!

« Il est important de parler de l’hélicoptère monétaire, car les gens doivent comprendre qu’il existe des outils qui peuvent être utiles dans les situations extrêmes. » (Ben Bernanke à la télévision d’État suisse – SRF, 14.06.2016)

Janet Yellen, alors présidente de la Réserve fédérale américaine, n’allait pas tarder à trouver, elle aussi, du charme à cette idée exotique:

« [L’hélicoptère monétaire] est quelque chose que l’on peut légitimement considérer dans une situation anormale et extrême. » (En direct sur CNBC, le 16.06.2016)

Renchérissement par un autre haut responsable de la Fed le mois suivant (juillet 2016) :

« [L’hélicoptère monétaire] pourrait être la prochaine étape… »

Et du côté de la Banque du Japon – une semaine plus tard à peine:

« A ce stade, il n’est pas nécessaire […] d’employer l’hélicoptère monétaire »

Voilà bien des propos rassurants! Nulle situation « anormale » ou « extrême » à l’horizon, donc…Monnaie hélicoptère - Le Monde

Quand la Suisse se prépare activement à un scénario catastrophe…

Tout comme leurs homologues américains et européens, les banquiers centraux suisses sont bien conscients du fait que « l’hélicoptère monétaire » doit être envisagé comme une option de dernier recours:

« Cette politique [de l’hélicoptère monétaire] ne peut avoir de sens que dans le cas d’une économie complètement bloquée. […] C’est un coup à peu près unique. Il faut choisir le bon moment » (Le Temps, 15.04.2016)

On peut ainsi s’étonner du fait qu’une mesure censée répondre à une situation économique « extrême » ou « complètement bloquée » se retrouve aujourd’hui au cœur des débats du Parlement suisse… Et ce, en coordination directe avec la Banque nationale!

Monnaie Pleine - Malquarti II.png

Activée il y a une dizaine d’années, la fameuse « bombe à retardement » de la Banque nationale (l’expression vient d’un cadre dirigeant de l’établissement!) aurait-elle entamé son compte à rebours final?

Cette question ne concerne évidemment pas que le seul peuple suisse. Ce compte à rebours est aussi celui de toutes les autres banques centrales aujourd’hui engagées dans la grande fuite en avant des quantitative easing : Réserve fédérale américaine, BCE, Banque du Japon, Banque d’Angleterre, Banque de Suède…

« On dirait bien que nous sommes en train de créer une bulle [sur le marché de la dette] qui causera des pertes importantes quand les taux remonteront. On pourrait presque dire que c’est là notre stratégie. » (Jerome Powell, actuel président de la Réserve fédérale américaine – à propos du quantitative easing américain, octobre 2012)

L’hélicoptère monétaire est donc la roue de secours sur laquelle les dirigeants occidentaux pourront (momentanément) s’appuyer pour faire face à leurs obligations sociales (allocations chômage, famille, retraites…), lorsque l’élastique – toujours plus tendu – de la dette aura fini par lâcher. Pas étonnant que des dirigeants politiques de tous bords expriment tant d’enthousiasme pour l’idée du revenu de base!

Mais si cette mesure ne coûtera rien aux États, il n’est pas encore dit qu’elle sera totalement gratuite pour tout le monde…

Comme le remarquait récemment le grand quotidien suisse Le Temps, il y a en effet peu de chances pour que l’épargne privée des citoyens échappe totalement à la casse le jour où la gigantesque bulle de la dette occidentale éclatera. Même les capitaux de l’épargne-retraite ne seront pas à l’abri d’éventuelles ponctions comme en témoigne, dans le cas français, la spectaculaire loi Sapin II.

Introduire le revenu de base pour confisquer l’épargne-retraite?

Non, la Suisse n’est pas un pays communiste – elle en est même très loin. Et pourtant, la suppression pure et simple des rentes LPP – pourtant basées sur une épargne privée! – peut aujourd’hui être proposée ouvertement par des parlementaires sans susciter le moindre émoi. Et ce n’est pas d’un marginal quelconque – mais bien d’un représentant du plus grand parti politique helvétique – que nous vient aujourd’hui cette demande d’expropriation tout à fait inédite!

« Nous dépensons aujourd’hui des sommes colossales pour redistribuer les fonds des assurances sociales de façon équitable – et en particulier l’assurance-vieillesse, la prévoyance professionnelle (LPP), l’assurance-invalidité, l’assurance-chômage, l’assurance-accidents […] Si l’on pouvait économiser toutes ces dépenses de redistribution et verser un certain montant à tous les habitants de ce pays, alors me disais-je, l’idée [du revenu de base] mériterait réflexion. Mais cela impliquerait que l’on supprime toutes les aides sociales existantes. » (Sebastian Frehner, au cours des débats du Parlement suisse sur le Revenu de Base Inconditionnel)

Les militants fervents du revenu de base ont en tout cas de quoi se réjouir. Leurs vœux risquent bien de se réaliser plus vite encore qu’ils ne l’espèrent!

Crépuscule

Vincent Held, Master en Finance (HEC Lausanne) et auteur du Crépuscule de la Banque nationale suisse, publié aux Éditions Xenia (synopsis). 

La BCE prête à sortir son « monnaie hélicoptère »

Par Romaric Godin  |   |  2292  mots
La BCE va-t-elle faire un chèque aux citoyens de la zone euro ?
La BCE va-t-elle faire un chèque aux citoyens de la zone euro ? (Crédits : Thierry Roge)
L’économiste en chef de la BCE, le Belge Peter Praet, l’a confirmé : l’usage de « l’hélicoptère », autrement dit de la création monétaire directe pour les agents économiques, est une arme dont dispose la BCE. Est-ce un moyen d’ancrer à tout prix les anticipations d’inflation ou est-ce une vraie possibilité ?

L’usage de l’« hélicoptère » monétaire, autrement dit du déversement massif de monnaie sur l’économie, va-t-elle devenir réalité en zone euro ? Cette vieille idée évoquée par Milton Friedman, le père du monétarisme, en 1948, va-t-elle être utilisée par l’institution de Francfort qui désespère de plus en plus de l’efficacité de son « assouplissement quantitatif » ?

La BCE évoque enfin la monnaie hélicoptère

La question est, en tout cas, clairement sur la table. Lors de sa conférence de presse du 10 mars, Mario Draghi avait jugé cette idée « intéressante », tout en affirmant que le Conseil des gouverneurs n’avait « pas encore étudié ce concept. » Les observateurs n’ont pas manqué de relever combien ce « pas encore » laissait de porte ouverte. Huit jours plus tard, dans une interview accordée au quotidien italien La Repubblica, l’économiste en chef de la BCE, membre du directoire, Peter Praet, est allé nettement plus loin en affirmant que la monnaie « hélicoptère » entrait dans la « boîte à outil » de la BCE. « Oui, toutes les banques centrales peuvent le faire », a confirmé l’économiste belge. Et de marteler : « Donc, quand nous disons que nous n’avons pas atteint les limites de nos outils, je pense que c’est vrai. » Le message est donc claire : l’hélicoptère monnaie est désormais une arme possible pour la BCE.

Qu’est-ce que la monnaie hélicoptère ?

Qu’est-ce que l’hélicoptère ? Milton Friedman l’a décrit au début de sa carrière, à l’époque où la crise déflationniste des années 1930 est encore dans les mémoires. Dans la logique monétariste, la banque centrale doit avoir recours à la distribution de liquidités (Friedman utilise alors l’image d’une distribution de billets par hélicoptère) pour mettre fin à un risque de spirale de baisse des prix. L’argent distribué vient gonfler la demande et relancer l’inflation.

La logique est bien celle du monétarisme : agir sur la masse monétaire pour agir sur les prix. On remarque aussi que ce concept se distingue de l’usage habituel de la planche à billets, qui sert souvent à combler un déficit chronique de l’Etat. Ici, l’Etat n’intervient pas, précisément pour éviter tout risque de spirale hyperinflationniste. En étant distribué aux agents économiques pour être dépensé, cet argent, au contraire, dispense l’Etat de s’endetter davantage et comble les déficits en venant grossir les revenus fiscaux.

La crédibilité de la BCE en jeu

Si la BCE ne peut plus faire l’impasse sur un tel instrument, c’est que, désormais, sa crédibilité est en jeu. L’institution de Mario Draghi semble être arrivée au bout de sa logique d’assouplissement quantitatif. Après un an de rachats d’actifs publics à hauteur de 60 milliards d’euros, l’inflation reste désespérément faible. Certes, cette faiblesse est tirée par les prix de l’énergie et des matières premières, mais l’inflation sous-jacente demeure également faible au regard des moyens mis sur la table. En février, les prix en zone euro ont reculé sur un an de 0,2 %. L’inflation sous-jacente (hors énergie, produits alimentaires, alcools et tabacs) est passée de 1 % à 0,8 %. Résultat : les anticipations d’inflation sur les marchés se sont fortement dégradées, s’éloignant de l’objectif de la BCE. En clair : les marchés ne croient plus dans l’efficacité de la politique de la banque centrale. C’est donc bien la crédibilité de la BCE qui est en jeu.

Convaincre les marchés de la détermination de la BCE

Le 10 mars, Mario Draghi a donc frappé fort en augmentant le volume des rachats de 60 à 80 milliards d’euros mensuels, tandis que le taux de dépôt négatif a été alourdi de -0,3 % à -0,4 %. Un nouvel instrument, le TLTRO II, visant à inciter les banques à prêter à l’économie par une « récompense » sous forme de taux négatif, a été mise en place. Cet arsenal vise à convaincre les marchés de la détermination de la BCE. Mais il ne suffira pas. Ces annonces n’ont ainsi pas permis de peser sur l’euro qui, depuis le 10 mars, a progressé face au dollar. Dans un contexte où chaque banque centrale tente d’exporter sa déflation et où les fondamentaux de la zone euro, avec son excédent courant et son économie qui résiste dans le ralentissement mondial, l’euro peine à reculer. La BCE doit donc aller plus loin, du moins en parole, pour restaurer sa crédibilité.

Dans l’interview déjà citée à la Repubblica, Peter Praet affirme ainsi que le taux de dépôt négatif n’a pas atteint sa limite basse, il peut encore baisser. L’allusion à l’hélicoptère monnaie entre dans cette logique : impressionner et prévenir que l’on est prêt à tout, même à l’impensable.

Pas seulement une menace

Faut-il donc ne prendre ces paroles que pour des menaces vaines, qui ne se traduiront pas dans les faits ? Rien n’est moins sûr. La BCE a préparé de cette manière l’introduction des taux négatifs et de l’assouplissement quantitatif, par des allusions visant à impressionner le marché. Mais la réalité de l’inflation faible ne changeant pas, ces instruments sont devenus des « exigences » du marché, qu’il a fallu mettre en œuvre, au risque de provoquer, comme le 3 décembre dernier, des déceptions désastreuses de la part des investisseurs.

Bref, comme précédemment, la BCE pourrait bien être pris à son propre piège et se voir contrainte à monter dans l’hélicoptère par la force des événements. Ces déclarations ne peuvent donc pas être considérées comme de simples paroles en l’air.

Une mesure qui contourne les banques

En théorie, l’hélicoptère monnaie dispose de beaucoup d’avantages pour la BCE. Ce procédé permet de contourner un système bancaire qui demeure un des principaux obstacles à la transmission de la politique monétaire à l’économie réelle et qui a conduit à limiter l’impact de l’assouplissement quantitatif. Il permet aussi d’avoir moins recours aux taux négatifs dont l’usage est in fine périlleux. La monnaie distribuée directement aux consommateurs viendra naturellement gonfler la demande et exercer une pression inflationniste qui permettra un relèvement des anticipations d’inflation. Dès lors, un cercle vertueux peut se mettre en place : rassurées par les perspectives sur les prix et donc sur leur capacité à fixer leurs prix, les entreprises pourraient alors investir. La croissance se renforcera et les anticipations d’inflation également.

Une mesure légale en zone euro

L’autre avantage de l’hélicoptère monnaie, c’est qu’elle n’est pas expressément interdite par les traités européens, à la différence du financement monétaire des Etats. Or, on l’a vu, ce procédé a été mis en avant par Milton Friedman précisément parce qu’il épargne les budgets. En distribuant de l’argent, la BCE pourrait ainsi prétendre préserver même l’esprit des traités en incitant les Etats à réduire leurs déficits et même en les aidant à le faire.

C’est un élément important compte tenu de la levée de boucliers attendue en Allemagne en cas de recours à cette méthode, et notamment de la confusion qui pourrait naître d’une comparaison avec l’hyperinflation de la République Weimar où, en réalité, on avait connu un financement monétaire des dépenses publiques.

De la création monétaire pure

Pour la BCE, les vrais obstacles pourraient être ailleurs. D’abord, dans la couverture des pertes. Car cette monnaie émise n’est pas « couverte » par une contrepartie, à la différence des rachats d’actifs ou des prêts à long terme des banques. Certes, les rachats d’actifs peuvent entraîner des pertes liées au prix de rachat, qui seront couvertes par de la création monétaire ex nihilo, mais la logique de l’hélicoptère monnaie est différente.

Il s’agit en effet de la planche à billets pure, sans contrepartie dans le bilan de la banque centrale, qui entraîne une perte sèche pour la BCE. On notera que la BCE, pour la première fois, le 10 mars, a montré qu’elle était prête à s’engager dans cette voie avec le TLTRO II. Les banques qui auront emprunté de l’argent à la BCE et auront augmenté leur volant de prêts bénéficieront en effet d’un taux négatif, autrement dit d’une « prime » sous forme de remise d’une partie du capital emprunté. Cette prime est de la création monétaire sans contrepartie.

La question des pertes de la BCE

Cette perte peut être certes compensée par plusieurs moyens. D’abord, par les profits générés par ailleurs qui peuvent couvrir ces pertes. En 2014, ce bénéfice net était de près d’un milliard d’euros, mais il ne prend pas en compte l’effet des taux négatifs et du QE. Ensuite, parce qu’en cas de perte nette, la BCE peut, selon l’article 33-2 du traité de fonctionnement de l’UE, avoir recours à son fonds de réserve général (fin 2014, il était à 7,6 milliards d’euros) et, sur décision du conseil des gouverneurs, utiliser les revenus monétaires des banques centrales nationales. Ces « coussins » de sécurité paraissent cependant trop faibles pour irriguer une économie de 340 millions d’habitants. Il faudra donc sans doute une recapitalisation par les banques centrales nationales, donc par les Etats ou un maintien en bilan négatif, ce que ne prévoient pas les traités. Un choix « politique » qui risque d’être délicat à gérer.

Quelle forme pour l’hélicoptère ?

Deuxième problème majeur : la forme que devra prendre l’hélicoptère. Faut-il procéder à un simple crédit en une fois sur les comptes courants des citoyens d’une somme fixe en euros ? Dans ce cas, l’efficacité risque d’être réduite.

Pour plusieurs raisons. Une partie de cette somme pourrait en effet être épargnée ou placée dans des bulles spéculatives. Par ailleurs, la croissance européenne est, aujourd’hui, tirée par la consommation dopée par la baisse du prix de l’énergie. Est-il utile de « tout miser » sur cette seule consommation aujourd’hui au risque de voir ce moteur non seulement alimenter surtout les importations ? Et une fois cet effet terminé et l’inflation remontée, ne faut-il pas craindre une baisse des revenus et des dépenses des ménages ?

Dans ce cas, l’hélicoptère pourrait être un feu de paille bien moins utile, par exemple, qu’une hausse des salaires. Certes, comme le souligne l’économiste britannique Simon Wren-Lewis, toute hausse de la demande agira directement sur l’inflation, mais un simple hélicoptère risque de ne pas résoudre les plaies de la zone euro : la perte de revenu durable des salariés du sud de l’Europe et le sous-investissement, notamment.

Des mesures « ciblées » ?

Pour être efficace, la monnaie créée doit donc être maîtrisée. D’abord, en « dirigeant » cette monnaie vers la dépense et vers la dépense « utile ». Pour cela, il faut sans doute imaginer des aménagements géographiques (est-il raisonnable de soutenir la consommation allemande autant que celle de la Grèce, par exemple ?) ou sociaux (en distribuant selon les revenus), mais aussi techniques. On peut ainsi imaginer des « bons » ayant valeur monétaire, mais ne permettant d’acheter que certains biens « utiles » à l’investissement des entreprises européennes soient émis. On peut également, pour mieux « ancrer » les anticipations d’inflation, faire « durer » cette émission monétaire via des bons à péremption limitée qui seraient renouvelés à intervalle régulier et dans des proportions différentes.

Il existe donc des solutions pour améliorer la simple notion de monnaie hélicoptère lancée sans conditions imaginée par Milton Friedman. Evidemment, ces éléments nécessitent un travail technique complexe et il n’est pas certain que la BCE s’y attèle lorsque l’on a pu constater que le taux négatif à plusieurs niveaux en pratique en Suisse ou au Japon a été jugé trop « complexe » par la BCE pour la zone euro.

Une dépossession des Etats ?

La dernière difficulté est celle de la justification « politique » de cette création monétaire. En contournant les banques, la BCE contournerait également les gouvernements élus. Elle ferait en réalité un plan de relance sans l’accord des Etats. La banque centrale indépendante serait-elle alors toujours dans son rôle ? N’est-ce pas aux représentants des citoyens de déterminer quelles dépenses relèvent ou non de l’intérêt général ? N’est-ce pas au Conseil européen ou au parlement de construire un plan pour l’ensemble de l’Europe ?

La question se pose et pourrait faire monter une véritable fronde de certains gouvernements mécontents de se voir ainsi « déposséder » de leur pouvoir budgétaire par la BCE. Mais la zone euro dans sa version actuelle ne permet pas de vrai plan de relance vigoureux, ni au niveau des Etats, ni au niveau européen. La BCE s’adapte donc à cette donne, même si un plan de relance budgétaire pourrait être plus efficace que l’hélicoptère.

https://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/la-monnaie-helicoptere-est-desormais-dans-l-arsenal-de-la-bce-558043.html

 

 

47 réflexions sur “Revenu universel, du néo-libéralisme jusqu’au bout…. V held+ La Tribune

  1. LES Etats Nations sont mis sous contrôle par la dette , pour les particuliers cela sera par le revenu universel qui pourra être coupe a volonté 🙁

  2. Comme Vincent Held et Romaric Godin explique très bien dans leur article, la monnaie hélicoptère est la dernière solution pour sortir de la dette mondiale et la Suisse est la première candidate pour le test, on comprend maintenant mieux pourquoi la BNS a un énorme pactole d’actions US avec l’excuse de protéger le Frs. Tout cela est bien manipuler depuis des années par l’oligarchie mondiale…. Avec l’assouplissement quantitatif des banques centrales les oligarques ce sont enrichis en mode honteux, pendant que la classe moyenne disparaissais.

    Avec la monnaie hélicoptère ils auront le contrôle totale de la population, personne ne donne rien pour rien, certainement pas un État comme la Suisse.

    La vieille histoire du bâton est la carotte…. Les gens regarderont l’argent c’est sur et oublieront qu’il n’est pas gratuit. Se n’est plus une question économique qui est en jeux c’est bien plus « notre liberté » et cela peu de personne à mon humble avis prendront en considération, seulement quand il sera trop tard pour se réveiller dans une dictature « démocratique. »

    La manipulation bien orchestré en France, en Italie du revenu universel (pourquoi le nommer universel ? Odeur de gouvernance mondial ?) En Suisse c’est plus raffiné dans la tromperie, puisque le revenu universel a échoué dans la votation populaire, maintenant c’est la Monnaie plaine, comme Liliane a bien fait de sous-linier « … en l’attribuent directement au citoyens ». Ici on voit bien comment sont utiles les sondages d’opinions et les Fakebooks.

    Nous sommes devenu les esclaves de la dette ou c’est bien ce que les oligarques essaie a tous prix de nous faire. Leur plan est Machiavélique.

  3. Bonjour à tous

    La chronique de Liliane m’a curieusement interpellée. J’ai effectué des recherches et voilà que je retrouve dans mes archives l’allocution prononcée le 20 mars 2014 lors du Conseil européen par Martin Schulz, alors Président du Parlement.
    Pour mémoire, c’était quelques mois avant les précédentes élections européennes. Mais, à quelques détails près, c’est si troublant avec le scénario qu’on nous ressert aujourd’hui que je vous laisse le soin d’en juger par vous-même.
    Aujourd’hui Martin Schultz s’est fait proprement éjecter par Mutti.

    (Désolée, le lien ne passait pas).

    ——————————————————————————————————————-
    Allocution prononcée lors du Conseil européen par Martin Schulz, Président du Parlement
    européen
    Bruxelles – 20 mars 2014
    – Seul le texte prononcé fait foi –

    Mesdames et Messieurs,
    Je sais que, tout comme moi, vos pensées sont, en ce moment, tournées vers l’Ukraine.
    Personne n’aurait cru possible que, au début de l’année où nous commémorons le centième
    anniversaire du début de la Première Guerre mondiale, la guerre deviendrait de nouveau une menace réelle dans un pays voisin de l’Union européenne.
    La crise en Crimée représente une menace massive pour notre système de sécurité européen, en place depuis la fin de la Guerre froide. À la suite du référendum illégal qui a eu lieu en Crimée dimanche passé, on ne saurait dire si l’Ukraine est menacée d’une nouvelle scission. Une modification illicite de frontières internationalement reconnues par des forces extérieures s’est produite en Europe. C’est la première fois sur le continent depuis la fin de la Guerre froide qu’un État annexe par la force une partie d’un autre État. La Russie a enfreint le droit international. Ceci est inacceptable. La crise de Crimée doit nous inciter à porter un regard neuf sur notre politique de voisinage et sur notre relation à la Russie. Nous devons enfin développer une stratégie cohérente visà-vis de ce pays.
    Ce dont je voudrais vous faire part aujourd’hui, en tant que Président du Parlement européen, c’est de la peur de la population européenne. Tandis que tant d’entrepreneurs craignent une spirale des sanctions qui pourrait entraîner un effondrement des commandes, et que les travailleurs s’inquiètent pour leur emploi, c’est une nouvelle Guerre froide que l’on craint dans les pays voisins de l’Ukraine, en Pologne et dans les États baltes.
    C’est la première fois, depuis la fin de la Guerre froide, que les citoyennes et les citoyens de notre Union s’inquiètent pour leur sécurité. C’est une peur réelle, attisée par l’escalade verbale des semaines passées. La population se demande si la famille européenne va rester unie et, dans le pire des cas, être à nos côtés et apporter des garanties de sécurité. Les gouvernements réussiront-ils à dépasser les différents intérêts nationaux ou bien ces intérêts affaibliront-ils la cohésion de la famille européenne et empêcheront ainsi un positionnement commun ?
    Nous avons vu les semaines passées, dans ce conflit soi-disant régional, la Russie positionner des troupes et des blindés en Crimée, l’OTAN s’alarmer, les États-Unis transférer du matériel militaire en Europe, les pays de l’OTAN donner des garanties de soutien et les ministres européens des affaires étrangères courir d’une réunion de crise à une autre. Vous débattez aujourd’hui d’un durcissement des sanctions. Le Parlement européen a présenté la semaine passée ses propositions de mesures. Il importe que nous envoyions, en tant qu’Union européenne, le message suivant: les événements de Crimée ne sont pas tolérables et ne doivent jamais et nulle part se reproduire.
    Nous devons en parallèle prendre garde de ne pas tomber comme des « somnambules », ainsi que l’exprimait l’historien australien Christopher Clark au sujet du début de la Première Guerre mondiale, dans une escalade du conflit. C’est pourquoi le Parlement européen recommande de réfléchir sur ce conflit en partant de la fin, et de prendre soin de garder les canaux de communication ouverts avec la Russie.
    Vous vous êtes déjà réunis à Bruxelles il y a deux semaines lors d’un sommet dédié à l’Ukraine. Vous débattez de nouveau aujourd’hui de la crise de Crimée. La semaine prochaine, le Président des États-Unis d’Amérique, Barack Obama, sera à Bruxelles. Une semaine plus tard, ce sera le Président chinois Xi Jinping. Ceci nous offre l’opportunité de discuter en continu avec des acteurs clés.
    Je souhaiterais remercier tout particulièrement les ministres des affaires étrangères de Pologne, de France et d’Allemagne qui ont tenté, avant que la crise ne s’aggrave, d’apaiser les tensions en Ukraine. Aussi longtemps que nous resterons unis en tant qu’Union européenne, il nous sera possible d’agir.
    Mesdames et Messieurs,
    Nous ne pouvons fermer les yeux devant cette provocation lancée à l’Europe depuis les frontières extérieures de l’Union; nous ne pouvons rester sans rien faire en voyant que ceux qui cherchent à renforcer le lien avec l’Europe se voient empêchés de le faire par d’autres. Ceci représente des défis immenses et radicalement nouveaux pour l’Union européenne.
    La population ukrainienne a plus que jamais besoin de notre soutien, que ce soit au niveau politique et, surtout, financier.
    Le Parlement européen a salué les décisions que vous avez prises lors de la réunion extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement sur l’Ukraine et souhaiterait coopérer plus étroitement avec vous dans l’esprit de cette réunion. Dans ce contexte, nous espérons que le processus actuel de libéralisation du régime de visas avec l’Ukraine sera bientôt achevé. Nous saluons la signature, demain, des chapitres politiques de l’accord d’association avec l’Ukraine. L’accord avec l’Ukraine donne une perspective européenne claire et représente un signe de solidarité et de respect pour les manifestants de la place Maïdan. Ils luttent de façon déterminée, digne et font de grands sacrifices pour pouvoir vivre dans une société qui ne soit pas minée par la corruption et la criminalité, mais qui soit au contraire démocratique, respectueuse de l’état de droit et de la dignité humaine.
    La décision d’apporter un soutien de 11 milliards d’euros à l’Ukraine est une décision juste. Les
    paroles doivent désormais être rapidement suivies d’actes. Le Parlement européen fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la somme prévue de trois milliards d’euros du budget de l’Union puisse être mise à disposition dès que possible, sans que cela n’entraîne d’appauvrissement des projets importants. À la lumière de la gravité de la situation, nous devons tous nous montrer souples en ce qui concerne la flexibilité et les plafonds du cadre financier pluriannuel. Nous devons aider ce pays à se rétablir économiquement et à surmonter les fractures sociales auxquelles il est confronté, afin de prévenir les tensions et la radicalisation.
    Le Parlement européen enverra une délégation d’observation électorale lors des élections
    présidentielles. J’espère que nous serons les témoins, le 25 mai, d’élections présidentielles libres et équitables, offrant à la population ukrainienne un avenir favorable.
    Mesdames et Messieurs,
    Pendant des semaines et des mois, le Conseil des ministres des finances et le Parlement européen ont négocié pour créer un système permettant d’assainir et de restructurer de manière ordonnée les banques en faillite.
    Je sais que nous, les députés, n’avons pas rendu les choses faciles pour vos ministres des finances lors des négociations. Mais ce système de résolution pour les banques en difficulté est essentiel au succès de l’union bancaire. Nous ne pouvons et ne voulons pas participer à un marchandage au détriment des citoyennes et des citoyens.
    Les propositions qui sont restées sur la table des négociations pendant des semaines seraient, si elles s’étaient concrétisées, passées à côté des objectifs essentiels de l’union bancaire, à savoir ne plus mettre le contribuable à contribution en cas de faillite bancaire et défaire le lien automatique entre dettes des banques et États.
    De nombreux économistes, la Commission européenne et la Banque centrale européenne étaient d’accord avec le Parlement européen, ce qui a, du reste, été confirmé par 441 voix contre 141. C’est ce que j’appelle une large majorité.
    Tôt ce matin, après d’âpres négociations qui ont duré 16 heures, un pas décisif a enfin été fait. Il
    représente une nette amélioration par rapport aux décisions du Conseil des ministres des finances du 18 décembre dernier – et rend désormais opérante cette union bancaire.
    Avec la supervision bancaire unique, le mécanisme de résolution unique des défaillances bancaires et le système de garantie des dépôts, nous pouvons désormais dire que l’union bancaire existe. C’est une avancée historique.
    La proposition du Conseil des ministres des finances prévoyait un système au sein duquel
    126 personnes au sein de neuf comités auraient dû délibérer pendant plus de cinq jours avant de prendre une décision au sujet de la résolution de défaillances bancaires. Une telle décision doit intervenir en un week-end, pour éviter une ruée vers les guichets des banques et une crise financière !
    L’accord enfin trouvé, à cinq heures ce matin, permet qu’une décision pragmatique, neutre et efficace soit prise en un week-end.
    La proposition des ministres des finances envisageait en outre un système prévoyant, en lieu et place d’un fonds européen de résolution unique, un fonds puisant dans les poches des Européens. De surcroît, ce fond aurait été sous-capitalisé et les États auraient encore dû payer les pots cassés. Au lieu de mettre en oeuvre l’idée fondamentale de l’union bancaire -selon laquelle c’est aux banques de sauver les banques- c’est encore le contribuable qui serait au final passé à la caisse.
    Comment la Banque centrale européenne aurait-elle ainsi pu évaluer dans un test de résistance la sûreté des banques de manière crédible en sachant que si elle découvre un grave problème, il n’existe pas de mécanisme solide et opérationnel de résolution ?
    Un tel système nous aurait mis dans une situation plus grave encore que celle causée par l’absence de mécanisme de résolution unique.
    Tôt ce matin, une solution favorable a heureusement été trouvée: un véritable fonds européen de résolution, qui est mobilisable immédiatement, presque entièrement communautarisé dès le départ et disposant d’une ligne de crédit auprès des marchés financiers. Précisément, nous avons convenus que le fond unique serait entièrement constitué dans un délai de 8 ans – avec, dès 2018, 60 % des contributions apportées par les banques qui seront déjà pleinement disponibles pour toute résolution intervenant au sein de la zone euro, quel que soit l’État membre dans lequel la résolution est opérée – et d’une ligne de crédit auprès des marchés financiers.
    Grâce à cette solution, nous pourrons mettre en place un mécanisme de résolution nous permettant de protéger nos citoyens ainsi que nos banques en cas de turbulences financières.
    Mesdames et Messieurs,
    En février, le Parlement européen a adopté une position relative au Semestre européen. Nous
    sommes convaincus que s’il y a un enseignement à tirer de la crise, c’est que nous avons besoin d’une meilleure coordination de notre politique économique.
    Le Semestre européen constitue un pas, certes hésitant, mais néanmoins réel, dans cette direction.
    Nous ne souhaitons donc en aucun cas que celui-ci ne devienne un processus bureaucratique
    supplémentaire.
    Une coordination économique plus étroite devrait au contraire être vue comme une première étape indispensable à la réalisation d’une union économique et monétaire approfondie. Pour en assurer le succès, deux aspects sont essentiels:
    Premièrement, chaque pays doit s’approprier les programmes.
    Sans responsabilité démocratique, cela ne pourra se faire. Les parlements doivent être associés à tous les niveaux.
    Le Parlement européen a toujours considéré devoir jouer un rôle actif dans ce processus. Nous
    avons développé un dialogue économique fructueux avec les ministres compétents, et intensifié en parallèle et avec succès le dialogue avec les parlements nationaux.
    Deuxièmement, pour la réussite du Semestre européen, il faut qu’il soit mieux respecté. Je
    comprends que la mise en oeuvre du Semestre représente un véritable défi pour les États membres, mais nous avons connu trop de situations dans lesquelles les recommandations de la Commission n’avaient tout simplement pas été suivies.
    Permettez-moi de dire encore quelques mots au sujet du contenu du Semestre européen.
    Il est bien sûr estimable que la Commission considère la croissance durable, intelligente et inclusive comme la première priorité pour le rapport 2014 sur la croissance.
    Mais posons-nous la question suivante: n’est-il pas un peu trop tard pour cela? Et plus important
    encore: créons-nous les bons instruments et nous donnons-nous réellement les moyens d’atteindre des objectifs si ambitieux?
    Nous voyons tous se profiler l’échec des objectifs de la stratégie Europe 2020 – le même sort que celui de la stratégie de Lisbonne l’attend.
    Mesdames et Messieurs,
    La semaine passée, le Parlement européen a adopté un rapport majeur sur la troïka à une majorité écrasante. Cette majorité écrasante montre que notre rapport dépasse les frontières partisanes, et je souhaiterais donc vous encourager à le lire. Nous ne procédons pas à un dénigrement systémique de la troïka. Bien au contraire, nous voulons la rendre responsable devant les représentants directement élus par la population.
    Nous sommes convaincus que les processus de réforme ne sont couronnés de succès que s’ils sont reconnus comme nécessaires et légitimes par la population. Cela ne peut se faire qu’au travers de la transparence et la responsabilité démocratique. Il nous faut pour cela des débats publics sur les programmes au sein des parlements ainsi que le soutien des représentants des peuples.
    Il y a quatre ans de cela, la troïka est intervenue en hâte pour éviter l’effondrement de l’euro.
    À l’époque, la troïka nous a vraisemblablement aidés à prévenir une réplique de la crise
    catastrophique de 1929.
    Nous devons pourtant tous reconnaître que cette opération ne s’est pas déroulée de manière
    optimale.
    À cause du manque de transparence, les divergences fondamentales d’opinions – les conflits entre la Commission et le FMI sont de notoriété publique – ne sont pas sorties de derrière les portes closes de l’Eurogroupe.
    La troïka n’agit pas dans le cadre des traités de l’Union européenne, et guère davantage dans celui la charte des droits fondamentaux, elle n’est pas responsable devant la Cour de justice de l’Union européenne et n’est pas non plus soumise à la législation de l’Union.
    Par conséquent, il est plus que temps de repartir sur la base juridique des traités de l’Union. Il faut que la troïka se soumette au contrôle démocratique et à l’obligation de rendre des comptes.
    Précisément parce que nous sommes convaincus que ces défauts de construction de la troïka ont contribué aux mauvais résultats macroéconomiques.
    L’application d’une seule et unique solution à quatre pays très différents, qui connaissent une
    situation et des problèmes qui leur sont propres, ne saurait tout bonnement pas donner de résultats probants. Il n’y a jamais eu de plan B pour le cas où cette solution ne fonctionnerait pas, où elle compromettrait le tissu social de nos sociétés ou porterait préjudice aux citoyens.
    Mesdames et Messieurs,
    Le Parlement européen propose de prendre les mesures suivantes, à brève échéance, pour remédier à certains des défauts de construction de la troïka:
    – des relations entre les institutions concernées plus claires et plus transparentes grâce à des
    procédures rendues publiques,
    – l’obligation pour la Commission de rendre des comptes au Parlement européen en vertu d’un
    accord interinstitutionnel,
    – des normes communes de responsabilité devant les citoyens et de transparence dans le cadre de directives à adopter rapidement.
    Nous jugeons indispensable de revoir, à plus longue échéance, le mandat et le mode de
    fonctionnement de l’Eurogroupe.
    En contrepartie de ses pouvoirs accrus, l’Eurogroupe doit rendre davantage compte de son action.
    Il doit, tout comme le mécanisme européen de stabilité, trouver sa place dans le cadre des institutions communautaires. La coordination économique s’en trouvera améliorée et l’arsenal dont dispose la zone euro s’en trouvera renforcé pour affronter les crises à venir.
    Mesdames et Messieurs,
    La semaine dernière, le Parlement européen a adopté, en première lecture, un dispositif législatif sur la protection des données, qui est le fruit de deux années d’intenses négociations. En tant que députés, nous pensons que les citoyens doivent redevenir maîtres de leur vie privée, qu’ils ont besoin de droits forts, même à l’ère du numérique, et que les entreprises ont tout à gagner d’un marché intérieur numérique unifié.
    Vous avez vous-mêmes déclaré lors du Conseil européen de l’automne dernier que l’adoption rapide d’un dispositif législatif strict sur la protection des données est essentiel pour achever le marché intérieur numérique d’ici à 2015. Je vous invite donc, au nom du Parlement, à passer des mots aux actes et de faire en sorte que le Conseil entame des négociations avec nous.
    Mesdames et Messieurs,
    En février dernier, le Parlement européen s’est prononcé en faveur d’objectifs contraignants
    concernant le climat.
    Il y a trois objectifs, en particulier, que nous souhaitons voir concrétisés d’ici à 2030:
    premièrement, la réduction des émissions de CO2 de 40 % par rapport aux niveaux de 1990;
    deuxièmement, l’augmentation à 30 % de la proportion d’électricité produite à partir d’énergies
    renouvelables;
    troisièmement, l’économie de 40 % de l’énergie consommée d’ici à 2030.
    Nous considérons ces trois objectifs contraignants dans les domaines du climat et de l’énergie
    comme étant justes et importants.
    Ils nous permettront de garantir une croissance durable mais aussi de créer des emplois
    supplémentaires, tout en nous rendant moins tributaires des importations d’énergie en provenance de pays tiers. La crise en Ukraine nous rappelle combien il est important de nous affranchir de notre dépendance énergétique. L’Europe importe un quart de son gaz depuis la Russie, par des gazoducs qui traversent l’Ukraine.
    C’est pourquoi il est tout aussi important d’achever le marché intérieur de l’énergie, de construire davantage d’infrastructures et de les intégrer en vue d’une utilisation commune, sans frontières, de l’énergie.
    Forte de ces objectifs contraignants exigés par le Parlement européen, l’Union peut rester à l’avant garde de la politique climatique et influer positivement sur les négociations en vue de la conférence climatique qui se tiendra à Paris en 2015.
    Nous nous félicitons de la proposition de la Commission. Au moins, le projet est à présent sur les rails. Malheureusement, les propositions de la Commission demeurent moins ambitieuses que celles du Parlement européen. C’est pourquoi des propositions d’objectifs contraignants en matière d’efficacité énergétique devront rapidement être présentées. L’efficacité énergétique est en effet un élément clé pour faire face au problème des prix élevés de l’énergie. Cela est important, pour notre industrie, pour les consommateurs, et surtout pour les personnes à faibles revenus, qui ne savent plus comment régler leurs factures de chauffage.
    Il convient également, pour encourager davantage le développement des énergies renouvelables, de fixer des objectifs à l’échelle des États membres.
    La structure de gouvernance proposée aujourd’hui par la Commission pose problème, la politique en matière de climat et d’énergie n’étant pas une compétence intergouvernementale. Le Parlement insiste donc sur le recours à la procédure de codécision.
    Mesdames et Messieurs, sachez que le Parlement européen souhaite que vous vous accordiez au plus vite sur une réduction des émissions de CO2 de 40 %, et ce grâce à un système d’échange de quotas d’émissions efficace et compte tenu des possibilités de chacun des pays. Nous avons besoin de cet accord pour rassurer les entreprises et leur permettre de faire des prévisions, pour asseoir notre crédibilité internationale en tant que pionniers de la lutte contre le changement climatique et pour exercer une influence positive sur les négociations à venir sur le climat. Il serait dès lors utile que vous parveniez à un accord avant le sommet sur le climat qui se tiendra à New York en septembre.
    Vous discutez également aujourd’hui du renforcement de la compétitivité industrielle de l’Europe. Le Parlement est à vos côtés à cet égard. Nous devons protéger le pôle économique et industriel que constitue l’Europe, investir de manière ciblée dans l’innovation et la recherche, et accompagner les petites et moyennes entreprises, qui forment le socle de l’économie européenne. Ce sont elles qui créent de l’emploi en Europe.
    Le document élaboré par la Commission constitue une bonne feuille de route; elle y indique combien il importe de faire concorder les politiques dans les domaines de l’industrie, du climat et de l’énergie.
    Pour parvenir à nos fins, nous devons trouver des solutions au problème des prix élevés de l’énergie et au risque de délocalisation de l’appareil de production.
    Nous avons besoin d’une industrie solide et durable en Europe pour offrir un avenir serein à nos
    enfants.
    Je vous remercie de votre attention

  4. Merci Nadine! Cette phrase me saute aux yeux: « Tôt ce matin, une solution favorable a heureusement été trouvée: un véritable fonds européen de résolution, qui est mobilisable immédiatement, presque entièrement communautarisé dès le départ et disposant d’une ligne de crédit auprès des marchés financiers.  »

  5. Le revenu universel deviendra un sujet incontournable. Nous savons tous – du moins sur ce blog – que les pays développés ne connaîtrons plus le plein-emploi à l’avenir, au moins à moyen terme. Les emplois survivants seront plus précaires, moins bien payés, à l’exception d’une minorité. Dans ces conditions, comment assurer la subsistance de la population… et un minimum de consommation pour faire perdurer le système ?

  6. Vous avez raison. Bien que je sois opposée à tout ce qui vient de M Friedman (héritage de mon professeur d’Eco po!) dont le revenu universel, je conviens qu’il faudra bien soutenir la population dans les prochains temps.

  7. Je partage votre point de vue Madame. Le principe même du revenu universel me paraît – paradoxalement – porteur de nouvelles inégalités sociales, et sur un plan individuel démotivant pour assurer la marche de la société. Mais la question demeure : comment faire (sur) vivre le plus grand nombre et  » tourner le système  » ? Lors de la dernière élection présidentielle française, l’un des candidats (B. Hamon / PS) avait maladroitement tenté de lancer le débat, vite étouffé par les média « officiels »…

  8. Je puis vous garantir une chose. Avec le revenu universel, le bénéficiaire va devoir offrir une contrepartie. Reste plus qu’à savoir quoi, comment et sous quelle forme. Du temps de l’asservissement, il y avait aussi une forme de prise en charge de la famille par son seigneur. A méditer…

  9. Robert, j’ai confiance dans l’ingéniosité humaine, mais si cela arrivera quand il n’y aura plus de travail dans les grandes agglomérations, il y aura une migration de retour, la population quittera les villes devenues inutile et insalubre. Le retour dans une certaine forme d’autarcie dans un territoire plus vaste sera la solution. Il y a bien déjà des différentes solutions d’auto agriculture disponible pour une subsistance autonome qui ne requière que très peu d’espace agricole pour vivre. C’est sûr qu’on devra éliminer certain concept de vie erronée, mais il n’y a pas d’alternative, se sera fait graduellement, si la partie de la classe dominante par la manipulation et les mensonges ne feront pas éclater des guerres meurtrières pour nous tenir toujours en esclave dans des champs de l’horreur comme dans certains films de fiction nous prédise. Cela est le plus grand danger, mais quand la population aura finalement compris que les guerres et les révolutions ont toujours été créer pour le pouvoir interchangeable de la classe dominante oligarque pour dominer le peuple, ce sera une nouvelle ère de paix et de prospérité intellectuelle qui s’ouvrira.
    L’histoire nous enseigne que toutes les dictatures n’ont jamais survécu longtemps, pour notre survie il y a un refus systématique dans nos gènes humains.

  10. @ Jean

    « Comme Vincent Held et Romaric Godin explique très bien dans leur article, la monnaie hélicoptère … »

    Et tant que les pales tournent, ça peut même faire plein de petites coupures !

  11. Pingback: Revenu universel, du néo-libéralisme jusqu’au bout…. V held+ La Tribune… – Les moutons enragés

  12. @Jean : Effectivement, votre hypothèse est plausible… et fait preuve d’un bel optimisme. Quelques fractures sociales sont à craindre avant d’en arriver là, si tel est le cas…
    Question à Mme Held-Khawam : Si l’on suit votre raisonnement précité, un suisse partant en retraite a intérêt à récupérer ses fonds en laissant juste ce qu’il faut pour une rente mensuelle correcte… pour éviter de se faire dépouiller dans quelques années ? Est-ce juste ?

  13. Pour ma part, je suis convaincue qu’il faut rembourser ses dettes. Les taux faibles sont des pièges. Maintenant, il est fort possible que les propriétaires fonciers vont passer à la caisse…
    Concernant les capitaux LPP, il est préférable de les prendre, mais il faut savoir les gérer… Peut-être financer les projets de proches fiables…
    Et enfin, idéalement se faire un petit business pour la retraite dans un domaine où l’on a des compétences serait à recommander pour ne pas trop compter dur les rentrées officielles.

  14. Merci pour votre réponse. En France, à mon avis les propriétaires fonciers, et plus particulièrement immobiliers, vont encore être plus pressurés : pas de risque de délocalisation !
    Bien à vous.

  15. @ Robert

    Une population pessimiste et sans espoir est le must pour la classe dominante d’une société ( le 0.001 %) faire peur à la population, les menaces de guerres, etc. etc. inutile de faire une liste, c’est suffissent de regarder la télé, lire les journaux de la « sérieuse » presse.

    L’espoir c’est bien dangereux, cela donne l’envie de changer l’état des choses…..

    Ici un petit exemple de se con peut faire avec l’espoir, parmi des centaines d’autres localement.

    https://fermesdavenir.org/ferme-de-bourdaisiere/le-projet-la-boudaisiere

  16. @ Jean : Je vous entends, mais c’est l’ excès de pessimisme (le désespoir) qui engendre les révolutions…

  17. Et si tout ceci ne devait se comprendre que dans une logique méta-historique d’une très longue agonie civilisationnelle occidentale?… un effondrement systémique ou les élites financières (nos maîtres) enchaînent les expériences de magie noire monétaire en jouant les apprentis-sorciers sociétaux? Tout système naît et meurt… et les raisons infinies de mourir se situent dans les contradictions internes/utérines de celui-ci… avec le concours de l’environnement extérieur de ce dernier.
    La robolution qui est vectrice de destruction de métiers et auquel se joint des politiques migratoires sont 2 beaux exemples de synergie pour amplifier un desordre arborescent avant que n’apparaisse le mirifique chaos social. Le revenu universel dans sa tendance longue finale devrait être considéré comme une bretelle d’accès vers l’impasse du socialisme intégral ou la version et la question démocratique de nos sociétés seraient totalement évidées de son essence (ce qui est d’ailleurs la tendance notablement visible depuis les bras d’honneur faits aux peuples cocufiés européens de leurs prises de position référendaires -Traité de Lisbonne-).

    L’Ancien Ordre/Ogre Mondial se meurt mais on opère en coulisse la naissance du petit dernier dans les laboratoires d’ingénierie sociale et financière… Le Frankenstein nouveau les enivre déjà de ses volutes sorties du chaudron … il est pleins de belles promesses de « meilleur des mondes »… à moins qu’il ne s’agisse de « meilleur des monstres »!?… Un mort-né serait surtout souhaitable.

  18. @ Robert

    Ou comme a dit Pierre Hillard quand il n’y a plus rien dans le frigo, pour un excès d’optimisme que rien de changera. Difficile de prédire le futur, tout dépend des excès, il semblerait, je vous l’accorde.

    Ps. Attention avec les révolutions (les modernes actuellement sont en couleur, pour faire plus jolie) on change un pantin avec un autre pour le même résultat.

    Bonne journée.

  19. Assez d’accord avec votre raisonnement : ou il y a une logique plus ou moins (et de moins en moins) cachée dans l’évolution actuelle, comme vous le suggérez, ou alors nous avons affaire à des inconscients irresponsables… L’avenir le dira…

  20. Suite au commentaire de Liliane

    « … qu’en cas de perte nette, la BCE peut, selon l’article 33-2 du traité de fonctionnement de l’UE, avoir recours à son fonds de réserve général (fin 2014, il était à 7,6 milliards d’euros) et, sur décision du conseil des gouverneurs, utiliser les revenus monétaires des banques centrales nationales…. »

    Je vois assez bien les banques centrales nationales oser nous rejouer le coup de Chypre. Il appartiendra aux citoyens de soutenir les banques. En attendant le revenu universel ne sert qu’à faire diversion tant la maîtrise de la situation a échappé aux pouvoirs.

  21. @ Robert

    De Brandon Smith je viens de lire un article intéressant en connexion avec nos derniers commentaires, ici en traduction automatique. Bonne lecture.

    Lorsque les historiens et les analystes se penchent sur les facteurs entourant l’effondrement d’une société, ils se concentrent souvent sur les événements et les indicateurs les plus importants – les moments d’infamie. Cependant, je pense qu’il est important de considérer la réalité que le déclin sociétal à grande échelle repose sur un mélange d’éléments, aussi bien importants que modestes. L’effondrement est un processus, pas un événement singulier. Cela arrive au fil du temps, pas du jour au lendemain. C’est un spectre de moments et de choix terribles, mis en mouvement dans la plupart des cas par des personnes en position de pouvoir, mais aidés par des idiots utiles parmi les masses. Le déclin d’une nation ou d’une civilisation nécessite la complicité d’une foule de saboteurs.

    Ainsi, au lieu de nous concentrer sur l’approche descendante, qui est plutôt courante, partons des fondements de notre culture pour mieux comprendre pourquoi il y a une déstabilisation claire et définissable.

    Boussole morale déclinante

    Il y a toujours un conflit entre le gain personnel et la conscience personnelle – c’est la nature d’être humain. Mais dans une société stable, ces deux choses ont tendance à s’équilibrer. Ce n’est pas le cas lors du déclin sociétal, car le gain personnel (et même le confort personnel et la gratification) tend à l’emporter largement sur les freins et contrepoids des principes moraux.

    Les gens confondent souvent le terme «moralité» avec une création religieuse, mais ce n’est pas nécessairement ce à quoi je fais allusion. Les concepts de «bien» et de «mal» sont archétypaux – c’est-à-dire qu’ils sont psychologiquement inhérents à la plupart des êtres humains depuis leur naissance. Ce n’est pas une question de foi, mais une question de fait, observée par ceux dans le domaine de la psychologie et de l’anthropologie au cours d’un siècle d’étude. Notre relation avec ces concepts peut être affectée par notre environnement et notre éducation, mais pour l’essentiel, notre boussole morale est psychologiquement enracinée. C’est à nous de le suivre ou de ne pas le suivre.

    Regarder comment les gens gèrent ce choix est un de mes passe-temps, et je prends des notes. Vous pouvez en apprendre beaucoup sur l’état de votre environnement en observant ce que les gens autour de vous ont tendance à faire face au conflit entre le gain personnel et la conscience personnelle. Il est triste d’admettre que même si je vis en Amérique rurale, où vous êtes plus susceptible de trouver l’autonomie et la stabilité culturelle, je peux encore voir une nation chancelante traverser.

    J’ai vu des soi-disant bonnes personnes agir malhonnêtement dans des accords commerciaux. J’ai vu des institutions locales escroquer des citoyens travailleurs. J’ai vu un système judiciaire plein de préjugés et une attitude de «bon vieux garçon» de favoritisme. J’ai vu des compagnies locales prétendre être des contributeurs bienveillants dans la communauté tout en faisant des fraudes et des rackets constants. J’ai même vu quelques personnes au sein même du mouvement de la liberté mettre en péril le mouvement avec leur propre avarice, leur gourmandise, leur narcissisme et leur sociopathie.

    Encore une fois, il est important de prendre note de ces personnes et de ces institutions, car à mesure que le système poursuit sa spirale descendante, ce sont ces personnes qui présenteront la plus grande menace pour les innocents.

    Comme le note Carl Jung dans son livre The Undiscovered Self , il y a toujours un contingent de sociopathes latents et de psychopathes dans toute culture; habituellement environ 10% de la population. En temps normal, ils sont obligés, au moins pour la plupart d’entre eux, de s’acclimater moralement au reste de la population. Mais en période de déclin, ils semblent sortir du bois comme un champignon visqueux. Pendant l’effondrement accru, ils n’ont plus à faire semblant d’être debout et ils montrent leurs vraies couleurs.

    Le plus dangereux est celui où les sociopathes latents ou les sociopathes épanouis assument des rôles de leadership ou de pouvoir dans les pires moments. Avec tout le monde distrait par leur propre situation, ces personnes peuvent devenir un cancer, infectant tout avec leurs poursuites narcissiques et causant la destruction dans leur sillage.

    Désintérêt pour récompenser la conscience

    Au cours d’un effondrement culturel plus large, il peut devenir «à la mode» de considérer les actes de principe comme une chose à ridiculiser ou à ridiculiser ou même de les considérer comme des menaces au statu quo. Le concept d ‘«aller de l’avant» a préséance sur ce qui est juste même quand c’est difficile; cette attitude n’est pas reléguée aux gens les moins honnêtes de la société.

    Au fur et à mesure qu’un système s’effondre, un brouillard d’apathie peut en résulter. Les bonnes personnes peuvent devenir passives, se précipitant dans leur coin de pays et espérant que les temps mauvais les dépasseront. L’expression «Je veux juste mettre tout ça derrière moi» est parlée régulièrement; mais comme nous ignorons les offenses des hommes et des femmes terribles, nous les activons également. Comment? Parce qu’en ne faisant rien nous leur permettons de continuer leur criminalité, et nous soumettons les personnes et les générations futures à la victimisation.

    Quand faire la bonne chose est considéré comme risible ou «fou» par ce qui semble être une majorité au milieu de la corruption généralisée, vous êtes vraiment au milieu d’un grand déclin.

    Dans les cercles chrétiens, on parle parfois de l’idée du «reste». En termes chrétiens, cela représente généralement une minorité de vrais croyants survivant à une époque tumultueuse et immorale. Je ne vois pas «le reste» non seulement comme un contingent de chrétiens, mais comme un contingent de personnes qui continuent de maintenir leurs principes et leur conscience face à une adversité sans précédent. Dans le pire des cas, ces personnes restent fidèles, même si elles sont ridiculisées pour cela.

    Désintérêt pour l’effort indépendant

    On dit que dans ce monde il y a deux sortes de personnes – les leaders et les adeptes. Je ne suis pas si sûr à ce sujet, mais je peux voir pourquoi cette philosophie est promue; il aide les personnes malfaisantes au pouvoir à rester au pouvoir en encourageant l’acceptation passive.

    Je dirais qu’il y a en fait deux types de personnes dans ce monde – les personnes qui veulent contrôler les autres et les personnes qui veulent simplement être laissées seules. Dans la vie, nous sommes parfois à la fois des leaders et des suiveurs. nous devons juste être sûrs que lorsque nous menons, nous menons par l’exemple et non par la force, et quand nous suivons, nous suivons quelqu’un qui en vaut la peine.

    En tout cas, la passivité n’est pas une solution pour déterminer nos rôles dans la société. Dans la plupart des situations, une action indépendante est requise de chaque personne pour rendre le monde meilleur. Pourtant, dans une ère de crise systémique, c’est habituellement un effort indépendant qui est la première chose à sortir par la fenêtre. Des millions et des millions de personnes attendent quelqu’un, n’importe qui, pour leur dire ce qu’ils devraient faire et comment ils devraient le faire. De cette façon, la société se retrouve en stase, figée dans une position d’inaction. Le collectivisme empoisonné l’emporte par l’agression de masse, mais aussi par la passivité de masse.

    En fait, lorsque les individualistes prennent des mesures, ils peuvent être réprimandés en cas de rupture de la société, même si leurs actions ont le potentiel de résoudre un problème. L’idée qu’un homme ou une femme (ou un petit groupe de personnes) puisse faire n’importe quoi, est qualifiée de «fantaisie» ou d ‘«illusion». Mais les mouvements de masse de citoyens travaillant vers un but pratique sont rares, et encore plus rares lorsque ces mouvements ne sont pas contrôlés ou manipulés au profit de l’ordre établi. Ce ne sont pas les mouvements de masse qui changent le monde pour le mieux, mais les individus et les petites organisations du dévoué, agissant sans permission et sans administration.

    Ce sont ces individus et ces petits groupes qui, avec le temps et grâce à des efforts incessants, inspirent une majorité pour faire ce qui est nécessaire et juste. Ce sont ces personnes qui inspirent les autres à prendre enfin le leadership dans leur propre vie.

    Auto-isolation individuelle

    J’écris souvent sur la situation critique des droits individuels et individuels au sein de la société, et je continue de considérer le facteur de l’individu comme l’élément le plus important de toute culture. Une culture fondée sur la protection et la promotion de l’individualisme et du bénévolat est la seule culture qui, à mon avis, réussira à éviter un effondrement complet du spectre. Cela dit, l’inconvénient de l’individualisme manifeste est le danger de l’isolement de soi. C’est-à-dire que lorsque les vrais individus ne se préoccupent que de leur situation personnelle et ignorent les circonstances du reste du monde, ils finissent par s’ériger pour être écrasés par ce monde.

    L’organisation sur une base volontaire est non seulement saine mais vitale dans la longévité d’une société. Plus les gens se replient sur eux-mêmes et se soucient seulement de leurs propres conditions générales, plus il est facile pour les méchants de faire des choses mauvaises sans être remarqués. En outre, l’isolement de soi à la suite de l’effondrement met les individus en échec, car personne n’est capable de survivre sans au moins une aide d’un plus large bassin de connaissances et de talents.

    Dans un système basé sur la corruption, l’établissement encouragera l’auto-isolement comme un moyen de contrôler la population. Ou, ils offriront un faux choix, entre l’auto-isolement et le collectivisme aveugle. La vérité est qu’il y a toujours un juste milieu. L’organisation volontaire et l’individualisme ne s’excluent pas mutuellement. J’appelle cela la «différence entre la communauté et le collectivisme». Une communauté ne supplante pas l’individu, tandis qu’un collectif exige l’effacement complet des activités et de la pensée individuelles.

    Si vous vous trouvez entouré de gens qui refusent toute organisation, même organisation pratique et bénévole face à l’instabilité, alors votre société peut être dans les derniers stades d’un effondrement.

    Déni de désastre

    Même si une crise ou un effondrement se déroule, si une société réagit réellement et réagit et prend note du problème, il y a de l’espoir pour cette société. Si, cependant, cette société ignore volontairement le danger et nie qu’elle existe lorsqu’elle est présentée avec des preuves accablantes, alors cette société va probablement subir une désintégration complète et devra probablement recommencer à zéro – avec un ensemble de principes et d’idéaux basés sur la conscience. et honneur.

    La force d’une culture peut être mesurée par sa volonté de réfléchir sur soi-même. Sa survie peut être déterminée par sa volonté d’accepter ses défauts lorsqu’ils surviennent et sa volonté de réparer les dégâts causés. Les sociétés conscientes de soi sont difficiles à corrompre ou à contrôler. Ce n’est que dans le déni que les gens peuvent facilement être manipulés et réduits en esclavage.

    Si vous ne pouvez pas accepter la réalité de l’abîme, vous ne pouvez pas bouger pour l’éviter ou vous préparer à survivre à la chute. Je vois cette question comme l’élément le plus important dans la lutte pour sauver les parties de notre société qui méritent d’être sauvées. Éduquer les gens sur les faits flagrants derrière notre propre déclin national peut dissoudre le mur du déni, et peut-être nous trouverons quand la catastrophe frappe qu’il y a beaucoup plus de personnes éveillées et conscientes prêtes à agir que nous pensions au départ.

  22. Fort intéressant, merci.
    Effectivement, voilà une analyse qui me paraît d’actualité dans la majorité des pays « développés ». Je souscris en particulier à l’argument d’un déclin moral de nos sociétés, en lien avec le déclin du sentiment religieux. D’accord également avec l’ apathie intellectuelle qui menace la majorité des populations, couplée à un individualisme vécu souvent comme une protection. Une forme de désintégration, oui…

  23.  » … les concepts de «bien» et de «mal» sont archétypaux – c’est-à-dire qu’ils sont psychologiquement inhérents à la plupart des êtres humains depuis leur naissance … »

    Confortablement installés chez Liliane, je me joins avec intérêt à votre conversation.

    La question est de comprendre pourquoi les paliers franchis par l’humanité ont toujours été tragiques ? …

    Peu importe que les religions soient monothéistes ou polythéistes, il en ressort que les dieux ou le Dieu, se sont toujours disputés l’Homme en intégrant leur esprit d’une notion de dualité, le bien/le mal, qu’eux seuls étaient susceptibles de déterminer mais surtout de juger puisqu’ils étaient nantis de la force suprême.
    Je me demande même si les choses ne se sont pas compliquées avec l’émergence du dieu unique.
    Il en résulte que le tissu social a toujours été le tremplin des doctrinaires et la religion la porte ouverte à tous les abus.
    Les prédicateurs ne lésinaient pas sur des subtilités de plaidoiries et autres supercheries pour impliquer leur dieu (Dieu) dans des manoeuvres parfois ignobles. 
    D’où le mystère de la philosophie d’une doctrine qui aurait été désacralisée pour avoir trop déconsidéré.

    Il n »empêche que sur la scène mondiale la fin de la pièce a retenti. La marche des siècles est ainsi faite et si l’étau se resserre inexorablement, qui sera débité à défaut d’être débiteur ?
    Dans le silence de la réflexion, s’active une batterie de neurones armés pour contrer l’aboutissement obscur d’une fin annoncée.
    Malgré l’adversité, l’humanité a toujours su rebondir pour poursuivre et améliorer son destin.
    Le crépuscule amène calme et fraîcheur. Demain sera un autre jour.

  24. @ Nadine : Oui, l’évolution de l’humanité est ainsi faite : le bien et le mal, le progrès et la déchéance, le bonheur et le malheur, le calme et la tempête sont les deux faces d’une même pièce. La grande question est : qui joue à pile ou face ?

  25. Petite correction Nadine, ce sont toujours les Hommes qui se sont disputés Dieu, cela continue sans relâche, comme dans un cycle infernal sans fin, cela est exploité par celui qui joue pile ou face de Robert.

  26. J’en suis intimement convaincue Jean, d’autant que les humains ont un besoin irréversible de créer des dieux, un dieu. « dieu » est une création de l’Homme.
    Doit-on regretter l’ingéniosité de quelques civilisations qui nous ont précédés (Grecs et autres) et qui avaient eu la subtilité et la courtoisie d’assortir quelques uns de leurs dieux des travers humains. Dans un premier temps, c’était plus crédible pour la société.

    « …. qui joue à pile ou face » ? Les lions et leurs proies.

    L’Agora politique est le reflet de notre société bien sûr et il y a de tous. Les lions et leurs proies.
    Mais dire que cette jungle est ignoble, c’est peut-être oublier quelque part que les peuples aussi y sont pour quelque chose. Ils élisent leurs lions et leurs proies et regardent, fascinés, la boucherie héroïque.

    Alors peut-être appartient-il à chacun de se rassurer comme il l’entend.

  27. Nadine, dans la religion catholique, on enseigne que Dieu nous a fait à son ressemblance, ce qui est dit en explicite que Dieu a une semblance humaine, pas vraiment différent dans le concept des dieux Grecs, par contre dans le Bouddhisme, Bouddha est un être humain devenu illuminée de sagesse qui conduit à une élévation de l’esprit, se sauver par l’esprit… pas par le corps qui est interchangeable par la réincarnation des Bouddhistes. Le Bouddha n’est pas en Dieu, mais un guide. Comme vous voyer le concept de Dieu n’est pas universel.

    Les lions et leurs proies, désolé, n’est pas la bonne réponse, c’est plutôt les sociopathes épanouis au pouvoir qui nous gouverne, lire ce qu’a écrit Brandon Smith ici s.v.p.

  28. Jean

    Deux choses si vous le voulez bien.

    1) Le boudisme n’est pas une religion (au sens du christianisme) mais une philosophie.

    2) Les orientaux ont une vision circulaire du temps. D’où la mort n’est pas une fin en soi puisque tout est éternel recommencement.
    A l’inverse, l’occident a une vision linéaire du temps. Un début/ une fin. La dualité universelle évoquée plus haut par vous et Robert. Et cette fin confère à la mort quelque chose de tragique puisqu’elle est obligatoirement sanctionnée par la rédemption ou la damnation. Horreur.
    A ce titre, le christianisme a quelque chose de hideux, de pervers d’avoir toujours voulu asseoir son autorité en animant la peur, l’illettrisme, la différence, la souffrance, la soumission. Les évangiles apocryphes, entre autres, sont très intéressants à ce titre.

  29. Tout à fait d’accord sur le christianisme avec vous Nadine, est cela et aussi une raison que l’occident ne comprend rien de l’Asie, de leur vision conceptuelle et fait des erreurs monumentales en économie et en politique..

  30. @ Nadine et Jean : Le drame de l’ espèce humaine c’est son impossibilité à assumer sa condition et sa destinée (l’être puis le néant). Il lui a donc fallu se créer un destin au delà de la mort, et imaginer une création. Ce besoin est exploité par les religions « punitives », christianisme et islam en particulier. En ce sens elles sont souvent les alliées des sociopathes qui nous gouvernent cités par Jean.

  31. Les anticipations des banquiers centraux sont clairement négatives… en fait, ils pensaient voir leur « trickle down effect » agir selon leur théorie monétariste (principe de la percolation financière vers l’économie réelle appelé aussi « consensus de Washington »). Le simple constat d’échec amène une idée subséquente (à tendance anti-système) : les théories ne sont pas autres choses que des croyances qui ne sont in-fine que des paris sur le réel. De fait, si théoriser c’est espérer se voir confirmer dans ses attentes, c’est qu’une FOI AVEUGLE source les raisonnements ; auquel cas toute théorie est d’abord un OBJET CULTUREL dans lequel on place un ESPOIR et sur lequel se fonde une CROYANCE ! (Mais nous verrons que c’est bien plus que cela)
    L’horizon des événements (Stephen Hawking) montre une perspective délimitée et au-delà de laquelle se situe l’INCONNU. Cet inconnu produit, sur les penseurs qui sont aussi les acteurs (en tant que « maitres »), une TENSION EMOTIONNELLE ET COGNITIVE. Le moyen efficace de subjuguer une tension pour en faire une drogue est d’y introduire un INVARIANT COGNITIF : l’HYBRIS.
    L’Hybris produit une forme d’aveuglement, un BIAIS COGNITIF, qui entraine à sa suite une possible succession de réussites et d’échecs. La question des réussites et des échecs, métronome de l’incitation, doit se comprendre comme un jeu d’alternances/séquences causales pouvant s’annuler entre elles ou encore faire synergie car derrière l’échec, il y a toujours l’idée de se refaire… on parlera, en langage scientifique, de BOUCLES DE RETROACTION NEGATIVE OU POSITIVE ou encore dans un domaine propre à la physique des « spin » moulé dans la « théorie de la perturbation ». Les incidences multiples des décisions économico-financières ont tendances à se démultiplier et à suivre une pente inflationniste, c.à.d un processus arborescent des lignes vectorielles (causalités) et une INTENSIFICATION de la COMPLEXITE par le concours de lignes-tendances fracturées.
    Ce constat engendre chez les acteurs-maitres de nouveaux déterminants : « LE COUT QUE COUT »… Non seulement, les voilà confrontés aux effets de leurs choix, mais encore subordonnent-ils leurs choix, non pas librement, mais dans une perspective influencée par le CREDO SHUMPETERIEN DE LA DESTRUCTION CREATRICE. Il faut bien reconnaitre que les anticipations créatrices de la REVOLUTION LABORALE sont aussi vectrices de destructions d’emplois… nous dirions même que la convergence NBIC/HUMAIN (Nano-Bio-Info-Cognitif) entraine une divergence toute aussi conséquente : L’I.A et la robotisation constituent clairement de nouvelles ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE pour les structures et les architectures sociales mais aussi sont-elles contributrices d’une modification « onto-paradigmatique » du rôle et de la place de l’Humain dans la société et son histoire. Une Humanité (contaminée par l’Occident) qui était jusqu’ici tenue à ses responsabilités « dans sa marche du progrès » et pour laquelle il fera le constat d’une faillite à ses obligations… L’Humain délègue à la machine, devenue autonome par le simulacre virtualisant de la vie intelligente, le soin de penser et d’agir pour elle et de le rendre ainsi, si l’on prolonge le bénéfice moyen-terme jusqu’à son point-catastrophe (retournement tendanciel), inopérant à assurer sa propre subsistance intellectuelle et pratique… Et plus encore à être possiblement l’instrument de son suicide.

    En conclusion : si toute théorie se voit achalander de son premium surdéterminant : l’Hybris, toute culture du sujet-acteur-maitre se voit donc aussi circonscrite et convertie à un continuum d’événements qui amplifie l’état de complexité (déjà initié) en lui renvoyant l’image frustrante de son incomplétude. Cette incomplétude est alors comblée par un excès de zèle qui vient alors confirmer ce qui sous-tend l’identité grégaire de l’Elite : l’IDEAL DE PUISSANCE/JOUISSANCE dans l’axe subordonné à l’autosuffisance laborieuse de l’orgueil qui est en quelque sorte le critérium, la marque distinctive, des experts en tous genres mandatés par l’Hybris.
    Le mimétisme social comporte une incidente instinctuelle qui doit être rattachée aux effets dominateurs et surdéterminants de l’inconscient. Sous cet angle particulier, on notera que les automatismes comportementaux (schèmes) dominent et limitent les opportunités d’exercer le « libre arbitre »… Les « maitres » ont l’instinct prédateur chevillé au groupe/cartel et cet instinct n’est pas toujours propice à la collaboration… bien au contraire, les divisions dégénèrent par l’immixtion du conflit d’intérêt et s’amplifient par les difficultés rencontrées… l’Hybris des uns s’associe ou s’oppose à celui des autres ; dans tous les cas il est l’adjuvant pimenté nécessaire à la scénarisation des histoires théâtrales que l’on nous conte par nos mass-médias dévoués aux cartels… L’histoire post-moderne est une téléréalité mondialement diffusée auquel la conscience prête allégeance, par distraction infantile, et, ou le temps de l’Histoire s’efface sitôt que l’événement conté se voit lui aussi remplacé par du « nouveau »… promis aussi à un destin funeste: la déformation et l’oubli.

    LE REBOND DU CHAT MORT : L’idée retenue par nos marionnettistes laborantins de désirer ainsi sulfater les populations d’une monnaie créée ex-nihilo (sans gage de contrepartie) dans la double perspective à la fois d’éponger les dettes en y diluant la valeur et de l’autre d’y instaurer une nouvelle culture sociale basée sur la perception d’un état providence généreux qui officierait à la perte de richesse de sa population. Cela n’empêchera pas que l’EFFET CANTILLON, dans une version typiquement post-moderne, se produise.
    Une hausse de la liquidité n’engendre pas systématiquement une hausse de la valeur… seulement des prix selon le point d’entrée de la monnaie et les allocations comme destinataires de la demande ainsi suscitée. C’est donc sous cet aspect technique qu’il nous faut envisager la transmission des effets de hausse de salaire et des prix mais aussi l’émergence d’une nouvelle base ontologique : la transition de phase vers une écologie de l’irresponsabilité collective par l’émiettement de l’intelligence adaptative de tous par quelques-uns (couplée à la chute structurelle des QI dans les pays en pointe quant à l’usage des écrans) ; les mêmes personnes qui sont à l’instigation de nos révolutions sociales, le plus emblématique et caricatural étant G.Soros, sont aussi celles qui tireront le maximum de profit social et financier de la révolution cybernétique.
    Les effets positifs sur la demande intérieure, en synchronisation du cas extrême et express d’une chute des bourses et d’une transmission dans le secteur obligataire (assurantiel et bancaire), viserait à conjurer les effets déflationnistes qui nous assureraient d’une « grande dépression 2.0 ». Or comme je l’ai déjà dit nous sommes impliqués dans un long processus de délitement civilisationnel… Le mirage du bénéfice est transitoire et ne peut l’être sur le temps long… C’est cela le « rebond du chat mort ».
    On nous dit que « l’hélicoptère money » serait un palliatif temporaire… Or, cela parait tout à fait improbable tout comme les « Quantitative-Easing » furent des instruments monétaristes non conventionnels et pérennes. On peut même suggérer qu’à certains égards la « GREAT EXPERIMENT » de J.LAWS a inspiré Milton Friedman et que celle-ci se conçoit comme une étape nécessaire à la grande refonte monétaire nous menant certainement à l’éclosion de ce qui sera un GRAND JUBILE des dettes souveraines appuyé par une nouvelle monnaie de réserve mondiale (après éviscération du dollar)… « Destruction créatrice ?! »

  32. La « destruction créatrice » de Schumpeter, le credo de la Franc-maçonnerie.
    Il vaudrait l’expliquer aux Libyens, parce qu’ils n’ont pas bien compris ORDO AB CHAO et autre pays aussi.

  33. … MASTER T

    Je vous ai lu. Et encore relu.
    Vous faites dans le texte argumentatif imprégné du vocabulaire très « star up » d’en Marche, mais ça ne me rend pas Friedman plus sympathique pour autant.

    Puis-je éventuellement suggérer que Le management est une imposture, que la notion même de pouvoir rend fou alors que la fonction d’encadrement est une aliénation ?

  34. Je ne pensais pas avoir un discours très « star up » façon « en marche »… Mon discours se veut résolument démonstratif, c’est pour cela que j’essaie de disséquer les articulations entre la mosaïque des « domaines de réalité ». La démarche scientifique est louable en ce qu’elle se veut empirique et répond au « comment » des mécanismes, les « pourquoi » sont toujours inclusifs aux « comment ». Il s’agit pour cet aspect précis de décrypter les réalités fonctionnelles et organiques. Il va de soi que cette démarche et la méthodologie induite sont restreintes à définir et comprendre la Réalité (comme « absolue ») puisque l’Humain est évidemment le centre des expériences sensibles quant à l’élaboration du réel (non séparabilité entre sujet et objet).

    L’horizontalité et la verticalité nous permettent de redimensionner notre approche et notre définition de la réalité… mais il manque, là aussi, un tiers élément surdéterminant: la compréhension métaphysique et donc métahistorique.
    Pour reprendre Aristote ou encore le Taoisme, le vide de la roue cher à Lao Tseu est un « moteur immobile » qui produit le mouvement de la vie, il ne tient donc qu’à nous de rechercher le sens intime de la Tradition Primordiale (CF R.GUENON), ce qui nous permettra de saisir par la même le sens de nos existences. On retrouvera le fruit de la Tradition Primordiale, non pas dans les religions comme corps social et doctrinal relativement plastique aux mouvements de pressions et contraintes de l’Histoire, mais dans son aspect spirituel qui en est sa substantifique moelle car intangible.

  35. Master T

    Je vous remercie de prendre la peine de me répondre. Vos prouesses rhétoriques pour me convaincre sont tout à fait louables et une fois les expressions start-up d’En Marche gommées, votre démonstration devient presque limpide.
    Un bémol vient toutefois altérer votre habile linguistique.
    Pourquoi faire référence à Lao Tseu alors que rien ni personne n’a jamais pu prouver l’existence même du personnage ?
    N’est ce pas l’indispensable inconnue qui confère aux dieux leur insondable mystère ?

  36. Lao Tseu qu’on le pense fictif ou non cela importe peu au final puisque la doctrine taoiste est continuatrice de la Tradition chinoise et de ses enseignements, elle en est l’ésotérisme, tandis que Confucius est l’inspirateur méthodique de l’ordre social hiérarchique en lien avec cette Tradition millénaire, il en représente l’exotérisme.

  37. Pingback: Le revenu de base expliqué par un représentant de la haute finance mondialisée. Vincent Held | Réseau International

  38. Pingback: Le quantitative easing pour le peuple, nouvelle phase du néolibéralisme. Vincent Held – Le blog de Liliane Held-Khawam

  39. Pingback: Après le Coronavirus ? Le « Grand Reset » — Les Maîtres du Monde — Sott.net – Le Monde

  40. Pingback: Après le Coronavirus ? Le « Grand Reset » | Paroles de Dieu, la réalité du message biblique

Laisser un commentaire