LPP, le Conseil fédéral s’en prend à la propriété privée. Liliane Held-Khawam

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Nous n’avons eu de cesse de vous avertir sur ce site sur le risque que vous n’ayez plus accès à vos capitaux LPP.

Eh bien le risque est en train de devenir réalité!

Voilà ce que nous pouvions lire hier dans Le Matin:

« Le Conseil fédéral souhaite empêcher les retraités et les personnes qui se lancent en indépendant de retirer leur avoir du deuxième pilier sous forme de capital. Il y a un trop grand risque que l’argent disparaisse en cas de faillite et que les concernés dépendent ensuite des prestations complémentaires.

La majorité a accepté par 27 voix contre 14 cette restriction pour les retraités. Un tiers des bénéficiaires des prestations complémentaires a auparavant retiré son avoir du 2e pilier, a remarqué Pirmin Bischof (PDC/SO). Une partie du PLR, de l’UDC et du PDC s’y sont opposés, jugeant la décision «démesurée».

Les sénateurs ont par contre refusé par 32 voix contre 10 de pénaliser les indépendants. Ceux-ci doivent pouvoir retirer l’équivalent du montant qu’ils auraient épargné à 50 ans. Les personnes qui veulent acheter une maison pourraient quant à elles continuer d’utiliser leur deuxième pilier à cet effet.« 

Il faudrait tout de même préciser que de sévères restrictions ont été imposées à ceux qui voulaient accéder à leurs capitaux dans le cadre de l’accès à la propriété puisqu’il faut débourser 10% de la valeur du bien avant de prétendre récupérer son deuxième pilier.

La raison invoquée est le ratio de personnes qui font appel à l’assistance publique après avoir retiré les capitaux LPP. Il serait de un tiers.

Le raisonnement est pour le moins critiquable. Si j’ai 3 personnes qui sont à l’assistance publique et une a retiré son deuxième pilier, est-ce que cela suffit à remettre en question un processus qui a été sagement utilisé par 1000 autres individus? La caricature montre l’absurdité du raisonnement invoqué.

Si on parle de ceux qui ont échoué dans la gestion de leurs capitaux LPP, on doit pour l’honnêteté de l’exercice présenter les chiffres globaux des bénéficiaires.

 Le risque majeur d’engloutir sa mise LPP devrait se retrouver dans les contextes de création d’entreprises où tout le monde sait que les risques de faillite sont élevés. pourtant cette option restera disponible et les personnes voulant se mettre à leur compte continueront d’avoir accès aux capitaux LPP. Enfin pour l’instant…

Si l’on veut être rigoureux dans l’usage des statistiques, le Conseil fédéral doit nous présenter la part de ceux qui ont englouti leurs capitaux LPP dans la création d’entreprise.

Cette décision accompagne un processus incompressible de recul de l’âge de départ à la retraite. Cela signifie que même les rentes LPP seront économisées d’autant.

Si je prends ma retraite à 64 ans, je reçois une rente LPP durant l’année de mes 65 ans.

Si l’âge légal est repoussé à 65, ma caisse LPP va économiser les rentes de l’année en question.

Etc.

Vous devriez donc mettre en perspective la suppression du versement des capitaux avec le recul de l’âge de départ à la retraite. Cumul des non-déboursements par vos caisses…

Le non-versement des capitaux de LPP revient à une confiscation de la propriété de citoyens. L’argent de la LPP est une EPARGNE. L’épargne est une propriété privée!

Et la Constitution est très claire à ce sujet par son article 26:

  Art. 26 Garantie de la propriété

1 La propriété est garantie.

Les capitaux de la LPP est la propriété PERSONNELLE du cotisant. Elle ne repose pas sur un système de pot commun. Ne pas la verser selon le choix personnel de son propriétaire est une confiscation abusive qui attente à ses droits personnels.

La preuve est que les capitaux versés à la retraite, transformés en comptes bancaires ou en remboursement de la propriété, sont transmis aux héritiers du bénéficiaire, alors que les rentes s’arrêteront au moment du décès.

Exemple: Deux personnes sans conjoint qui ont cotisé ont  droit p.e. à 100’000.- le jour J de leur départ à la retraite.

  • La personne A prend les 100’000.- le jour de son départ et dépose cet argent sur un compte bancaire. 1 mois après son départ à la retraite, elle décède. Les enfants hériteront les 100’000.-
  • La personne B part à la retraite et opte pour les rentes. 1 mois plus tard, elle décède. L’héritier de facto est la caisse de retraite elle-même!

Au vu de la gravité de la chose, la question du pourquoi s’impose n’est-ce pas. Ceux qui connaissent ce site savent que cela fait des années que nous alertons sur les dangers de cette confiscation.

Voilà un extrait d’une publication de ce site:

« C’est dans ce processus de transfert de l’épargne vers les marchés qui globalisent la planète que les Suisses, tout comme leurs concitoyens terriens, perdent les excédents de la balance de paiement et leur retraite (LPP ET AVS)!!!!

Ce qui précède justifie à lui seul la mise hors de portée des capitaux de retraite pour les affiliés désirant accéder à l’achat de leur résidence principale. Souvenez-vous vous devez apporter 10% de la valeur du bien visé pour accéder à vos capitaux de LPP!!! Les raisons de bulle et autres chertés de l’immobilier étaient fausses. Nous avons prouvé dans un billet précédent que les Suisses étaient parmi les moins bien lotis en Europe en matière d’accès à la propriété. La vérité est que les capitaux sont bloqués sur une plateforme appelée T2S, qui est supranationale, et que la BNS sert de cash manager aux chambres de compensation supranationales. La vérité aussi est que les excédents des virements entre la Suisse et l’étranger ne rentrent plus en Suisse. La vérité est aussi que tous les virements effectués en euro entre la Suisse et l’étranger sont à 100% en mains d’une banque allemande, qui porte le nom de SECB,  stationnée à Francfort.

Notre hypothèse de travail est que les capitaux d’épargne échappent de plus en plus à la BNS et aux Suisses. Cela explique les contraintes posées pour les retraits en général. En quelque sorte, votre argent ne vous appartient plus!

Dans ce contexte , il y a fort à parier qu’à partir de 2020, vous n’aurez plus accès du tout au versement en capital de votre LPP. Les « réformes » « modernes » s’en occuperont très probablement. » https://lilianeheldkhawam.com/2017/03/10/la-bns-a-besoin-de-vos-capitaux-lpp-liliane-held-khawam/

Les gens soucieux de l’Etat de droit devraient se lever comme un seul homme pour s’opposer à ce que je qualifierais poliment d’arrangement au bénéfice des marchés financiers.

Liliane Held-Khawam

A lire également:

5 réflexions sur “LPP, le Conseil fédéral s’en prend à la propriété privée. Liliane Held-Khawam

  1. l’aliénation (annihilation) de la propriété privée est un dogme marxiste qui continue à empester la planète . . .

  2. Des moyens de production; Zelectron; « propriété privée DES MOYENS DE PRODUCTION »
    Faut il vous le re-expliquer?

  3. La dernière phrase de l’article du Matin que vous citez:
    « Les personnes qui veulent acheter une maison pourraient quant à elles continuer d’utiliser leur deuxième pilier à cet effet. »
    Votre commentaire plus bas:
    « Ce qui précède justifie à lui seul la mise hors de portée des capitaux de retraite pour les affiliés désirant accéder à l’achat de leur résidence principale. »
    La préoccupation des pouvoirs publics concerne les prestations complémentaires à l’AVS, à charge de l’Etat, et dues à toutes les personnes qui ne peuvent subvenir à leurs besoins vitaux avec l’AVS uniquement. Le 2e pilier a été conçu pour compléter l’AVS et justement éviter cette charge pour les dépenses publiques.
    Une solution alternative aurait été de priver des prestations complémentaires toute personne ayant retiré son 2e pilier en capital – condamnant ainsi les entrepreneurs malchanceux ou irresponsables à une clochardisation certaine, ce que les autorités veulent certainement éviter.

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