Le débat sur l’avenir de la démocratie s’impose! +2 articles.

http://www.togoone.com/imagescuso/imgdemocratie002.jpg

Avant-propos:

Voici 2 articles qui résument assez bien le conflit des visions de la démocratie. Toute la question est de savoir qui sait et qui peut (re-)définir les structures et l’organisation publiques et sociales.

Un courant de pensée prétend que le peuple est incompétent et incapable de prendre les décisions qui concernent son organisation. En clair, il existe des études scientifiques qui prétendent que la démocratie est obsolète et que les élites sont seules aptes à élaborer une stratégie politique.

L’amalgame entre démocratie et populisme vient de cette obsolescence déclarée…

M Attali va encore plus loin en demandant la « sacralisation » des acquis de l’Union européenne actuelle… Son point de vue est à étudier compte tenu de  l’influence publique et politique qu’il détient…

Relevons encore que les études qui relativisent l’importance de la démocratie oublient de placer les activités effrénées des lobbies de la haute finance internationale sur l’échiquier de la gouvernance politique et publique… On ne peut que le regretter et partant, relativiser fortement l’impact des dites études et les points de vue qui en découlent..

A l’heure de la perte des acquis sociaux et où la vie privée des individus est remise en question, l’avenir de la démocratie et du droit des individus de disposer d’eux-mêmes est brûlant et doit être débattu de toute urgence pour ne pas laisser toute la place à une des parties consciente des enjeux non seulement stratégiques mais existentiels…

LHK

“C’est le mépris pour la démocratie qui érode l’Europe”

Virginia Raggi Roma's mayor

L’élite politique italienne s’est réveillée lundi avec une gueule de bois après la chute des villes de Rome et Turin entre les mains du “Mouvement Cinq étoiles” du comédien Beppe Grillo, à la suite des élections municipales de ce dimanche. Le Premier ministre Matteo Renzi a parlé d’une défaite “amère, brûlante”.

Dans Le Figaro, l’auteur et chroniqueur français Yvan Roufiol écrit que les citoyens “veulent reprendre le contrôle de leur destin”, non seulement en Europe, mais aussi aux Etats-Unis, où le succès de Donald Trump est le résultat du rejet de l’etablishment et de l’envie de se débarrasser du politiquement correct :

Le mépris pour la démocratie

“C’est ce mépris pour la démocratie qui entache l’Union européenne, confisquée par des technocrates et des commissaires populophobes et xénophiles. A cette première raison, qui avait suffi à faire s’écrouler l’Union soviétique, s’ajoute une constante fascination de l’UE pour l’immigration de peuplement qui devient de plus en plus problématique”.

Roufol cite un texte publié en 2004 par la démographe Michèle Tribalat dans son livre “Assimilation, la fin d’un modèle français” (2013), soulignant la position de l’UE à l’égard de l’immigration : “Si le flux d’immigration (…) est géré correctement et méthodiquement, les Etats membres seront gagnants sur de nombreux plans. L’économie sera plus forte et la cohésion et le sentiment de sécurité seront plus grands, sans oublier l’avantage que représente la diversité culturelle”.

Ces “bêtises” sont encore d’actualité, déplore Rioufol, soulignant que la Commission Juncker a fait de l’immigration l’une de ses dix priorités politiques. “C’est, à l’évidence, une autre Europe qu’il faut construire. Pour cela, il faut laisser les peuples raisonnables décider de leur propre sort”, conclut-il.

 

Sanctuariser le progrès. Blog de l’Express

Jacques Attali, publié le 20/06/2016 à 13:53 , mis à jour à 14:01:27

Le référendum britannique, quel qu’en soit le résultat, constitue un tournant idéologique majeur dans l’histoire de l’Occident. Un tournant vers le pire, si l’on n’en pèse pas toutes les conséquences. Jusqu’ici, on considérait certaines évolutions institutionnelles, économiques, sociales, scientifiques, comme des avancées telles que, une fois qu’elles étaient installées, nul ne chercherait plus jamais à les remettre en cause, même pas par un vote démocratique. Avec le vote sur le Brexit, c’est ce principe, non-dit et pourtant essentiel, qui est remis en cause.
D’abord, en posant cette question, David Cameron, permet à d’autres pays de l’Union qu’ils ont eux aussi le droit de se poser la même question, de défaire ce que leurs pères ont fait. On ne pourra donc plus prétendre que le projet européen avance à des vitesses variables, dans une direction unique, et il faut admettre que l’Europe peut désormais assumer un désir de se défaire.
Plus largement, un tel referendum implique qu’un peuple peut remettre en cause toute évolution considérée jusque-là comme irréversible, telle qu’une une réforme institutionnelle, une conquête sociale, une réforme des mœurs.
Certes, il a toujours été admis qu’en principe, en démocratie, le peuple peut décider de tout. Il n’empêche : selon notre conception occidentale du droit, il existe des progrès irréversibles, (par exemple, la démocratie, la liberté du culte, l’interdiction du travail des enfants, l’abolition de la peine de mort) qu’un vote simple ne peut défaire. Admettre qu’on puisse remettre en cause des acquis, revient à nier la notion même de progrès.
Si on pousse le raisonnement à l’extrême, et certains le font déjà, on considérera que c’est la notion même d’accumulation du savoir qu’on peut remettre en cause. Depuis des siècles, le progrès scientifique consiste à échafauder de nouvelles théories qui dépassent les actuelles sans les contredire : la science peut dépasser Darwin, c’est-à-dire inclure sa vision de l’histoire du vivant dans une conception plus vaste, mais pas le nier. Et surtout pas par une décision politique, extérieure au règne de la raison.
Admettre que rien n’est acquis, peut conduire, à revenir au temps où la raison et la liberté étaient écrasées par la foi et le fatalisme et, en utilisant les armes de la démocratie, à la détruire.
Il est donc important, de réfléchir, à froid, avant qu’il ne soit trop tard, aux sujets qu’un seul vote majoritaire du peuple ne pourrait suffire à trancher.
On devrait d’abord et ce serait passionnant, faire la liste de tels sujets, qui seraient sanctuarisés, en les inscrivant dans la constitution. En particulier, une génération devrait y réfléchir à deux fois avant de modifier une situation ayant un impact sur les générations suivantes. Il faudrait ensuite modifier la procédure de réforme constitutionnelle, pour s’assurer qu’un vote de circonstances ne puisse avoir des conséquences de long terme non désirées. Toute décision ayant un impact lourd sur le sort des générations suivantes, ne devrait pas pouvoir être prise par une majorité de moins de 60% des votants, réaffirmée à trois reprises à au moins un an d’écart.
Certains ne verront dans cette prise de position qu’une tentative désespérée d’une oligarchie dépassée pour maintenir un ordre démodé, en méprisant les désirs des peuples. Il s’agit au contraire de donner aux peuples le temps de réfléchir aux conséquences de ses actes et d’éviter qu’une génération, par caprice, ne détruise ce que les précédentes ont voulu laisser aux suivantes. Dans bien des circonstances, ce genre de mécanismes aurait évité à l’Europe de plonger dans la barbarie. Il pourrait encore se révéler salvateur.

Jacques Attali

 

6 réflexions sur “Le débat sur l’avenir de la démocratie s’impose! +2 articles.

  1. Qui prend en encore au sérieux attali,lui qui avait fait venir du marbre de Carare quand il était patron de la BERD-sans doute pour amour pour ses collaborateurs miséreux qui avaient bien droit au luxe- ce qui l’obligea à démissionner?

  2. Attali, le roi des écrits nauséabonds, ose encore prendre la parole en public. Cela démontre un toupet certain et un manque de scrupules abyssal. Il a la chance que ses livres ne soient pas lus. Lui qui professe « des usines à tuer les vieux à 65 ans parce qu’économiquement il ne sont plus rentables ». Il devrait déjà s’être trucidé, n’étant plus du tout rentable et 65 ans, c’est peut-être assez pour que les populaces réfléchissent au fait qu’il vaut mieux mourir que vivre en esclave de son système pourri.

  3. La théorie de Jacque Attali a bien été appliqué en Suisse dans les référendums de la TVA quand le peuple suisse n’a pas fait le « bon choix » pour sept fois, jusqu’ à la huitièmement votation où il y a eu le  » bon » résultat, naturellement final….

  4. Lorsque l’on parle de la construction européenne il convient de revenir à certains fondamentaux. Il y a toujours eu deux conceptions de l’Europe. La première est celle de Gasperi, Schumann et d’Adenauer qui étaient conseillés par le Pape Pie XII. Leur objectif était de recréer l’Europe chrétienne de 1250 qui était une merveille de civilisation. C’est ce qu’on appelle l’Europe des Nations avec comme corollaire principal le principe de subsidiarité qui permet à chaque état de décider ce qu’il estime convenir le mieux à ses intérêts.

    Ensuite, vint le concept développé par Jean Monnet qui avait comme rêve de recréer la Rome antique avec un Etat centralisé et cette croyance qu’il est possible de créer un Etat européen. Cette idée a déjà été tentée par Louis XIV, Charlemagne, Charles Quaint et Hitler et cela s’est toujours terminé dans le sang. De plus, l’Europe n’est pas une nation mais une civilisation. Pour qu’il y ait une nation, il faut que chacun accepte de payer pour les autres, tel le système de péréquation tel qu’on le connaît en Suisse, ce qui est loin d’être le cas en Europe à l’heure d’aujourd’hui.

    Le libéralisme, contrairement aux idées reçues, est une doctrine uniquement juridique, qui pose comme vérité que le Droit est au cœur d’une société, qu’il est le même pour tous, et que les organes élus sont régis par le principe de la séparation des pouvoirs. De la stabilité du Droit naît les conditions qui permettent à chacun de se réaliser et la croissance économique n’est qu’une conséquence de la conjonction de tous les facteurs précités.
    Actuellement, il n’y a plus de stabilité du Droit dans l’UE puisqu’il prend principalement sa source dans la Commission européenne qui est à la fois l’organe qui prépare les directives et qui les exécute violant donc le sacro-saint principe de la séparation des pouvoirs. Tant les membres de la Commission européenne que les juges de la Cour de Justice sont des gens non élus qui se sont vu déléguer un nombre impressionnant de prérogatives. Le fait qu’ils possèdent lesdites prérogatives sans être élus par le biais d’élections implique qu’ils possèdent la légalité mais plus la légitimité. Un ordre juridique national superposé par un autre ordre juridique composé de personnes non-élues est un système autoritaire dictatorial et non pas démocratique.

    En ce qui concerne la primauté du droit national sur le droit international, elle ne se discute pas. Comme le disait très pertinemment Spinoza, le respect des règles implique l’existence d’une autorité qui rende la rupture coûteuse. C’est pourquoi le droit international est un droit de coordination et non de subordination. Un traité ne peut pas lier éternellement les générations futures car les circonstances qui ont présidés à la signature dudit traité peuvent être amené à changer.

    Ces dernières années, les juges de la CEDH ont utilisé l’imprécision des droits de l’homme pour imposer des nouveaux droits qui vont à l’encontre de la nature humaine tels que la gestation pour autrui, la libéralisation du suicide assisté, l’adoption par des couples de même sexe ou encore la libéralisation de l’avortement. Mais, les juges de Strasbourg ont franchi un nouveau palier le 5 juin 2015 avec le désormais célèbre « Arrêt Lambert ». Les juges des Strasbourg ont accepté l’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielle de Vincent Lambert. Toute la grande presse a fallacieusement relayé qu’il s’agissait de l’arrêt des soins, laissant ainsi croire qu’il s’agissait d’un cas d’euthanasie. Les juges dissidents, au nombre de cinq, soulignent qu’ « avec cet arrêt, la Cour a perdu le droit au titre de Conscience l’Europe ». Le Dr. Puppinck, spécialiste des droits de l’homme, auteur du remarquable « La famille, les droits de l’homme et la vie éternelle », s’exprime sur l’arrêt Lambert en ces termes : « Cette décision marque un tournant dans l’histoire de la Cour : elle réintroduit dans la légalité européenne la possibilité de décider de la mort d’une personne handicapée, alors même que c’est précisément contre de telles pratiques que la Convention européenne des droits de l’homme a été proclamée en 1950, à la suite notamment des procès de Nuremberg où des médecins ont été condamnés pour avoir fait mourir de faim des personnes handicapées. »

    La politique des partis fausse l’économie de libre-marché puisqu’elle est grandement tributaire des divers lobbys. La démocratie représentative n’a jamais fait partie du concept originel et est uniquement issue d’une nécessité de communication lorsqu’il fallait plusieurs jours de cheval pour atteindre la capitale de la province. Ces circonstances étant désormais obsolètes, il est grand temps de redonner à la démocratie directe ses lettres de noblesses.

  5. Il y aurait trop à dire sur ce commentaire.
    Quelques remarques:
    1 Jean Monnet était un agent américain et n’a jamais voulu faire de l’Europe en Empire mais une vassales des états désunis;
    2 Les démocrates chrétiens-et les socialistes- ont été complices de cette vassalisation;
    3 Le nom de de Gaulle,le seul partisan de l’Europe des nations et de la démocratie directe,dans l’action et pas dans les mots, est totalement absent;
    4 Le libéralisme et sa défense hypocrite du droit a toujours fini dans la tyrannie;les anciens romains le savaient qui sont passés de la devise « Dura lex sed lex »-la loi est dure(!) mais c’est la loi-à « Summum jus,summa injuria »-le droit maximal aboutit à l’injustice maximale- et ce quel que soit le titulaire de ce droit.Le gouvernement des juges est le pire des gouvernements;
    5 La séparation des pouvoirs chère à l’aveugle Condensat de Montesquieu-un parlementaire grassement doté et qui voulait augmenter son pouvoir et celui de son institution-est une farce:en Angleterre le régime était oligarchique,les mêmes hommes occupant tantôt en même temps,tantôt successivement tous les pouvoirs,un des régimes les plus violents et impérialistes de l’histoire ,notamment avec les pauvres,regroupés dans des camps de concentration les « poor centers » ou les catholiques martyrisés.Idem avec les états désunis qui depuis environ 230 ans d’existence ont été en guerre 210 ans et 200 guerres depuis 1945 et ont créé aussi des camps de concentration avec les réserves indiennes ou les ghettos noirs qui existent toujours malgré la farce de l’égalité des droits;
    6 Mettre dans le même sac,Charlemagne,Charles Quint,Louis XIV et Hitler est tout simplement grotesque.
    7 Le libre marché n’ jamais existé,n’existe pas et n’existera jamais car « ce sont les violents qui l’emportent ».
    ETC.
    Voir les sites en « erlande.com ».

Laisser un commentaire