Finma, le trou noir de la justice helvétique! Liliane Held-khawam

Harcèlement finma

L’arbitraire de la Finma devient tous les jours plus patent! Dans un article, l’Hebdo s’interroge sur « la manière curieuse d’annoncer la fermeture forcée de la BSI, la principale banque de Lugano« .

Vous avez bien lu. Fermeture!

Le cas de la BSI est un cas d’école de ce dont la Finma est capable. Voici quelques informations prises sur le site même de cet établissement!

  • La FINMA a ouvert en 2015 une procédure d’enforcement à l’encontre de BSI en raison d’indices d’infractions de la banque aux dispositions relatives au blanchiment d’argent.
  • Ces infractions étaient en relation avec des relations d’affaires et des transactions liées à l’affaire de corruption du fonds souverain malaisien 1MDB.
  • Finma mène l’enquête et déclare: 1MDB: décision consciente du management.
  • BSI contrevient aux obligations de diligence dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent
  • La FINMA confisque le bénéfice et ouvre une procédure à l’encontre de diverses personnes 
  • La FINMA autorise le rachat intégral de BSI par EFG, en y adjoignant des conditions 

Nous aussi nous avons des questions au sujet de cette enquête:

  • Comment un établissement supposé répondre au nom d’Autorité peut-il fermer une banque?
  • Est-ce que la JUSTICE – vous savez cette chose avec des tribunaux, juges et autres avocats prévus dans les droits par la CONSTITUTION- a-t-elle été sollicitée?
  • Comment un établissement régi par un Conseil d’administration composé de privés et non des chambres fédérales peut-il confisquer les bénéfices? De quel droit?
  • Où va cet argent confisqué? Il semblerait que cet argent serait remis à la Confédération.
  •  Reste selon Reuters les amendes et pénalités dues à la Finma qui seront prises directement sur le montant de la vente. Ce volet financier nous dérange dans la mesure où nous avions vu que la gestion des finances de Finma est totalement détachée de la Confédération avec des charges salariales sont somptuaires!
  • Les fonds de toutes les sociétés que Finma met en liquidation sont gérées par elle-même. (Je n’ai jamais trouvé la publication de ces comptes. J’ai demandé les comptes y relatifs à Finma elle-même. Je n’ai jamais reçu de réponse à cette question.)

Le royaume du deux poids, deux mesures au sein d’une démocratie:

On  s’interroge sur le fait que le président sorti en septembre 2015 ait été épargné par la procédure. Pourquoi?

Voici le cas d’un auditeur indélicat qui était mandaté par la Finma. Sous cet entête « La FINMA fait litière de la plainte pénale dirigée contre son réviseur Daniel Senn » un député interpellait le Conseil fédéral au sujet de Finma dans la gestion de cet auditeur…

Finma SEnnDerrière les sanctions, une affaire de phagocytage

En cherchant plus d’explications, on découvre ces éléments supplémentaires néanmoins fondamentaux:

  • Dès mai 2015, une société brésilienne BTG Pactual manifeste son désir de racheter la banque BSI. On apprend dans un article dans Le Temps que le patron fondateur de cette entreprise a été amendé pour délit d’initié alors qu’il travaillait pour UBS avec Mark Branson, le directeur général de Finma s’il vous plaît!
  • Le rachat est finalisé en septembre 2015 par BTG. C’est à ce moment-là que le président de BSI change. Et devinez qui va la présider? Un ancien Finma et ancien UBS!!!! Décidément le monde de la Finma affectionne particulièrement les anciens hauts dirigeants de UBS.
  • Dès décembre 2015, les nouveaux maîtres cherchent à revendre la BSI. Plusieurs intéressés, mais le groupe EFG se démarque.
  • La Finma vient d’entériner la reprise de la BSI par EFG. Pour combien? Une question de plus.
  • EFG est en mains principalement de Classic Fund Management AG, qui elle-même semble être une entreprise soeur ou fille de BWM AG.

Des questions en pagaille sur la boîte noire qu’est Finma

Plus on cherche à s’approcher de Finma et plus une sensation de malaise grandit. Ce qui dérange le plus est un sentiment de copinage qui verrouille sévèrement la place financière avec ceux qui sont du bon côté de la barrière et ceux qui semblent vouées à la disparition.

Ce malaise grandit de plusieurs crans avec cette découverte juste incroyable! Finma avait signé dès 2009 un papier incluant ce texte (cf en annexe ci-dessous 3 pages extraites de l’accord de transmission des données entre Finma et le gouvernement américain):

 » In order to facilitate the ability ofthe Swiss Companies to meet their obligations as owners of a U.S. securities exchangeS in a manner consistent with Swiss law, the SEC and FINMA have developed a procedure by which FINMA undertakes to serve as a conduit for the delivery of information and participate in oral exchanges between the SEC and the Swiss Companies6 (« Procedure »). « 

Qui est Finma? Que vaut encore la justice suisse en tant qu’institution prévue comme pilier de la Constitution et de la démocratie? Comment peut-on signer ce genre de document avec un pays tiers alors que cet établissement est construit sur le modèle de la société anonyme?

A chacun de  se faire son opinion. Mais aucun élu ne pourra dire un jour qu’il ne savait pas!

Au fait BSI, ce sont mille emplois qui risquent d’être restructurés….

Liliane Held-Khawam

Dossier Finma indispensable comme complément à ce texte.

 

BSI: Que vous soyez puissant ou misérable… L’Hebdo

La Finma a eu une manière curieuse d’annoncer la fermeture forcée de la BSI, la principale banque de Lugano, pour avoir systématique accepté sans poser de questions des centaines de millions de francs issus de la corruption en Malaisie dans le cadre du scandale du fonds souverain 1MDB. D’une part, elle a chargé nommément le directeur général Stefano Coduri des “graves manquements” de son institution. De l’autre, elle a marché comme chat sur braise sur la responsabilité des membres du conseil d’administration.

Que le directeur général soit sanctionné dans une affaire pareille tombe sous le sens. Vu l’ampleur et le caractère répété des entrées de fonds issus de la corruption que la banque a acceptés, la direction générale doit être étroitement impliquée: non seulement être au courant, mais aussi donner son aval. Ces éléments sont du reste clairement explicités par l’autorité de surveillance dans ses différentes communications du matin du mardi 24 mai. Stefano Coduri en a du reste tiré les conséquences, lui qui a annoncé son retrait immédiat de la direction générale. Peut-être n’était-ce du reste pas totalement une surprise pour lui: on la dit “très calme, pas du tout agité” ce même mardi. Et ce ne serait pas surprenant puisque la Finma pose des questions sur cette affaire à la BSI depuis au moins 2013.

Mais alors pourquoi la Finma n’est-elle pas aussi explicite envers les membres du conseil d’administration, en particulier son président? Rien, dans sa communication, n’évoque les personnes de cet organe. Jamais le nom d’Alfredo Gysi n’est cité. La raison? “Nous ne nous exprimons jamais sur des cas particuliers”, affirme un porte-parole interrogé mercredi matin. Curieuse explication, alors que le nom du directeur général est étalé en toutes lettres par cette même autorité! (la suite à lire sur le site de l’article).

Yves Genier

ANNEXE

Finma US 1

Finma us 2

Finma us 3

6 réflexions sur “Finma, le trou noir de la justice helvétique! Liliane Held-khawam

  1. Après avoir lu aussi les explications de la FINMA, https://www.finma.ch/fr/news/2016/05/20160524-mm-bsi/ il est évident que les deux autorités de vigilance bancaires Suisse et de Singapour on tout fait pour étouffer le scandale de corruption avec le premier ministre de Malaisie, cela est une question aussi politique de corruption internationale que la Suisse ne peut plus ce permettre, idem pour Singapour.
    Selon la FINMA l’actif de 92 millions de confiscation c’est bien une amende à la banque BSI et seront versé à la confédération. Tout semblerait correcte de la part de la FINMA, à part le fait d’avoir fait cadeau de la BSI à l’ EFG International ce qui est très grave du point de vue étique, mais le fait le plus surprenant d’éliminer de facto la BSI, certainement avec tous les documents compromettant au plus haut niveau, confirme depuis longtemps l’existence de la corruption de la place financière du Tessin.

  2. Je ne partage pas cette vision de « trou noir », ou de « boîte noire », de la finance que serait la Finma. Cette autorité est dans son rôle lorsqu’il s’agit de sanctionner une banque, même par la fermeture. Ce que je trouve criticable, c’est sa manière de charger le directeur général – probablement à juste titre – sans rien dire de l’ancien président, sur qui pèse le soupçon d’une responsabilité étendue des actes qui ont entraîné la fermeture de la banque.

  3. Merci M. Genier pour vos précisions. Vous avez raison de dire que Finma est dans son rôle. Les autorités fédérales ont bien voulu redesigner la structure de l’administration publique en créant une série d’entités qui constitue l’administration fédérale décentralisée. Cela donne des structures étonnantes du genre de Finma.
    Je ne fais que remettre en question précisément ce nouveau rôle d’une Autorité qui cumule les prérogatives de « puissance publique ».
    Finma légifère, taxe, sanctionne, met en poursuite, met en liquidation, publie une liste noire avec nom/adresse/lieu d’origine/etc, gère les fonds des sociétés en liquidation, facture des séminaires, gère de manière autonome son chiffre d’affaires, transmets des noms d’individus à des pays tiers hors de tout procès, etc etc etc.
    M Genier, je pense ne pas être la seule dans ce pays à considérer que ce « rôle légal » est de loin une hérésie en démocratie et incompatible avec la Constitution suisse.

  4. Bonjour!

    Bravo à Liliane Held Khawam d’avoir le courage de dénoncer l’opacité et les agissements très critiquables de la FINMA. Effectivement de nombreux citoyens en ont vraiment marre des malversations des banques et de l’autorité de régulation.
    Ce que le « simple » citoyen constate, c’est qu’une sorte de mafia hors-sol a pris le contrôle du système financier suisse à divers niveaux par divers procédés et agit hors des institutions démocratiques et leurs pouvoirs qui devraient s’exercer.

    Et non, je ne suis pas du tout d’accord avec M. Genier, c’est le rôle de la justice de sanctionner une banque et les collaborateurs qui seraient fautifs. C’est déjà totalement inacceptable que la FINMA se soit arrogée un quleconque pouvoir législatif dans son domaine, alors de là à faire la JUSTICE…
    La FINMA pratique un mélange des genres tout à fait détestable et ce que nous voyons très clairement est un petit copinage où ces vautours voleurs depècent une banque pour la vendre à leurs amis de la mafia internationale dont ils sont issus.

    C’est pas politiquement correct d’écrire cela peut-être, et ça ne passerait jamais dans l’Hebdo certainement, mais ma foi c’est mon ressenti, et je ne suis pas le seul citoyen effaré par la misère intellectuelle de nos élus et journalistes lorsqu’il s’agit d’aborder ces sujets…

  5. Pingback: L’argent des banques centrales finit dans les paradis fiscaux! – NuitDebout

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