Voici la preuve du vol de l’électricité en un graphique. Liliane held-Khawam

Ouverture du marché électrique. Libéralisation du marché électrique. Voilà deux appellations qui laissent croire à un accroissement de la concurrence entre entreprises. Eh bien ceci n’est pas le cas.

On a ouvert la voie à une bourse de l’électricité de fixer librement les prix! Il y a bel et bien ouverture et liberté mais pas celles que tout un chacun aurait pu imaginer.

La manipulation du secteur n’est plus à prouver. Différentes crises ont eu lieu dans des pays qui ont connu la dérégulation avant nous. L’exemple le plus édifiant s’est déroulé en Californie dans les années 90 à 2000. Coût de l’opération: 40 à 45 milliards de dollars de l’époque…

Une étude a été publiée en 2010 qui soulève le problème de la manipulation du marché de l’électricité et qui demandait de mettre en place les lois qui contrôlent et sanctionnent…. Autant prêcher dans le désert… (Voici l’étude)

Aujourd’hui et plus près de chez nous, les producteurs d’électricité vont mal. Et pour cause. Le graphique ci-dessous montre un plongeon spectaculaire du prix de l’électricité le 8 Mai 2016. -150 euros le mégawattheure! Vous lisez bien!

eLECTRICITé DU 8 MAI 2016

Source:

https://www.epexspot.com/en/market-data/elix/chart/index-chart/2016-05-08/EU

Un marché libre ne peut aboutir à des valeurs négatives. Et là, on ne parle plus de manipulation simple mais de vol.

On comprend mieux les producteurs suisses qui liquident leurs actifs dont les magnifiques barrages pour se donner une chance de gagner -ou plus probablement perdre- des sous… à la bourse.

La situation est donc absolument tragique. Elle l’est doublement puisque non seulement les producteurs sont rackettés et ne peuvent que faire faillite puisque le marché avait bien évidemment veillé à demander leur privatisation, mais aussi parce que personne n’en parle!!!

Le blackout est total dans le monde de la politique et des médias. Personne n’ose analyser les réelles causes de la faillite du secteur. Personne n’a le courage de dire au public que le casino les phagocyte aussi dans ce créneau  dont il est client captif et éternel.

Liliane Held-Khawam

 

9 réflexions sur “Voici la preuve du vol de l’électricité en un graphique. Liliane held-Khawam

  1. Un prix négatif indique que certains producteurs sont obligés de se défaire de ce qu’ils produisent en payant leurs clients car il leur coûte plus cher -ou c’est techniquement impossible- d’arrêter la production (p. ex. nucléaire) pendant ces quelques heures.
    A noter que c’est un dimanche, donc demande faible, et vraisemblablement bien du soleil et du vent pour les productions intermittentes solaire et éoliennes, dites renouvelables.

    La cause n’est pas une dérégulation ou « libéralisation » du marché mais des capacités excédentaires qui ont été installées en renouvelables qui ne coûtent rien à laisser fonctionner et qui sont massivement subventionnées en Allemagne. La distorsion vient avant tout de ces subventionnements.

  2. Quelle différence faites-vous sur le plan comptable? Pensez-vous que cela ne condamne pas les entreprises productrices d’électricité?
    L’ensemble du système de fixation de prix et autres subventions existait-il avant la libéralisation de ce marché?
    La bourse n’est-elle pas aux commandes de ce marché?
    Qui encaissent les pénalités? La PME/PMI? Le consommateur privé final? Je serais très intéressée par vos réponses. Merci.

  3. Il me semble que la bourse suit la situation physique d’excès de capacité et ne la dicte pas. Par le biais des subventions (on parle de 23-25 milliards d’euros en Allemagne) c’est le contribuable qui paye ; et la concurrence déloyale qui en découle nuit à tous les acteurs saufs ceux qui touchent ces subventions.

  4. En bonne logique industrielle c’est l’acteur le moins rentable (efficacité, coût) qui devrait fermer boutique, et les surcapacités se réduiraient. Mais là encore les moulins à vent et les panneaux solaire, qui ont un coût de revient supérieur à l’hydraulique ou au nucléaire sont les profiteurs grâce ou par la culpabilité des subventions

  5. Il y a un plusieurs problèmes dans le processus.
    1.Les énergies tributaires de la nature sont soumises à des aléas (hasard) qui font que l’optimisation est impossible.
    2. Les subventions de la production de certaines énergies sort le système du libéralisme et faussent tous les processus de fixation de prix.
    3. La bourse fixe le prix sans différenciation des énergies sales ou propres.
    4. Les centrales de turbinage-pompage qui sont indispensables pour pallier les défaillances des énergies liées au climat ne sont pas suffisamment valorisées.
    5. Les pénalités et prix négatifs ne sont tenables que pour des groupes transnationaux.
    Conclusion: le système est faussé et est intenable pour les producteurs réels. Ceux-ci ne peuvent être que condamnés à plus ou moins court terme.

  6. Dans un marché qui fonctionne normalement, oui les meilleurs survivent. Dans un marché faussé de manière chronique et structurelle, non pcq ceux qui vont survivre sont ceux qui sont proches des pourvoyeurs de liquidités à taux négatifs aussi…. Ce système chasse les petits d’office. Question: Qui est le profiteur final?

  7. Le profiteur final est celui qui reçoit les faveurs du souverain (par l’intermédiaire de ses représentants élus): le subventionné. En tout cas pendant un certain temps.
    L’acte de subventionner est un acte volontaire de distorsion du cours « normal » des choses. Il est fait dans le but de promouvoir une idée, un autre système, ou des bons copains. La plupart du temps il est accompagné d’effets imprévus allant à l’encontre de ce que souhaitait l’initiateur, comme ici dans l’explosion de capacités productrices inutiles mais jugées bonnes parce que verte. Avec les effets pervers que vous décrivez.
    Le payeur est vous, moi et le reste de contribuables.

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