L’effondrement à venir ne peut être que global. LHK

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Les articles et analyses publiés par des personnes politiquement indépendantes révèlent avec le temps leur pertinence avec un taux de prédictibilité impressionnant.

Des publications de ces personnes indépendantes, vieilles de plusieurs années restent incroyablement valables! Cela signifie qu’il est possible de pronostiquer correctement une évolution économique.

En revanche certains experts qui brillent sous les spots des plateaux télés ou de journaux réputés ont fait et continuent de faire des prévisions qui n’ont rien à envier à celles de Mme Soleil. A l’heure du big data, il suffirait d’exhumer leurs oeuvres et de les confronter à l’évolution réelle.

Prenez le cas de l’euro. Certains nous expliquaient dans les années 90 avec beaucoup de conviction qu’une monnaie unique européenne était LA solution à tous les malheurs économiques sans exception. Dans les années 2000, ils développaient la théorie que plus d’euro serait la solution à la crise des banques.

Les mêmes nous disent aujourd’hui que l’euro n’est pas la solution s’il n’est pas accompagné d’une gouvernance intégrée de l’économie, de la finance et depuis les Panama papers de la fiscalité. Plus on avance, plus la vision s’affine et converge vers une gouvernance européenne unique en attendant le gouvernement mondial.

Connaissez-vous le paradoxe de la grenouille? On saucissonne le projet final, histoire que vous vous adaptiez progressivement au changement même si celui-ci ne vous est pas profitable.

« Le paradoxe de la grenouille se fonde sur l’idée que si l’on plongeait subitement une grenouille dans de l’eau chaude, elle s’échapperait d’un bond. Alors que si on la plongeait dans l’eau froide et qu’on portait très progressivement l’eau à ébullition, la grenouille s’engourdirait ou s’habituerait à la température et finirait ébouillantée. »

Une élite a décidé que la planète devait être réorganisée. Il est prévu de passer d’un monde structuré autour de nations à un monde intégré dans toute sa complexité autour d’une élite apatride, apolitique, areligieuse et araciale. Une élite transnationale, mondialiste et élitaire base tous ses espoirs sur la technologie et la puissance de la Science. Une myriade de processus regroupés sous des organisations supranationales ont récupéré l’ensemble des activités étatiques, publiques et collectives.

Quid de l’Homme dans ce nouveau Système?

Deux catégories d' »humains » se dessinent. La première catégorie concerne l’homme-élite qui deviendrait enfin un dieu.  La deuxième concerne la masse des hommes, devenue économiquement, écologiquement et socialement coûteuse voire inutile. Le projet de la réorganisation mondiale leur prévoit un avenir de  « … ».

Les trois points signifient que les concepteurs du modèle n’ont pas encore trouvé de solution au recyclage de ces quelques milliards d’individus dont les emplois sont confisqués par des robots qui eux n’ont aucune exigence salariale ou sociale, pas de maladie, corvéable à merci 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Imaginez un monde sans coûts salariaux, absentéisme, burnout, etc. Le rêve pour le casino!

Toute l’évolution de la société est sous nos yeux. Les composantes du puzzle sont étalées au grand jour. Il suffit pour cela de se donner la peine de reconstituer l’image finale.

Alors non , les Sciences Economiques ou politiques ne sont pas outillées pour fournir l’image finale, ni les solutions. Mais rien n’empêche les experts de faire appel à leur bon sens et d’alerter la société sur les dangers que courent l’humanité.

Il est plus rentable à court terme d’aller dans le sens du vent et d’écrire ce qui peut plaire à l’élite et au casino financier.

Beaucoup de reconnaissance à court terme. Mais  à long terme? Cette temporalité honnie par les dirigeants actuels doit nous amener à élaborer des pistes et des hypothèses sur les conséquences de ce monde qui semble défier tous les jours un peu plus la vie et la nature.

Pour entrer dans cette temporalité longue, au risque de déplaire à l’élite, il faut être interpellé par sa conscience. Alerter la masse des quelques milliards que le nouveau plan organisationnel mondial a omis (?) de leur prévoir leur place en tant qu’être humains. Cela est un devoir et une obligation éthiques pour ne pas dire morales!

Pourtant ce mot conscience, moteur de l’éthique n’a pas trouvé sa place dans le monde qui se prépare. L’intelligence artificielle érigée en nouvel alpha et oméga de l’élite post humaniste n’a pas de conscience. Elle a de l’intelligence métallique, rationnelle, optimisatrice, mécanique mais est dénuée de conscience, d’identité, d’émotions, de sentiments, de joie, de compassion, de tolérance et d’amour. Etant la tête pour ne pas dire le coeur du nouveau Système, elle imprime autant de nouvelles valeurs sociétales et de gouvernance.

Les experts complaisants qui omettent d’analyser la crise de manière holistique porte la lourde responsabilité de l’aveuglement général.

Paradoxe de la grenouille ou pas,  conscience ou pas, chaque jour nous rapproche un peu plus d’un magistral iceberg droit devant.

L’effondrement à venir ne sera pas financier. Il sera holistique et annonciateur du nouveau monde.

Liliane Held-Khawam

Tristan Nitot : « Nous sommes les cochons du numérique et nous allons finir en salamis » (Vidéo) et Pourquoi reprendre le contrôle de nos données

7 réflexions sur “L’effondrement à venir ne peut être que global. LHK

  1. Un grand merci pour ce bel article qui une fois de plus interpelle et pousse à la réflexion. Il est effectivement troublant que de tels articles ne bénéficient pas de plus de visibilité.

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  4. Bravo Liliane. Encore une belle réflexion.
    Sachant que nous nous dirigeons vers un iceberg, pourquoi les quelques milliards de futurs « brave-new-world-istes » ne réagissent-ils pas à toute cette néo-robotisation de notre monde?
    (avec plus d’énergie et de détermination)

  5. Tant qu’elle cause pas de crypto monnaies, son discours tient la route.

  6. « obligation éthiques pour ne pas dire morales! »

    Quelle différence faites-vous entre l’une et l’autre ?

    « Les articles et analyses publiés par des personnes politiquement indépendantes révèlent avec le temps leur pertinence avec un taux de prédictibilité impressionnant. (Voir ci-dessous un exemple d’analyse pertinente et prédictive de O Delamarche qui remonte à 2014!) »

    Dommage qu’il ne l’ait appliqué à la gestion du fond Platinium dont les performances semblent corrélées au prix du… pétrole (depuis qu’il baisse) !

    Quand à la difficulté de comprendre et prévoir… m’est avis qu’elle tient essentiellement que face à la complexification du monde et des interdépendances qui en découlent, la plupart d’entre nous en sont encore à raisonner en terme de causalité linéaires là où l’approche systémique est nécessaire. Car si important que soient les relations de cause à effet qu’on peux traiter, leur somme n’en fait pas un système. Or se colter à la compréhension d’un systeme, qui plus est comment agir sur lui, exige un mode d’intelligence (au double sens du terme) dont seule une poignée d’individus dans le monde ont acquis un début de capacité. Capacité qui relève d’une sorte de mix intuition-rationalité. La première parce que seule capable de traiter le complexe, la seconde pour faire le tri des propositions*. Tout ça en se donnant pour objectif premier d’identifier le « coeur » du système, ce qui en est moteur premier, à tout le moins les lignes de force essentielles. Car point d’espoir de solution sans perception de l’ordre sous-jacent. Mais point non plus dans l’excès de simplification.

    Ainsi de l’euro dont je conviens bien volontiers qu’il a créé une situation concurrentielle délétère entre Nord (Allemagne essentiellement) et Sud de la zone. Mais situation à laquelle la BCE a fini par répondre par une politique qui a abaissé les taux à un niveau qui abaisse le coût du service de la dette de la France d’un montant supérieure à celui du déficit de sa balance courante. Abandonné l’euro, et vous améliorez notre compétivité (jusqu’au retour de la valse des monnaies). Mais la remontée des taux fera exploser le coût de la dette. Et en prime le retour des taux de changes, en sus de compliquer la vie des entreprises et d’augmenter leurs coûts, pèsera sur le volume des échanges. Or, écoutez bien le discours des économistes. L’un (Sapir) vous abjure d’abandonner l’euro tandis que les autres (quasi tous) crient au fou ou s’ils s’admettent la réalité du hiatus (Artus) sont sans voix quant aux solutions. Mais, aucun n’évoque ce niveau de complexité pourtant… basique.

    Autant dire que la solution holistique à échelle planétaire que vous appelez de vos voeux… pas gagné. D’autant moins qu’un degré de complication supplémentaire considérable vient d’avenir : le cerveau capable d’en prendre la mesure qui dirigeait la première puissance planétaire est remplacé par un esprit si simple qu’il n’a pas dépassé le stade de la pensée analogique / magique (immigrés = méchants = derrière mur).

    * de préférence pratiqué à plusieurs afin de limiter autant que faire se peu les risques d’artefact (cf. son application en thérapie familiale).

    PS : en matière d’effondrement, dont je conçois qu’il est de forte probabilité d’être global mais beaucoup moins que ce soit la seule option, je ne saurais trop vous suggérer de regarder du côté du risque de crack obligataire entraîné par la remontée des taux. Pas qu’il n’y ait pas quantité d’autres déclencheurs possibles, mais pour celui là la question est plutôt « par quel miracle y échapperait-on ? »).

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