La traversée du désert du journalisme. Compilation LHK

Tintin désert

Dur dur d’être journaliste au 21ème siècle

EN ALLEMAGNE LES JOURNALISTES RECOIVENT DES INSTRUCTIONS DU GOUVERNEMENT! Bruno Bertez

Wolfgang Herles a raconté dans une émission en direct de la radio Deutschlandfunk que les journalistes ne pouvaient pas exprimer leur propre point de vue, et qu’ils recevaient de strictes instructions du gouvernement.

Wolfgang Herles, un célèbre journaliste et présentateur qui a travaillé pour ZDF, la deuxième chaîne de télévision allemande depuis les années 1980 mais l’a quittée en 2015, a raconté que tous les journalistes des chaînes de télévision fédérales allemandes manquaient de liberté d’expression car Berlin leur dictait les sujets à raconter.

«On a vu la même situation lors de la réunification allemande quand on nous a interdit de parler des nouvelles régions fédérales. Aujourd’hui, le sujet des réfugiés est interdit, on ne peut pas en parler de manière négative», a-t-il déclaré dans une émission en direct à la radio Deutschlandfunk en précisant que les directeurs de chaîne recevaient des lettres contenant les «souhaits» du gouvernement.

«Pour cette raison, la population ne nous fait plus confiance», a-t-il poursuivi.

Bruno Bertez

Les Nouveaux chiens de garde – film complet en français

Les Nouveaux Chiens de garde est un essai de Serge Halimi concernant les médias, paru en 1997 et actualisé en 2005, qui a connu un très fort succès de librairie (250 000 exemplaires2) alors même que son auteur a réalisé une promotion très réduite puisqu’il n’a pas fait le moindre plateau télé. Le livre a été adapté au cinéma en France en janvier 2012. (Wikipédia)

La liberté de la presse en danger à cause de la NSA, Rob Lever, 28 juillet 2014

La surveillance à grande échelle menée par les services de renseignement américains commence à avoir un impact sur la liberté de la presse et la démocratie, dénonce un rapport publié lundi par la plus grande association américaine de défense des libertés.

L’étude réalisée par la puissante Union américaine pour les libertés civiques (ACLU) et l’ONG Human Rights Watch s’appuie sur 92 interviews de journalistes, avocats, anciens et actuels responsables gouvernementaux. Sa conclusion est sans équivoque: les programmes de surveillance créés par Washington dans le but de contrecarrer des attentats ont sapé la liberté de la presse, le droit du public à l’information ainsi que le droit à obtenir une aide juridique.

«Le travail des journalistes et des avocats est au coeur de notre démocratie», souligne l’auteur du document, Alex Sinha. «Quand leur travail est affecté, nous le sommes aussi».

Le groupe de personnes interrogées inclut 46 journalistes issus de plusieurs médias, dont plusieurs lauréats du prestigieux prix Pulitzer.

Ils expliquent que les révélations d’Edward Snowden sur l’ampleur de la surveillance de l’Agence nationale de sécurité (NSA) ont conduit les sources habituelles des journalistes à réfléchir à deux fois avant de parler à la presse, même pour discuter de sujets non confidentiels, de peur de perdre une accréditation secret défense ou d’être poursuivi au pénal pour des fuites.

De plus en plus de journalistes utilisent ainsi des techniques élaborées pour crypter leurs communications, décrit le rapport. Certains ne parlent que sur des téléphones prépayés ou évitent carrément internet.

«Comme un trafiquant de drogue»

Les journalistes disent aussi craindre que le simple fait de faire leur travail ne les rendent suspects aux yeux des autorités.

«Il y a déjà eu huit affaires au pénal contre des sources (sous l’administration de Barack Obama, ndlr), contre trois auparavant, et ce n’est pas passé inaperçu auprès de nous et de nos sources», explique Charlie Savage, reporter au New York Times et lauréat du prestigieux prix Pulitzer.

«Les choses ont largement empiré après que Snowden a publié ses documents. Ceux qui avaient des soupçons quant aux techniques de surveillance de masse du gouvernement se sont trouvés confortés», commente Peter Maas, un journaliste qui a couvert les révélations sur la NSA.

Un groupe de 42 avocats, du pénal, du civil et du système judiciaire militaire, a aussi dépeint un environnement de plus en plus défavorable à la confidentialité. Certains avocats disent user de techniques similaires à celles des journalistes pour éviter d’être surveillés sur internet.

«Je suis furieux à l’idée d’avoir à me comporter comme un trafiquant de drogue pour protéger la confidentialité de mes clients», se plaint un avocat interrogé par l’ACLU.

«Les États-Unis s’affichent comme un modèle de liberté et de démocratie, mais leurs propres programmes de surveillance menacent les valeurs qu’ils entendent représenter», dit Alex Sinha.

Les auteurs du rapport se sont également entretenus avec cinq hauts responsables gouvernementaux – actuels et passés – «qui ont connaissance des programmes de surveillance américains».

3 réflexions sur “La traversée du désert du journalisme. Compilation LHK

  1. Merci pour l’info. J’ai modifié la source. Pour le 20051, le 1 correspond à la note de Wikipédia. C’est donc 2005. Belle journée.

  2. Je profite de cet excellent papier pour annoncer d’ici mars la parution sur Amazon (faute d’éditeur) de mon « Les grands médias au pas cadencé », fruit d’une enquête qui met en lumière les multiples accointances de nos grands journalistes avec le pouvoir de la finance et l’influence US. Un condensé qui ne laisse pas place au doute quant à la déontologie de quelques « grandes plumes ».

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