L’indépendance des banques centrales est en train de couler l’économie réelle. Liliane Held-Khawam + 3 articles Liliane Held-Khawam

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Il apparaît de plus en plus clairement que les banquiers centraux, volontairement ou pas, consciemment ou pas, participent à couler les économies locales au profit du Casino planétaire.

Des économistes libres et indépendants remettent de plus en plus en question les pratiques des Quantitative easing qui semblent rendre stériles les économies et font perdre leur prospérité aux régions et aux organisations (y c bancaires locales).

Pourtant, rien n’y fait! Telle une personne atteinte d’autisme, les banquiers centraux font fi de l’opinion de ces personnes et évidemment des peuples. Ils restent focalisés sur les besoins du Casino qui a toujours plus besoin de liquidités pour continuer de maintenir les indices  boursiers à des niveaux irréalistes. Ceux-ci ne peuvent que se casser la figure un jour ou l’autre. Le mot tsunami serait alors assez faible.

Bruno Bertez, prototype du journaliste économique libre, l’explique ainsi:

La politique monétaire visait, selon nous, à inflater directement les valeurs et les prix sur les marchés en incitant la spéculation à se porter acheteur à la faveur de l’avilissement de la monnaie, avilissement supposé mais imaginaire car la vitesse de circulation en fait compensait, par son ralentissement, le printing.

Ce qui est très intéressant dans les propos de B Bertez, c’est la notion de Vitesse de circulation de la monnaie. Celle-ci inconnue ou méconnue des journalistes main stream participe pourtant -tout comme la masse monétaire- de manière proportionnelle à l’inflation.

Or, les banquiers centraux veillent avec les autorités monétaires du genre Finma à rendre étanche les circuits financiers du Casino. Le flux n’arrive pas au niveau local et reste captifs du Casino et de ses plateformes de trading. Tout le monde se souvient  en Suisse comment on a verrouillé l’accès à la propriété en prétextant qu’il existait une pseudo bulle immobilière…. Cet assèchement de liquidités sur le terrain ralentit la vitesse de circulation et finit par créer de la déflation. Rappelons ici que l’évolution des indices boursiers n’impacte pas l’Indice des prix à la consommation.

En revanche les flux financiers venant de l’économie réelle vers le Casino sont les bienvenus.

Et voilà donc que P Arthus et MP Virard remettent en question dans un livre l’indépendance des banques centrales.

« L’indépendance de la BNS en question »paru dans le Temps de Septembre 2011 au lendemain de la fixation du taux-plancher euro/CHF critiquait déjà le principe d’une indépendance qui défie la démocratie.

L’indépendance d’une banque centrale qui dispose librement de l’argent du peuple tout en étant au-dessus des organes démocratiques est déjà un défi au bon sens.

Si on ajoute à ce qui précède que les dirigeants de ces banques sont fortement connectés à titre personnel aux financiers, on ne voit pas comment ils peuvent s’opposer à leur corporation.

On peut clairement dire que le directoire de la BNS, soutenu passivement par Mme Widmer-Schlumpf,  avait abusé de l’interprétation du mot indépendance affiché dans le texte de loi de la BNS.

Il a fait bénéficier les marchés de la richesse fort respectable des Suisses, inconscients de leur force de frappe financière.

Jamais une banque centrale n’aurait dû définir un taux fixe sans l’approbation du parlement et à tout le moins celui du Conseil fédéral lui-même. JAMAIS! Même un professeur d’Université, spécialiste du thème me l’avait confirmé sous couvert express d’anonymat.

Des années plus tard, l’économie et les finances de la Suisse sont précarisées par cette désastreuse décision prise de manière autoritaire et péremptoire par des technocrates qui ne semblent pas répondre aux besoins et agendas locaux.

Il est URGENTISSIME de remettre en question l’indépendance des banques centrales en général et celle de la BNS en particulier si l’on veut stopper l’hémorragie.

Liliane Held-Khawam

Ci-dessous, 3 articles:

  1. Les banquiers centraux, ces pompiers pyromanes Par

  2.  L’indépendance de la Banque nationale suisse en question. Par Liliane Held-Khawam (article paru dans Le Temps du 28 septembre 2011)

  3. La Fed est responsable de la chute des prix du pétrole et de la chute des bourses, Bruno Bertez

Les banquiers centraux, ces pompiers pyromanes Par

Dans « La Folie des banques centrales », l’économiste Patrick Artus décrit comment une poignée de « technocrates » préparent la prochaine crise financière.

La Fed est responsable de la chute des prix du pétrole et de la chute des bourses, Bruno Bertez

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Les plaidoyers de Bernanke et Yellen sont pitoyables. Si on les écoute , ils ne sont responsables de rien, pas plus que Greenspan n’était responsable de l’euphorie immobilière en maintenant les taux trop bas. Pas plus qu’il n’a encouragé et financé, solvabilisé les excès du logement et de l’hypothécaire.

Non seulement ces gens sont responsables, mais en, outre ce sont des criminels en col blanc, des  criminels  économiques  cyniques. Ils savent très bien ce qu’ils font et ils le font volontairement, simplement ils font comme les militaires, ils font passer les catastrophes pour des dégats collatéraux.

Ainsi la baisse boursière globale actuelle , qui est une conséquence quasi incontournable du Taper puis de la hausse des taux, la baisse boursière serait le fait d’éléments circonstanciels hors de la portée des régulateurs, ce serait en quelque sorte la faute à pas de chance ou pire , la faute aux opérateurs/investisseurs; il n’y aurait pas eu de bulle, pas d’excès liés à la politique monétaire antérieure.

La continuité de notre cadre analytique a un avantage considérable, elle permet de mettre les phénomènes bout à bout, de montrer les liens  organiques, dialectiques et de les rendre intelligible , cohérents et de les anticiper. Ainsi , avant tout le monde, il y a plus de deux ans nous  avons annoncé et analysé la chute nécessaire des prix du pétrole -sur Lupus et dans l’Agefi Suisse- et ce dès 2013!

Nous avons pu le faire parce que nous avons utilisé, au moment de la mise en place du Quantitative Easing, un  concept qui s’est avéré juste et opérationnel: le concept de Grand Reflation Trade, c’est à dire celui de la grande Spéculation à la Reflation. Nous avons analysé le QE comme un moyen de soutenir les valeurs, les prix qui menaçaient de s’effondrer et les mouvements boursiers et les mouvements sur les » commos » comme la conséquence de ce Reflation Trade. La politique monétaire visait, selon nous, à inflater directement les valeurs et les prix sur les marchés en incitant la spéculation à se porter acheteur à la faveur de l’avilissement de la monnaie, avilissement supposé mais imaginaire car la vitesse de circulation en fait compensait, par son ralentissement, le printing.

Pour nous suivre il faut comprendre et admettre d’autres éléments de notre théorie, à savoir que les grands TBTF et les Hedge Funds de premier plan  sont la courroie de transmission de la politique de la Fed de New York, les liens et les contacts sont étroits. Les programmes et les modèles utilisés sont calqués les uns  sur les autres, ce qui explique d’abord que la FEd refuse la taxe Tobin, ensuite qu’elle refuse de réglementer les dérivés et enfin qu’elle soit favorables au trading de haute fréquence . Pourquoi, parce ce sont ces instruments  qui lui permettent de manipuler les marchés et surtout de construire des corrélations qu’elle fait passer pour des causations. Nous y reviendrons un jour.

Selon nous, nous avons vécu sous le régime du Reflation Trade jusqu’au printemps 2013, date à laquelle les initiés ont commencé de penser à la fin du QE et au Taper. Le printemps 2013, c’est le début de la « grande distribution », les banques TBTF ont commencé de disséminer le risque, c’est à dire les futures pertes sur le public et ses institutions de prévoyance. Regardez les graphique des prix du WTI , vous voyez clairement le vrai « top » , il se situe à la mi 2013, derrière il y a une « resucée » car les autorités américaines, inquiètes de la destabilisation de certains émergents ont retardé le Taper et laissé le temps à des pays comme l’Inde de s’y préparer. La grande spéculation du TBTF a eu le temps de se préparer, d’ailleurs c’était l’époque des bénéfices énormes gonflés par les profits spéculatifs sur les positions de marchés, » il n’ y a avait qu’à mettre ».

Le pétrole comme est comme les  » commos » et comme l’or: tout cela a été transformé en assets financiers, financiarisé afin de pouvoir être rendu  manipulables. Afin que le plus fort, le plus sophistiqué puisse imposer son ordre et ses intérêts. c’est la même chose avec les changes flottants; c’est un dispositif de pouvoir.

La catastrophe sur les émergents et sur la Chine n’ont rien de surprenant, déjà Greenspan en son temps l’avait compris et prévu . Nous nous souvenons de son analyse cynique quand il était question de faire pression sur la Chine pour qu’elle réévalue le Yuan, il avait expliqué exactement ce qui allait se passer et ce qui se passe,  et l’impasse dans  laquelle elle allait se trouver.

En ce moment, alors que les marchés sont dominés par les conséquences du Taper et celles du renversement du cycle du crédit, les initiés, les Maîtres du monde sont déjà projetés sur ce qui va se passer dans deux ans. N’oubliez pas qu’une politique monétaire produit ses conséquences avec un délai de réaction, un « lag » de 18 mois à deux ans . Donc nous sommes déjà , pour les Maîtres du monde, en 2017. Que va -t-il se passer dans deux ans?  Eh bien dans  deux ans on va se trouver dans la situation ou la baisse des liquidités administrées va se faire sentir, ou les effets de la hausse des taux vont se faire sentir.

Notre idée est que les prix des « commos » et du pétrole sont en train de s’ajuster à ce qui va se passer dans  deux ans, et qu’en 2017/2018; on sera… sur le fait accompli, le plus bas aura déja été fait , bien avant.

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