A quoi servent encore les parlements?

A quoi servent encore les parlements? Nous avons déjà abondamment abordé la thématique du démembrement des Etats, de la réorganisation du monde, de la centralité du marché économico-financier et de sa suprématie face à la démocratie et les textes de lois constitutionnelles.

Mise à jour du 5 janvier 2022. L’Assemblée Nationale française compte 577 membres. Leur nombre lors des votes cruciaux est extraordinaire bas. Exemple récent du vote sur la PMA. Cette loi a été validée par 55 députés sur 577 (seuls 75 étaient présents), et le journal dit qu’elle a été largement adoptée. « Mesure phare du projet de loi de bioéthique, l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires a été largement adoptée vendredi à l’Assemblée nationale en première lecture. Sur les 75 députés présents dans l’Hémicycle, 55 ont voté pour ce premier article du texte et 17 contre. Trois élus se sont abstenus. »
Image https://www.lefigaro.fr/vox/politique/le-vote-sur-la-pma-est-une-priorite-pour-le-parlement-pas-pour-les-francais-20200618

Nous avons vu comment en France et en Suisse l’administration a été décentralisée remettant entre les mains de structures hybrides privées/publiques une part grandissante de puissance publique. Cela signifie que l’Autorité qui était  dévolue hier aux institutions publiques sous le contrôle suprême des élus et cadrée par la Constitution a été morcelée et distribuée à des entités inscrites au registre du commerce avec des numéros Siren. Les exemples sont nombreux. retenons juste AMF et Tracfin pour la France et FINMA ou Swissmedic pour la Suisse. Les enjeux sont gigantesques. Les lobbies des firmes transnationales ont gagné. Les droits des citoyens ont reculé d’autant…

Bref le mondialisme n’a que faire de la chose publique et encore moins des parlements.

Si vous aviez encore le moindre doute, voici un article de Médiapart qui vous aidera à très vite le dissiper.

Bonne lecture.

LHK

Angela Merkel abolit la démocratie parlementaire, Kai Littman, Médiapart

Pour faire plaisir au «Big Brother» américain, la chancelière invalide le droit du parlement fédéral de contrôler les services secrets et le gouvernement.
(KL) – Le scandale des écoutes des services secrets allemands, qui avaient espionné les partenaires européens ainsi que de grandes entreprises dans plusieurs pays, prend une tournure surprenante. La commission d’enquête du Bundestag chargé d’élucider ce scandale, avait demandé à ce qu’elle puisse vérifier les tristement célèbres liste de «sélectors» qui comportent les cibles et mots-clés des écoutes. Seule la vérification de ces listes permettrait d’évaluer exactement l’étendue de ces écoutes. Après avoir joué la montre, en indiquant qu’il fallait que les Etats-Unis donnent l’autorisation que la commission d’enquête puisse prendre connaissance de ces listes (ce qui constitue déjà une énormité – on demande à l’accusé s’il est d’accord à ce que les pièces à conviction soient utilisées ou non…), la chancelière vient de faire une nouvelle proposition – celle d’invalider le droit du parlement allemand de contrôler les services secrets et son propre gouvernement. Le pire – le Bundestag dominé par la «Grande Coalition», acceptera sans doute sa mise au placard.

Concrètement, la chancelière propose à ce qu’un «enquêteur spécial» chargé par sa chancellerie, puisse visionner les documents en question, pour ensuite en relater à la commission d’enquête, en lui fournissant les informations dont la chancellerie estime que la commission puisse les avoir. Ce «filtrage» est complètement anticonstitutionnel et prouve une nouvelle fois que la chancelière n’a pas la conscience tranquille dans ce dossier.

La loi allemande sur les commissions d’enquête est pourtant claire – les enquêteurs doivent être indépendants des partis impliqués, ce qui n’est certainement pas le cas pour un enquêteur nommé et instruit par la chancelière. Pour faire gober la pilule au parlement, Angela Merkel accorde aux députés allemands un «droit de proposition» quant à la personne de l’enquêteur. Cela est bien pour la communication politique, mais constitue également un scandale, puisque ce «droit de proposition» ne veut pas dire que la personne nommée au final, soit celle que le Bundestag aura proposé. Il n’y a aucun doute que la majorité écrasante CDU-SPD au Bundestag acceptera de se passer désormais d’une de ses fonctions les plus fondamentales de la démocratie allemande – celle du contrôle du gouvernement et par conséquent, celle des services secrets. Au fond, cela revient à renoncer à la démocratie parlementaire – les décisions quant au pouvoir de la représentation du peuple se prennent désormais, en toute occurrence, à Washington. La soumission de la chancelière que les Allemands peuvent actuellement admirer également dans le dossier du traité sur les libres échanges TTIP, trouve ainsi son point culminant – ce sont les Etats-Unis qui décident ce que le parlement allemand puisse contrôler.

On serait en droit de s’attendre à un cri d’indignation de la part des élus allemands. Mais non, la discipline politique des deux partis au pouvoir, la CDU/CSU et le SPD, veut qu’on accepte tout et n’importe quoi, dans un «intérêt supérieur» qui est celui d’une soumission totale de l’Allemagne aux intérêts des Etats-Unis.

Il ne faut pas s’étonner que les gens se résignent soit en pensant «tous pourris» ou qu’ils cherchent un refuge chez des extrémistes de toute sorte. La politique d’Angela Merkel n‘est non seulement meurtrière en Europe, mais met en péril les restes de la démocratie dans les pays occidentaux.

Une telle politique équivaut à un appel à la rébellion – ce gouvernement composé de conservateurs et de socio-démocrates aura trahi toutes les valeurs qui sont chères aux gens, tout en menant des campagnes de communication d’une telle intensité que la majorité des Allemands ne s’en rend même pas compte. (…)

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