Banques des centaines de milliards d’amendes, c’est vous qui les payez ! Par Bruno Bertez

La question des amendes payées par les banques depuis la crise est une kolossale supercherie. Vingt des principales banques mondiales ont payé 210 milliards d’euros d’amendes et d’indemnités sur les sept dernières années pour une série d’infractions, de délits et de comportements répréhensibles légalement et moralement.

L’ampleur de ce montant, qui équivaut à une année de produit intérieur brut (PIB) de la Grèce ou du Portugal, freinerait les dividendes versés aux actionnaires et limiterait leur capacité à prêter. Voilà la propagande, comme si les banques en avaient tenu compte !

Les dividendes ont été versés grâce aux entourloupes comptables qui permettent de porter à l’actif des valeurs fictives manipulées et manipulables, par le Mark to Fantasy et la fiction de la conservation à géométrie variable jusqu’à l’échéance.

Les dividendes, en grande partie distribués sur des résultats fictifs, ont été distribués dans le cadre d’une politique avalisée au plus haut niveau de « extend and pretend ». L’idée est tenir jusqu’à l’amélioration suffisante pour pouvoir prendre les pertes et les restructurations, comme on l’a fait dans la crise modèle dite crise mexicaine. C’est quand cela ira mieux que l’on prendra les pertes.

S’agissant de la capacité à prêter, elle n’a pas de rapport, en ce moment avec les ratios de fonds propres, elle a rapport avec la demande de crédits solvables, laquelle est insuffisante. Elle a rapport avec la concurrence des emplois spéculatifs, bien plus rentables et surtout plus sûrs, comptablement.

Les crédits consentis sur les bas taux actuels devront être dépréciés et seront un poids mort quand la reprise sera là et que les taux vont monter.

La facture des amendes est une poudre aux yeux, comme tout le compte d’exploitation et le compte de pertes et profits des banques, on part du bas, pour arriver en haut.

Les organismes de contrôle et de supervision, lesquels sont maintenant les mêmes en Europe suivent les comptes des banques et font en sorte qu’elles ne soient pas en difficulté.

On remonte du besoin de profit et de capitaux propres aux taux et à la politique monétaire. C’est normal car sinon on est en fragilité financière et on est obligé de les aider. Sous cet aspect les banques bénéficient d’une sorte de statut de service public protégé.

Cela veut dire que, aussi bien sur le plan des amendes que sur le plan des créances douteuses, tout est transféré sur … sur vous, sur le client. Et sur les détenteurs d’euros, effet Cantillon…

On comprend que les banques encaissent tout, sans sourciller et à la limite s’en fichent. Elle ne paient pas, c’est un système de report, un système de tiers-payant. Le payant étant le client final qui paie 16 à 18% pour son minable découvert mensuel. C’est comme quand une firme vous dit qu’elle vous fait un cadeau pour son marketing, ce cadeau est payé par tous les autres idiots qui eux paient plein  pot.

Pour que les amendes soient effectives et moralisatrices, il faudrait qu’elles cessent d’être payées par des tiers non responsables.

Nous proposons que lors des amendes on oblige les banques :

  1. à établir une clef afin de déterminer qui a profité du crime.

  2. que l’on impute au prorata les amendes aux propriétaires de la banque, les actionnaires par une      augmentation de capital obligatoire.  Ainsi, les actionnaires forceront à la discipline.

  3. que l’on impute le prorata des amendes aux bénéficiaires du crime, les hauts salaires, les titulaires de bonus par une augmentation de capital obligatoire bloquée 5 ans.

  4. que l’on oblige l’Etat bénéficiaire du crime à remettre au pot sur la base de son prorata de participation au produit du crime.

Vous allez voir, tout de suite tout va aller mieux.

La facture est sans doute encore loin d’être définitive et nombreux sont ceux, parmi les responsables politiques, les organismes de régulation et les observateurs du secteur, qui jugent nécessaires de nouvelles mesures pour encadrer les activités des banques. Normal c’est un moyen de financement qui, en définitive est un tourniquet, on prend aux banques, mais celles-ci transfèrent la charge sur le public, c’est à dire… vous .Tout le monde étant bancarisé cela pèse sur toute la population comme un impôt.

Les amendes infligées aux banques sont un impôt …sur vous.

Bruno Bertez

Source originale Le blog A Lupus

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